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25 septembre
VSD. Dans son livre, L’Impasse, Lionel Jospin se livre à une charge féroce contre vous. Ces attaques ne sont-elles pas un hommage involontaire à la place que vous occupez au sein du PS ?

Ségolène Royal. (Rires.) Je préfère les hommages positifs, c’est plus agréable. Plus sérieusement, je crois surtout que ces propos renvoient à la campagne où un certain nombre de leaders socialistes, et non des moindres, n’ont pas été au rendez-vous. J’ai pensé que, puisque j’étais désignée par 60 % des militants, tout le monde se rangerait derrière moi pour que la gauche l’emporte. Je voyais bien que des réticences existaient, mais je n’avais pas imaginé que la violence du ressentiment pouvait atteindre une telle intensité. Certains leaders m’ont même dit en pleine bataille présidentielle – sans doute pour, une fois de plus, me renforcer – que je n’arriverais pas au second tour. S’ils avaient fait fi de leur ego et constitué un bloc autour de moi, alors peut-être aurions-nous eu la dynamique suffisante pour gagner. Il faudrait en tirer les leçons.

VSD. Estimez-vous que Lionel Jospin est fondé à faire ces critiques alors qu’il n’est pas parvenu au second tour ?

S. R. Je ne ferai aucune remarque désobligeante sur lui. J’ai le sens de la hiérarchie, des fonctions, je n’ai jamais dit de mal du Premier ministre. C’est ma morale politique. Je m’y tiens, je parle des idées, pas des personnes. En revanche, s’il exprime les choses de façon aussi cruelle, c’est que d’autres les ont pensées aussi. Ils n’acceptent pas la mutation de la France, celle du PS, les idées neuves que j’ai développées pendant la campagne, en particulier sur la question de l’ordre juste, de l’adaptation de la valeur travail. Lorsque j’ai dénoncé l’assistanat, on m’a rétorqué que cette critique ne correspondait pas à la tradition de la gauche… Quand j’ai parlé de la nation, du drapeau tricolore, il s’agissait presque de gros mots pour certains socialistes. Ils ont attaqué les jurys citoyens, alors que Gordon Brown est en train de les mettre en place.

VSD. Avez-vous l’impression que l’on cherche à vous détruire ?

S. R. C’est clair, certains ont commencé la bataille du congrès. Il faut être drôlement solide pour encaisser ces chocs : ceux de la campagne, de l’après-campagne et la tristesse des millions d’électeurs qui voulaient que la gauche gagne. Je la porte en moi, je m’en sens comptable aujourd’hui encore. Mais je n’ai pas le droit de m’écrouler, ne serait-ce que pour défendre la dignité des femmes.

VSD. Vous dites que cela confine au racisme…

S. R. Il s’agit effectivement des mêmes ressorts : le mépris et la volonté d’abaisser. Mais il faut voir dans la dénonciation de certains éléphants le refus d’une nouvelle génération et de la différence. On m’a même reproché une relation particulière au peuple. Ce qui est un comble dans une démocratie ! Jamais les militants et les premiers fédéraux du PS ne m’ont fait cette remarque. Au contraire.

VSD. Ces derniers jours, quand on l’interroge sur vous, Bertrand Delanoë botte en touche. Quels rapports entretenez-vous avec lui ?

S. R. Normaux.

VSD. Certains pensent que, s’il est réélu [à la Mairie de Paris, NDLR], il pourrait briguer le poste de premier secrétaire du PS. Ne serait-il pas alors votre concurrent le plus sérieux ?

S. R. Je lui souhaite d’être réélu, je ne suis en compétition avec personne. Ce qui m’intéresse, ce sont les propositions concrètes pour réformer la France avec efficacité et justice.

VSD. Mais souhaitez-vous devenir premier secrétaire ?

S. R. On verra. J’ai été candidate de tous les socialistes et je ne peux pas me permettre d’entrer dans cette bataille de chiffonniers, de courants et d’exclusions. J’ai une responsabilité politique et je verrai le moment venu la meilleure façon de l’assumer.

VSD. Dans l’entre-deux-tours, vous avez pris langue avec François Bayrou, qui s’attelle à la construction du MoDem. Êtes-vous en contact avec lui ?

S. R. Pas encore. Je suis pour l’ouverture, je crois qu’il peut y avoir des rapprochements sur un certain nombre de valeurs, mais sans alignement ni instrumentalisation. Je me reconnais par ailleurs également dans le mouvement altermondialiste. C’est-à-dire que l’on peut bâtir une alliance large de Bové à Bayrou, ce que j’ai tenté entre les deux tours.

VSD. Que pensez-vous des déclarations de Bernard Kouchner sur l’Iran ?

S. R. J’ai été la première à dénoncer le risque d’accès de l’Iran au nucléaire civil. Souvenez-vous alors des réactions critiques de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les faits me donnent raison et réhabilitent ma compétence. C’est également vrai dans d’autres domaines de la politique étrangère et de la politique économique et sociale.

VSD. Vous avez essuyé beaucoup de coups durant ces derniers mois de campagne. Comment avez-vous tenu le choc ?

S. R. Je remarque que, lorsque l’on se tourne vers les autres, on n’a pas le temps de penser à soi. On est tellement redevable des attentes, des espérances, que l’on se nourrit de l’affection des gens. Il faut aussi être bien entouré, ce qui est mon cas, avoir des amis proches, un cercle solide fait de personnes présentes depuis des années ou de nouveaux venus qui se montrent très combatifs.

