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9 mars

par Thomas publié dans : Ségolène
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8 mars
Qu'est-ce que cela représente que d'être une femme en politique au 21ème siècle ?

C'est l'aboutissement d'une longue marche des femmes, de beaucoup de combats pour la conquête de nos droits politiques. Il reste encore du chemin mais le temps n'est plus où, comme dans l'entre-deux-guerres les sénateurs pouvaient à quatre reprises refuser le droit de vote aux femmes sous l'étonnant prétexte que nous aurions " la bouche trop petite pour proférer les gros mots qui sont monnaie courante dans les campagnes électorales. " Vous rendez-vous compte que, dans les manuels scolaires, on continue de dire " universel ", le suffrage qui, pendant un siècle, a exclu les femmes ? J'ai envie de vous répondre ce qu'en janvier Michelle Bachelet me disait au Chili : " le temps des femmes est venu... Pour le plus grand bonheur des hommes. "

Qu'est-ce que cela représente que d'être une femme socialiste aujourd'hui ?

Vous savez, je suis venue au socialisme par le féminisme. Un féminisme instinctif et juvénile qui m'a fait, dès l'adolescence, refuser la place que, dans ma famille, la tradition assignait aux femmes. De l'émancipation des femmes à celle de l'humanité toute entière, le lien s'est fait tout naturellement : je suis aujourd'hui socialiste parce que féministe et féministe parce que socialiste. Etre une femme socialiste, c'est refuser l'assistanat qui humilie et c'est vouloir, pour chacune et pour chacun, le pouvoir de conduire sa vie et les solidarités qui le rendent possible. C'est ne pas se résigner au désordre des choses, faire le pari que l'avenir peut être civilisé et la France redressée.

Qu'est ce que cela représenterait que d'être une femme présidente de la République ?

Une belle victoire de l'égalité, de la parité et de la mixité en politique. Pas une revanche : une évolution normale. La preuve que le peuple français est, une fois encore, en avance sur certains de ses représentants. Je crois les femmes aussi qualifiées que les hommes pour exercer à la tête de l'Etat la juste autorité dont le pays a besoin, rendre à la puissance publique son efficacité et gouverner avec tous les Français. Peut-être ce 8 mars sera t-il historique... J'ai pris l'engagement, si je suis élue, de faire entrer Olympe de Gouges au Panthéon, où elle rejoindra Marie Curie. Olympe de Gouges a écrit une belle Déclaration des Droits de la Femme qui proclame crânement : " La femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit également avoir celui de monter à la tribune " Son idéal d'égalité civile et politique des hommes et des femmes la conduisit, on le sait moins, à réclamer l'abolition de l'esclavage. Le tribunal lui reprocha d'avoir oublié " les vertus qui conviennent à son sexe " : on la guillotina. Féministe avant la lettre, elle doit avoir toute sa place dans la mémoire commune de la République. D'ici là, le chemin est encore long jusqu'à l'élection présidentielle. Cette campagne, je l'ai voulue participative. Mon équipe, ce sont aussi les internautes qui nous lisent ! J'invite donc toutes les femmes, et tous les hommes, à nous rejoindre sur mon site de campagne (www.desirsdavenir.org) et à s'inscrire sur l'espace e-militants pour y participer.
par Thomas publié dans : Ségolène
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7 mars
Note personnelle :

Le Ministre délégué au budget n'est pas ce qu'on peut appeler le meilleur ami de Ségolène Royal.
S
'il y avait lieu à un redressement fiscal pour Ségolène Royal, ils ne s'en seraient pas privé.
Pour ceux qui n'ont aucune confiance en l'administration fiscale, vous pouvez au moins avoir confiance en la volonté de ces gens de nuire à Ségolène Royal, ce qui n'a pas eu lieu d'être.

Thomas

Communiqué de presse

Ségolène Royal rappelle qu'elle est la seule candidate à avoir rendu public son patrimoine, tel que déclaré aux services fiscaux et à la Commission pour la transparence financière de la vie politique.

Son patrimoine s'élève à 355.800 euros, soit bien au-dessous du seuil de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. L'ISF qui a été acquitté est celui du foyer fiscal et non pas, comme cela a été dit à tort, celui du seul patrimoine de Ségolène Royal.