VSD. L’action politique mérite-t-elle le prix que vous en payez ?

S. R. Je me pose parfois cette question. Jusqu’à présent, j’y ai toujours répondu positivement. C’est ce qu’on appelle la passion politique et la passion de la France. Si l’on n’est pas abattu par une épreuve, on en sort renforcé. Une polémique comme celle-là redonne de l’énergie, elle mobilise tous ceux qui me soutiennent. Mais il est vrai que la méchanceté ou la hargne laissent toujours des traces.

VSD. Mais, en ce qui vous concerne personnellement ?

S. R. Je ne veux pas parler de moi.

VSD. Que vous ont apporté ces récentes épreuves ?

S. R. J’ai acquis de la stabilité, de la confiance, de la capacité à faire la part entre l’essentiel et l’accessoire. J’ai aussi appris à négocier les coups et à les encaisser.

VSD. Qu’avez-vous découvert en vous que vous ne soupçonniez pas ?

S. R. Ma capacité de résistance. J’ai ressenti une force intérieure parce que, à un moment, j’ai eu le sentiment très aigu de porter l’histoire des autres : celle de la première femme qui va peut-être accéder à la présidence de la République. De toute façon, je ne peux ni reculer, ni flancher, ni m’agenouiller, ni avoir d’états d’âme. Il en va aussi de la rénovation du socialisme, qui doit rester une force structurante dans la politique française. La première chose à laquelle j’ai pensé lorsque j’ai été attaquée, c’est aux millions de gens qui attendent que leur vie s’améliore. Puis, à ce que les socialistes restent unis. Je me suis dit que, lorsqu’ils entendent que je n’ai pas les « qualités humaines » pour me présenter et que je suis une « candidate de seconde zone », eux aussi allaient être touchés.

VSD. Vous vous comparez à Jeanne d’Arc, vous citez les Évangiles. Pourquoi vous situez-vous sur le registre du martyr ?

S. R. Je préfère pardonner que rendre des coups bas. Je défends la laïcité et je n’ai aucune ambiguïté làdessus. Mais il existe des pensées profondes universelles et je ne vois pas au nom de quoi je vais m’interdire de les exprimer. Ça fait aussi partie de ma personnalité d’énoncer des vérités profondes. Évidemment, pour les esprits étroits et technocratiques, mieux vaudrait ne s’en tenir qu’aux propos politiciens. Il faut parfois des propos qui transcendent. On ne peut pas à la fois demander aux responsables politiques d’être de vrais chefs de file et leur reprocher de tracer des pistes originales, d’user d’expressions qui correspondent à une densité humaine.

VSD. Pensez-vous avoir un destin à accomplir ?

S. R. J’ai déjà ce destin. Donc, il a fallu que j’y croie pour assumer cette tâche malgré les embûches. Je n’ai pas surgi par hasard, comme certains voudraient le faire croire. Je pense que cet itinéraire n’est pas terminé. Si je le souhaite, si je suis bien accompagnée sur ce chemin et si cela correspond à l’intérêt du pays le moment venu.

VSD. Aujourd’hui, vous êtes aussi en phase de reconstruction personnelle. Qu’est-ce qui vous a permis de prendre un nouveau départ ?

S. R. Mes amis et mes enfants m’ont fait tenir debout et réciproquement, parce qu’ils ont souffert doublement de la défaite. Les épreuves sont derrière moi et maintenant j’ai toute ma liberté. Ayant de fortes responsabilités publiques, j’ai dû donner un certain nombre d’explications, car je ne supporte pas les mensonges.

ProPos recueillis Par M.-a. P.
par Thomas publié dans : Ségolène
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20 septembre
À l'Université de Montréal, Ségolène Royal a fait hier un plaidoyer en faveur de la Francophonie et de la diversité culturelle.

Plusieurs centaines d'étudiants et de professeurs attendaient la femme politique qui, tout sourire, a dû se frayer un chemin jusqu'à la salle de conférence bondée sous les cliquetis des nombreux photographes, parmi lesquels se trouvaient des représentants de la presse française.

«Nous partageons cette forte conviction que la culture ne peut se réduire à une marchandise comme les autres, qu'elle justifie un soutien clairvoyant et tenace des pouvoirs publics si l'on ne veut pas du règne sans partage des produits standardisés et de la loi du plus fort», a affirmé le femme politique dans un discours qui abordait également le thème de l'économie sociale et la question, très actuelle au Québec, des «accommodements raisonnables».

«Pour certaines élites promptes à épouser les conformismes dominants, la Francophonie serait dépassée, hors de la modernité. Quel contre-sens! Je crois, moi, à la modernité de cet espace "affinitaire" dessiné par le partage d'une langue et la volonté de la défendre, de la promouvoir dans le concert du monde», a-t-elle affirmé.

Mme Royal a rappelé que c'est dans la région qu'elle préside depuis 2004, le Poitou-Charentes, qu'est né Samuel de Champlain, le fondateur de la ville de Québec. «Le 400e anniversaire de la fondation de Québec et le Sommet de la Francophonie qui l'accompagnera [du 17 au 19 octobre ] seront l'occasion de conjuguer nos efforts pour donner à la Francophonie un souffle nouveau, à la hauteur des enjeux du siècle où nous entrons, a-t-elle prédit, souhaitant à cette occasion des actions concrètes telles que la création d'une université francophone dotée d'antennes dans les grandes capitales et l'élaboration d'un «contrat commun» pour la protection de l'environnement.

«Côte à côte, nous avons oeuvré à la reconnaissance de la diversité culturelle pour donner à la mondialisation un autre sens que le profit», a-t-elle ajouté, appelant à «poursuivre» cette lutte tout en évitant les «replis identitaires».

Mme Royal a fait un lien entre cette diversité et la question environnementale, un thème qu'elle s'apprêtait à aborder hier après-midi avec des représentants de groupes écologistes québécois. «La monoculture appauvrit la pensée comme elle appauvrit les sols», a-t-elle dit.

Mme Royal a fait remarquer que 6000 langues avaient disparu au cours du XXe siècle. Une étude américaine vient d'ailleurs de souligner qu'une langue tombe encore dans l'oubli tous les 15 jours dans le monde.

Sur le réchauffement climatique, elle a prudemment constaté que «le Canada et la France n'ont pas fait le même choix par rapport au protocole de Kyoto».

Mme Royal a d'autre part plaidé en faveur de l'«économie sociale», un domaine dans lequel elle dit être venue tisser de nouveaux liens entre sa région et le Québec.

En réponse à une question posée par un auditeur, l'ancienne ministre socialiste s'est par ailleurs déclarée attachée à la défense du «dialogue social» et d'acquis tels que les contrats de travail et le salaire minimum.

Abordant brièvement les «accommodements raisonnables», Ségolène Royal a noté ceci: «L'expérience québécoise est particulièrement intéressante car elle est à la fois une réussite, pour être reconnue dans un environnement majoritairement anglophone, et une volonté de reconnaître toutes les composantes actuelles du Québec sans heurter le besoin d'unité et de respect des valeurs fondatrices comme l'égalité, la liberté et la fraternité.»

«J'ai trouvé que son discours sur la Francophonie était un discours très moderne. Nous devons défendre le dossier de la diversité linguistique», a commenté Louise Beaudoin, ancienne ministre du Parti québécois, après avoir écouté la conférence de Mme Royal.

Le discours de Ségolène Royal sera disponible demain sur  le site Internet du Centre d’études et de recherches internationales de l’UdM (www.cerium.ca).

Voir la vidéo du discours de Ségolène Royal
par Thomas publié dans : Ségolène
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20 septembre
Lionel, rien ne va plus entre nous...
Par Fabien pierre-nicolas, militant socialiste depuis 1998.
QUOTIDIEN : 20 septembre


Lionel, je t’écris car je t’ai soutenu dans le passé mais aujourd’hui, rien ne va plus entre nous. Au soir de ta défaite au premier tour en 2002, j’avais déjà pris la plume pour te confier mon dépit et tu m’avais alors répondu que tu serais «utile autrement». Je suis jeune, Lionel, j’ai eu 26 ans cette semaine et en 1997, j’avais eu plaisir à voir gagner la gauche. Certes, ce fut au prix de nombreuses triangulaires, et donc grâce au Front national indirectement, mais j’ai vite oublié ce doute pour voir de vrais progrès sociaux entrer en vigueur : le Pacs bien sûr mais aussi la CMU et les emplois jeunes. Et puis vint le temps des errements et hésitations entre 2000 et 2002 : tu as choisi d’abord de baisser les impôts pour les plus riches, de défiscaliser les stock-options et même de dire que le volontarisme politique était mort et conclure par le «mon programme n’est pas socialiste» qui a connu le succès qu’on sait.
Ensuite, tu as annoncé que tu partais pour d’autres horizons mais en réalité, j’ai bien vu que tu regardais toujours du côté de la rue de Solférino sans nous le dire. Cependant, le téléphone ne sonnait toujours pas pour te rappeler et les militants avaient désormais appris à faire sans toi. Alors tu as choisi la logique du pire : puisque personne ne se désistait en ta faveur, tu les conduirais avec quelques amis à vivre la pire campagne possible. Oh bien sûr, pas ouvertement mais en distillant des critiques peu amènes dès juin dernier : la mise en perspective des 35 heures par Ségolène Royal, c’était un «manque de responsabilité» pour Daniel Vaillant, un «problème sérieux» pour Jean Glavany et inacceptable pour Claude Allègre. Aujourd’hui, tu reviens avec deux objectifs : démolir Ségolène Royal et, à défaut de pouvoir prendre cette place de présidentiable, et servir de caution morale pour les ambitions nationales de Bertrand Delanoë.
 
Pourtant Lionel, tu devrais mieux regarder la ligne politique qu’a proposée Ségolène Royal à Melle et La Rochelle : elle est fort proche de certaines des idées que tu avais commencé à esquisser entre 1997 et 2000. Tu nous proposais des conseils de quartier pour lancer une démocratie participative locale. Ségolène Royal a étendu ce concept à l’ensemble des sphères citoyennes pour que demain, la politique ne soit plus jamais déconnectée des citoyens comme elle a pu l’être pendant la campagne présidentielle de 2002. Tu nous proposais des mesures pour que l’interaction entre collectivités locales et entreprises soient plus harmonieuses et que les aides aux entreprises soient le fer de lance de la bataille de l’emploi. Ségolène Royal a affiné le concept en parlant de filières locales d’excellence mais aussi de ciblage des aides en fonction de secteurs clés pour la compétitivité mondiale et le bien-être des salariés. Tu évoquais enfin les discriminations au quotidien dans les banlieues. Ségolène Royal a proposé une République métissée et multiculturelle dans laquelle les jeunes de banlieue sont une partie de la solution. Alors quand aujourd’hui, tu reviens pour démolir la candidate que nous avons choisie à 62 % des voix, nous les militants, et nous donner des leçons pour gagner une présidentielle, j’ai envie de te dire : non, Lionel, tu n’es pas utile. Tu continues, avec d’autres donneurs de leçons, à creuser les tranchées entre nous au lieu de bâtir des passerelles. Tu ne rends pas même service à Bertrand Delanoë car les militants se souviendront de ces mauvais remakes de procès de Moscou orchestrés par ses proches. Plus grave, tu ne rends pas service au socialiste de demain en continuant sur le mythe que les années Jospin sont exemptes de tout reproche sur la sécurité, l’économie ou l’écologie alors même que tu exprimais si bien le besoin d’un droit d’inventaire des années Mitterrand.
 
Alors, Lionel, malgré mes tendres souvenirs, j’espère que, comme moi, les militants et le peuple de gauche sauront regarder le passé d’un œil critique pour que demain, la rose refleurisse vraiment grâce à des débats d’idées et non des attaques entre camarades.
par Thomas
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19 septembre
Alors que la France débat de la nécessité de durcir le ton envers les délinquants sexuels à la suite d’une agression commise par un récidiviste, Ségolène Royal dit voir dans le modèle québécois une inspiration pour son pays.

La présidente de la région Poitou-Charentes et candidate socialiste à la dernière élection présidentielle dans l’Hexagone a profité de son passage à Québec, hier, pour rencontrer les cliniciens de la Clinique d’évaluation et de traitement des troubles sexuels de l’hôpital Robert-Giffard. Pendant une heure, les psychiatres, psychologues, sexologues et autres professionnels de la clinique ont expliqué leur approche avec les délinquants, sous l’œil des caméras. Par la suite, deux « clients » sont venus témoigner de leur cheminement, cette fois à micros et caméras fermés.

Le profil type du délinquant sexuel n’existe pas. Les 260 clients traités annuellement, en immense majorité des hommes, proviennent de toutes les classes sociales. Leur participation au programme n’est pas volontaire, mais imposée par un juge, après leur détention. Si bien qu’ils sont habituellement réticents au début, d’autant plus que le programme est exigeant : 80 semaines, et parfois plus, à raison de six heures par semaine.

« Au début, soulignait Gilles (prénom fictif), je le voyais comme un prolongement du bras de la justice. » Il a fallu longtemps à cet homme, en traitement depuis plus de deux ans, pour commencer à s’ouvrir, à faire confiance.

La thérapie de groupe est partie prenante du traitement, ce qui n’existe pas en France pour les agresseurs sexuels, notait Mme Royal. Elle va aussi largement au-delà des simples problémes sexuels. « Les agirs sexuels ne sont pas le fruit du hasard, ils découlent d’une histoire », soulignait le sexologue Daniel Thibodeau. Les clients de la clinique sont donc non seulement évalués sous toutes les coutures, mais ils doivent aussi raconter toute leur histoire, tant familiale que sociale et sexuelle.

Ils doivent apprendre à comprendre leurs émotions, à gérer leur colère et leur frustration, à développer leurs habiletés sociales.

La visiteuse a beaucoup insisté quant à elle sur la souffrance des victimes et l’importance qu’elle voyait à ce que les agresseurs en prennent conscience, une dimension qui fait également partie du traitement. Selon les statistiques canadiennes, le taux de récidive des agresseurs non traités est de 17 %, et de 10 % chez ceux qui sont traités. Les professionnels de Robert-Giffard disent obtenir un taux de 7,2 %.

L’établissement spécialisé tente présentement de déterminer comment il pourrait venir en soutien aux services de première ligne dans une optique de prévention, avant qu’un individu ne passe à l’acte.

par Thomas publié dans : Ségolène
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15 septembre

1ère raison : Dans la Région que je préside, le 400ème anniversaire de la fondation de Québec a un retentissement particulier car il s’inscrit dans une histoire au long cours :

  • parce que Champlain était saintongeais, né à Brouage en Charente-Maritime ;
  • parce que beaucoup d’habitants de ma région ont jadis émigré au Québec (et aussi en Acadie) : dans les mémoires familiales et l’histoire des territoires, ce lien transatlantique perdure ;
  • parce que la Région Poitou-Charentes est aujourd’hui engagée dans des actions communes et des partenariats avec le Québec auxquels j’attache beaucoup de prix (sujets ?).
 

Cela suffirait au plaisir que je prends à cette visite et aux rencontres dont elle sera l’occasion.

Mais d’autres raisons poussent aussi la responsable politique nationale que je suis à m’intéresser de près à ce laboratoire de la modernité, imaginatif et pragmatique, qu’est aujourd’hui le Québec. 

2ème raison : Notre engagement conjoint dans la francophonie, notre conviction commune que la défendre et la promouvoir, c’est contribuer activement au respect de la diversité des cultures dans une mondialisation qui peut être, selon ce que nous en ferons, une chance riche de nouveaux possibles ou un risque majeur d’uniformisation marchande et d’accentuation des inégalités, toutes choses qui alimenteront les replis apeurés et haineux, les fondamentalismes réactifs et, au bout du compte, les insécurités planétaires.

Cet apport de l’expérience francophone dans un monde globalisé, que le Québec incarne si bien, j’y vois une chance pour civiliser la mondialisation.

Les Québécois savent, eux, ce que défendre une langue, une culture, une histoire, une identité veut dire, pour soi donc aussi pour les autres et en relation avec les autres.

Certaines élites adeptes des conformismes dominants ne voient pas la modernité du message francophone et cette promesse d’avenir contenue dans notre obstination à faire vivre et respecter la langue que nous avons en partage.

J’y vois, moi, les prémisses d’une nouvelle cohabitation planétaire. 

3ème raison : Je suis, vous le savez, partisane d’une relation équilibrée entre l’Europe et les Etats-Unis, où l’amitié n’exclue pas la franchise, la liberté de jugement et, le cas échéant, les désaccords. Le Canada anglophone et le Québec ont l’expérience d’un voisinage au long cours sans inféodation. C’est là un sujet sur lequel les échanges entre nous me paraissent utiles et nécessaires.

En particulier au moment où les organismes de ce qu’on appelle, hélas un peu abusivement, « la gouvernance mondiale » peinent à trouver un second souffle, à s’ouvrir aux préoccupations du sud et aux nouvelles puissances émergentes, à un moment où ils doivent trouver une légitimité et une efficacité en phase avec le monde d’aujourd’hui, ses attentes, ses rapports de forces et ses risques inédits. 

4ème raison : Dans la lutte contre le réchauffement climatique, le monde a besoin du Canada, directement touché par la fonte de la banquise et engagé dans la « bataille de l’Arctique » qui s’annonce. Je sais que le Canada et la France n’ont pas fait le même choix face au protocole de Kyoto mais, depuis, la prise de conscience écologique s’est partout renforcée. Pour moi qui attache une importance prioritaire à l’excellence et à la sécurité environnementales, ce voyage au Québec est aussi une occasion d’évoquer ces questions et de voir, sur place, des réalisations éco-industrielles exemplaires (comme cette entreprise de construction de maisons à ossature bois que je visiterai à Montmagny). 

5ème raison : Enfin, et ça n’est pas le moins important, les questions aujourd’hui en débat au Québec autour de ce qu’on y appelle « les accommodements raisonnables » me paraissent essentielles. Comment assumer la pluralité des origines pour fortifier l’appartenance commune ? Comment lutter efficacement contre les discriminations ? Quels droits et quels devoirs pour les individus et les groupes ? Quelle laïcité ? Comment construire une histoire partagée, accueillante à toutes les mémoires et toutes les trajectoires,  qui soit un point d’appui pour se projeter ensemble vers l’avenir ?

Ce sont des questions que se posent toutes les nations, toutes les sociétés que  les vagues migratoires, la soif croissante de reconnaissance des individus et les effets de la mondialisation poussent à actualiser leurs valeurs communes et leurs règles de vie.

L’expérience québécoise est particulièrement intéressante car elle est à la fois lutte opiniâtre pour être reconnu dans un environnement majoritairement anglophone et volonté reconnaître toutes les composantes actuelles du Québec. Nos approches et nos outils ne sont pas forcément les mêmes mais nos interrogations sont très voisines et je crois que la confrontation de nos expériences respectives peut être très fructueuse. 

6ème raison : J’ajoute que, convaincue que nous devons actualiser un « modèle social » français qui tient mal ses promesses dans le monde d’aujourd’hui, je suis curieuse de voir comment, au Québec, on cherche aussi un nouvel équilibre entre le rôle de l’Etat et celui du marché, entre les adaptations nécessaires et les protections solidaires.

Il me semble que nous avons en commun une culture qui refuse l’effacement de la puissance publique et croit au pouvoir de la volonté politique pour corriger le désordre des choses. C’est, par exemple, le Québec qui, bien avant la France, a mis en place des quotas de chansons en langue française à la radio, mesure de protection et de promotion qui a favorisé l’éclosion des talents et n’est pas étrangère au vif succès des artistes québécois sur la scène internationale. Mais il me semble aussi que ce volontarisme fait bon ménage avec un pragmatisme dont la tradition française est moins familière et qui est pourtant, à mes yeux, une condition de l’efficacité des politiques publiques.

En matière de sécurité, de prévention de la délinquance et de la récidive, en particulier des délinquants sexuels, il y a au Québec des expériences qui font la preuve de leur efficacité car elles ont les moyens de leurs objectifs et se gardent de ce populisme pénal qui, jamais, n’obtient les résultats promis.

Dynamisation économique, protection contre les dérives de la financiarisation, création d’emplois : sur ces sujets aussi, je suis très intéressée par la démarche et les réalisations québécoises. 

Comme vous le voyez, l’amitié enracinée dans l’histoire, la curiosité personnelle, les combats partagés et les questionnements communs sont à l’origine d’un voyage dont j’avais depuis longtemps le projet et dont je prends aujourd’hui le temps avec grand plaisir.

Je vais vous faire une confidence : c’est en ouvrant toutes grandes ses portes et ses fenêtres sur l’expérience des autres que la gauche française renouera avec son temps et formulera, à sa manière, une proposition politique en phase avec les attentes actuelles des Français et en prise avec les mutations de notre monde. C’est à cela que je m’emploie.

J’étais il y a quelques jours en Italie et j’y ai vu un bel exemple de démocratie participative associant largement les citoyens au choix des dirigeants et candidats de la gauche.

Je voyage. J’observe. J’écoute. Je regarde ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et j’en tire des leçons pour la France.

par Thomas publié dans : Ségolène
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12 septembre
"Ce que vous faîtes en Italie doit nous inciter à accélérer la rénovation du Parti socialiste"

Voir la vidéo de l'interview par Lucia Annunziata

Ségolène Royal était, 9 septembre, l'invitée de la Fête nationale de l'Unità organisée par le Parti Démocrate italien à Bologne. Invitée à l'initiative de Piero FASSINO, premier secrétaire des Démocrates de Gauche, Ségolène Royal était accompagnée de Bruno LEROUX, Député et secrétaire national du PS chargé des élections, et de Delphine BATHO, Députée et secrétaire nationale du PS chargée de la sécurité.

Elle a profité de l'occasion pour faire un tour d'horizon de la situation de la gauche en Italie et en France. Ségolène Royal est intervenue devant un millier de personnes et a répondu aux questions de la journaliste Lucia Annunziata, retransmises sur NessunoTV. Il a notamment été question des leçons tirées de la présidentielle en France, le mini-traité européen, la politique de Nicolas Sarkozy et les alliances de la gauche en France.

Jugeant le mini-traité européen promu par le Président de la République en France "trop mini", elle a ajouté qu'il fallait "exiger des politiques européennes communes indépendamment du mini traité; des politiques qui promeuvent les transports, la recherche, le développement durable et combattre les délocalisations."

En Italie, la gauche a battu Silvio BERLUSCONI en rassemblant une large coalition. Les formations regroupées dans "l'Olivier" envisagent depuis un an de fusionner et de se dépasser pour créer un nouveau parti : le Parti Démocrate. On se souvient que la gauche italienne avait organisé un processus de primaire exemplaire lors de leurs dernières élections : 4,3 millions de citoyens avaient participé au vote pour choisir le dirigeant de la coalition et voter le programme.

Cette fois encore, la naissance du Parti Démocrate donnera lieu à un vote participatif populaire le 14 octobre prochain. Tout électeur, et plus généralement toute personne de plus de 16 ans, ainsi que les résidants étrangers, moyennant une contribution d'environ 5 euros, pourront voter dans les 10 000 lieux de vote qui seront installés dans toute l'Italie.

Le même jour, les Italiens pourront choisir le dirigeant national du futur parti ainsi que les dirigeants locaux. Les initiateurs de ce processus ont d'ailleurs promu, parmi les candidats, toute une nouvelle génération de leaders et de nombreuses femmes (les candidatures respectent strictement la parité). Ségolène Royal a souligné que ce processus en Italien d'union et de démocratie participative est un exemple utile pour la France alors que le PS engage un travail de rénovation de ses idées, de sa stratégie d'alliance et de son fonctionnement.

Elle a notamment rencontré lors de cette rencontre Sergio COFFERATI, maire de Bologne, ancien leader du syndicat CGIL, Marina SERENI, Présidente adjointe du groupe parlementaire de l'Olivier à la Chambre des Députés et Luciano VECCHI, secrétaire international de DS.
par Thomas publié dans : Ségolène
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6 septembre
Paris Match. A La Rochelle comme à Melle, dans les derniers jours d'août, vous êtes apparue radieuse. Comme si la conjoncture morose du P.s., les livres à charge contre vous et votre situation personnelle, officiellement séparée depuis l'été de François Hollande, n'entamaient en rien votre énergie. Toujours prête à "gravir la montagne" comme vous le disiez vous-même pendant la campagne présidentielle?

Ségolène Royal. Le plus difficile est passé. J'ai trouvé un nouvel équilibre en franchissant une étape. Une campagne présidentielle en première ligne, c'est une mutation profonde, un moment d'une exceptionnelle intensité. Exaltant, émouvant, violent aussi. Aujourd'hui, je me sens plus dense et plus forte de ce que j'ai vécu, appris, compris. Le contact avec les gens, qui n'ont pourtant rien oublié de leur déception, est toujours d'une exceptionnelle chaleur. Libérée du poids d'un calendrier contraignant je peux faire ce qui me plaît. Quant à ma vie privée, j'ai déjà eu l'occasion de faire une sobre mise au point, nécessaire et suffisante. Je n'ai pas à en dire plus.

En route pour une nouvelle candidature? Pour la prise en charge du P.s.?

Aucune échéance interne ne nous contraint à présent: ni congrès immédiat, ni choix d'une candidature pour 2012. Profitons-en pour ouvrir les portes et les fenêtres sur la France et le monde tels qu'ils sont. Mettons à profit ce temps pour réfléchir ensemble, élaborer des idées neuves, en finir avec certains comportements individuels hargneux. Je me suis engagée dans un travail de longue haleine, à l'écoute des Français et avec des chercheurs dont je lis les travaux et avec lesquels je discute. Les avis de Philippe Aghion, Daniel Cohen, Thomas Piketty, Dominique Meda, Patrick Weil, Olivier Duhamel et bien d'autres enrichissent ma réflexion. A l'intérieur du Parti socialiste, au-delà du cercle de mes proches, je trouve agréable de reparler avec ceux qui ont combattu ma candidature et que j'avais perdu de vue. Pierre Moscovici, Henri Weber et bien d'autres j'apprécie leur liberté de pensée. Il faut décloisonner la réflexion, réapprendre à se parler et à échanger sur le fond

Un Strauss-kahnien et un Fabiusien. Vous pratiquez "l'ouverture" en somme au sein du parti?!

Si vous voulez, à ceci près que je ne cherche à récupérer personne. Il y a différents pôles de réflexion au sein du Parti socialiste: les groupes parlementaires bien organisés, les commissions qui vont être mises en place par le parti pour la rénovation, les débats dans les fédérations. Cette diversité est une bonne chose. Les travaux sont mis en commun et versés au débat. La qualité des ateliers de l'université de La Rochelle montre à quel point les militants ont soif de discussions solides. Comme candidate ayant porté pendant la campagne un certain nombre d'idées qui furent jugées iconoclastes mais apparaissent aujourd'hui comme des clefs de la rénovation, je suis impliquée dans ce travail collectif.

Voulez-vous dire que vous avez eu raison trop tôt?

Les procès en hérésie qui m'ont été faits en pleine campagne nous ont coûté combien de millions de voix? A l'université d'été du Parti socialiste, j'ai entendu non sans stupéfaction parler d'ordre juste, d'autorité bien comprise, de la nation, des sécurités dues à tous, de la valeur travail, de l'aspiration légitime à la réussite individuelle, du refus de l'assistanat et du besoin d'agilité des entreprises: l'hérésie d'hier devient le moteur de la rénovation et la doctrine de demain! Je ne vais pas m'en plaindre. Ce sont ces thèmes-là, aussi, qui ont fait le succès de la droite. Ce ne sont pas des thèmes de droite, ce sont des préoccupations des Français auxquelles nous devons apporter nos réponses. Ce qui a fait le succès de la droite, c'est l'impression de cohérence idéologique et de discipline organisationnelle. Avec un temps long de préparation, des relais puissants et les moyens de l'Etat mobilisés pendant cinq ans. Ce qui n'empêche pas, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy de virer de bord sur des sujets où il a combattu mes positions. Sur la Turquie, il a menti aux Français et fait aujourd'hui machine arrière car il était évident qu'il ne pourrait pas interrompre du jour au lendemain le processus d'adhésion. Quant à la réforme de l'indice des prix que j'avais proposée pour mieux défendre le pouvoir d'achat il vient de l'annoncer. Tout comme le revenu de solidarité active dont j'avais lancé l'idée avec Martin Hirsch car je pense que le travail doit payer. Et bien d'autres exemples pourraient être pris! J'ajoute que la France attend des réformes structurelles qui tardent à venir. Attention à l'illusion du mouvement dans une France en panne de croissance.

Vous ne vous reprochez rien donc. Vous avez pourtant déclaré dans votre discours de rentrée à Melle être prête à autant d'autocritique qu'il le faudrait...

J'assume sans problème ma part de responsabilité mais ce qui nous a le plus manqué, c'est le temps pour mener jusqu'à son terme la mutation de notre parti et de son projet politique. Les Français ont bien senti cet inachèvement et, entre nous, ces décalages, parfois ces contradictions, qui persistaient. C'est pourquoi il faut maintenant prendre ce temps qui nous a fait défaut pour aller au fond des choses, pour bâtir une alternative claire, en prise sur son époque, en phase avec les attentes des Français, portée par un grand parti moderne, ouvert, créatif et discipliné.

On vous reproche aussi l'improvisation permanente, l'impréparation, le goût du pouvoir personnel. Ne reconnaissez-vous rien de ces défauts pointés dans les livres qui vous éreintent?

Je laisse de côté les attaques personnelles qui font malheureusement plus de mal à l'image des socialistes qu'à moi. Je suis rodée si j'ose dire. Bien sûr qu'il y a eu parfois de l'improvisation dans la communication et de la désorganisation, encore une fois, faute de temps mais aussi une créativité, de l'imagination, des temps collectifs incroyables. Car il a fallu tout mener de front durant cette campagne: surmonter les divisions de la campagne interne, ouvrir des pistes nouvelles, remettre les Français au coeur de notre démarche, et aussi convaincre de la légitimité d'une candidature féminine... Quant au pouvoir personnel, c'est une légende. Jamais je ne serais arrivée là où je suis si j'avais travaillé en solo. Je sais écouter, consulter et décider, voilà tout. Et le moment de la décision d'un dirigeant est forcément solitaire sinon rien n'avance.

Et votre propre livre de diagnostic, annoncé pour octobre?

L'éditeur, Grasset, assure n'avoir rien vu venir. Quand il sera prêt, il le verra venir. Je l'écris à mon rythme, c'est ma liberté.

Cela ne vous gêne-t-il pas non plus de voir la nouvelle vie sentimentale de votre ex-compagnon François Hollande exposée en une de magazines? N'en êtes-vous pas affectée? Quel impact sur le parti et sur la fonction de Premier secrétaire?

Il a droit, comme chacun, à la protection de sa vie privée. J'ai tourné une page sans renier la part de bonheur qui fut la nôtre et sans ressentiments inutiles. Je n'ai pas à commenter les épisodes qui ne me concernent plus.

La rupture du couple que vous formiez avec le Premier secrétaire ne risque-t-elle pas de compliquer vos relations avec le parti qu'il dirige? Jusqu'à ce qu'un nouveau chef le remplace au prochain congrès en tout cas? En clair, vos relations peuvent-elles rester professionnellement normales?

On nous a assez reproché un mélange des genres pour qu'aujourd'hui le reproche inverse ne soit pas fait. Vie privée et vie publique sont disjointes clairement désormais. Mais les actions politiques devront être naturellement complémentaires et responsables. Pour l'instant, j'ai besoin de souffler. Celles et ceux à qui c'est arrivé savent bien qu'il faut laisser le temps faire son oeuvre. J'ai eu la chance d'être très entourée: dans ces moments-là, c'est précieux. C'est ce qui m'a permis de me rétablir assez vite et de cicatriser la blessure en allant de l'avant.

Avez-vous réellement dit, comme l'assure dans "Le Point" quelqu'un de votre entourage: "Si je lui demande, il revient"?

C'est tout le contraire: je lui souhaite très sincèrement d'être heureux. Et je garde au père de mes enfants la part de considération que ce lien avec eux implique et qu'ils doivent garder.

Et si vous étiez concurrents pour la candidature à la présidentielle, puisque François Hollande a laissé entendre qu'il serait "prêt en 2010"?

Ce n'est pas d'actualité. Je ne suis en compétition avec personne. Je suis la première femme de l'histoire à avoir été présente au second tour de l'élection présidentielle et à avoir partagé avec les Français un moment démocratique très intense suivi dans le monde entier. C'est aujourd'hui un travail collectif qu'il faut continuer à faire en restant à l'écoute des Français. Le leitmotiv au P.s. en ce moment est de mettre de côté les questions de personne pour travailler sur le fond. Il n'empêche que, chaque jour apporte son lot de favoris pour la relève du parti comme pour la présidentielle.

Quand il ne s'agit pas de vous ou de François Hollande, on cite Bertrand Delanoë, Manuel Valls, Vincent Peillon. Que pensez-vous de toutes ces supputations? Ne craignez-vous pas, vous-même, d'être instrumentalisée par certains de vos fidèles?

Je pense que tout cela est prématuré. Je sais combien les Français sont exaspérés par les querelles d'appareil politique. Je ne m'y abîmerais pas. Mais je pense qu'il faut que les talents de la nouvelle génération politique s'épanouissent. Je travaille avec elle. Je m'occupe de ma région mais je vais aussi répondre aux invitations internationales. Je choisis ce que je fais et qui je rencontre avec plaisir, je sors d'une période tellement contrainte pendant laquelle j'ai aperçu des gens passionnants entre deux portes. Aujourd'hui j'approfondis. Je me ressource.

Voulez-vous dire que, vous aussi, commencez une nouvelle vie? Vous à qui on a prêté pendant la campagne tant de soupirants!

Ah bon? Vous me l'apprenez. Certaines personnes racontent n'importe quoi pour se rendre intéressants. Je ne vois pas comment, avec la charge de travail et cette longue et pénible épreuve intime, j'en aurais eu le temps et le goût. Quant à aujourd'hui, c'est mon jardin secret. Les ruptures ouvrent de nouveaux possibles comme dit le poète! Cet été ma priorité fut de bien stabiliser les enfants qui, même s'ils sont grands, ont été, comme dans toutes les familles où des évènements de cette nature surviennent, très secoués, sans parler de la période de campagne. Maintenant, je peux penser un peu à moi.
 

Propos recueillis par Sylvie Santini
par Thomas publié dans : Ségolène
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31 août
Discours de la Rochelle en video, ouverture des Universites d'ete du Parti Socialiste :

par Thomas publié dans : Ségolène
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31 août
"I have a dream"... Celui de Ségolène Royal est de voir le PS retrouver de sa superbe, de le voir "admiré des Français", qu'il "redevienne un lieu d'attraction des meilleurs" chercheurs et intellectuels, "un lieu d'excellence". C'est pour ces raisons qu'elle est "là", à l'université d'été du PS, à La Rochelle, "pour que mon parti change et redevienne attractif". "Voilà le rêve que je fais pour le PS." C'est ce qu'a confié aux journaliste la Présidente de région en prélude à son discours à la séance d'ouverture de cette 15e édition centrée sur la "rénovation", en tant que présidente du Poitou-Charente.

Pour en arriver à ce "rêve", Ségolène Royal a promis de s'investir pleinement dans "la réflexion collective" de ce week-end et a dit sa "disponibilité studieuse" (elle assistera à 3 des 18 ateliers prévus d'ici à soir). La séance n'avait pas commencé, mais elle y avait déjà décelé "une ambiance nouvelle" à La Rochelle en dépit des "inquiétudes" exprimées ici ou là sur le PS. "Quelque chose se passe à l'université d'été", a-t-elle soutenu, insistant sur la "soif très profonde" des militants de "se remettre au travail". "La responsabilité des dirigeants est d'être bien conscients de cette aspiration des militants", a-t-elle ajouté. Affichant son "optimisme" malgré "la difficulté à reconstruire" le PS, elle assure même que "les choses iront plus vite que prévu".

"Il n'y a pas longtemps, ça le faisait ricaner"

Puis est venu le discours, qu'elle a voulu sans "grandes envolées théoriques" car on "n'est plus en campagne". Elle a préféré livrer deux pistes de réflexions aux socialistes en crise, après avoir souligné, là encore, le constat qu'elle a fait dans les rangs socialistes : "une lassitude du passé et une volonté de tourner une page".

Premier volet donc : le social (le chômage des plus de 50 ans, la séparation à l'amiable dans l'entreprise évoquée par Nicolas Sarkozy, le pouvoir d'achat...). Sur le pouvoir d'achat, elle en a profité pour ironiser sur les propos de la veille du président. "J'entendais hier Nicolas Sarkozy réclamer une réforme de l'indice des prix, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?! (...) Il n'y a pas longtemps, ça le faisait ricaner"... Deuxième piste de réflexion qu'elle a lancée pour le week-end : l'environnement. "Il n'y aura pas de projet politique socialiste si la question de l'environnement n'est pas vigoureusement intégrée (...) Les socialistes ne doivent plus sous-traiter cette question à d'autres", a-t-elle lancé.
par Thomas
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25 août
Interview du 19/20 de France 3


Interview du 20 heures de France 2

par Thomas
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