C'est le montant du patrimoine personnel de la candidate qui sera déclaré au Conseil constitutionnel, lors du dépôt de candidature, comme le prévoit la loi.

Elle récuse toutes les accusations de sous-évaluation avancées par le Canard Enchaîné, car l'évaluation de son patrimoine, uniquement acquis à l'aide de ses salaires et d'emprunts, a été évalué par un expert-comptable.


par Thomas publié dans : Ségolène
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7 mars

par Thomas publié dans : Ségolène
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5 mars
Si vous êtes élue le 6 mai, emménagerez- vous à l'Elysée?

Je choisirai la solution la plus utile à l'exercice de ma fonction, tout en préservant ma vie de famille.

Au pouvoir, comment conserverez-vous le lien avec le "peuple" ?

En veillant à ne pas me laisser enfermer. Chaque semaine, je ferai en sorte de me trouver sur le terrain aux côtés des Français, ceux qui souffrent comme ceux qui réussissent. Pour avoir exercé des fonctions ministérielles et avoir vu comment marche le cœur de l'Etat, je sais qu'il faut tenir son cap avec constance, lutter aussi contre soi-même, l'inertie, la routine, la mécanique de ses propres idées, car la charge de travail est énorme et le temps passe vite.

Vous fonctionnerez très différemment de François Mitterrand ?

Forcément. Ce sera l'incarnation d'un changement profond de la présidence de la République, de son protocole comme de son allure. Je sais que je dois faire mes preuves plus que d'autres. Je pense qu'il est possible de concilier la grandeur de la fonction et la simplicité, exercer pleinement le pouvoir, conduire une politique étrangère conforme à notre génie national – et résister en même temps à cette tentation monarchique à laquelle la République a trop souvent cédé.

"Avec moi", dites-vous, "la politique ne sera plus jamais comme avant…"

Nous vivons une crise démocratique profonde. Je pense être la seule candidate à en avoir fait lucidement le constat, à m'être remise en cause sur la façon dont je faisais de la politique et dont doit se nouer le lien avec les électeurs. Les Français sont prêts à venir voter une fois de plus – une dernière fois, j'allais dire. Ils doutent du système politique et en même temps ils ont tellement envie d'y croire, tellement besoin de son efficacité, de sa capacité à sortir la France de son état de déprime. Je mesure que le rapport au temps a changé avec le quinquennat. Il faut aller vite, non seulement au début mais tout au long et jusqu'au bout. Je veux fonder mon mandat sur le principe de responsabilité.

Comment concevez-vous le rôle de la présidente : arbitre ou super-premier ministre ?

Ni l'un ni l'autre. Présider, c'est arbitrer, décider, mais aussi parfois entrer dans le détail. Je ne m'interdis rien dans le respect d'institutions profondément rénovées.

Quelle forme de gouvernement mettrez-vous en place? Une équipe restreinte ? Parité homme-femme?

Je choisirai les plus compétents. En tenant compte à la fois de l'expérience et du désir de renouvellement, en ayant naturellement la parité pour objectif. Le gouvernement devra, chaque année, rendre compte de son action et vérifier qu'il dispose toujours bien de la confiance de l'Assemblée nationale, laquelle verra son rôle de contrôle de l'exécutif renforcé.

Une équipe 100 % PS ?

Tous ceux qui se reconnaîtront dans le pacte présidentiel auront vocation à rejoindre le gouvernement et la majorité présidentielle. Je souhaite qu'elle soit la plus large possible.

Des ministres de la société civile ?

Il est bon qu'un responsable politique se soit confronté au suffrage universel. L'exercice d'un mandat électif change la façon de voir la réalité. Il donne une expérience irremplaçable. Il vous rend solidaire d'une majorité et vous donne le sens du débat parlementaire et celui si essentiel de rendre des comptes. Tout cela ne s'improvise pas.

Comment transformez-vous l'écoute en action ?

En concevant le pouvoir comme un mandat. Et en faisant de mon pacte présidentiel la traduction de cette volonté. Je ne suis liée à aucun réseau, aucune puissance d'argent, aucun lobby, aucun grand média, aucune grande entreprise. J'ai horreur des gaspillages et du temps perdu. Je n'ai personne à placer et ne dois rien à personne si ce n'est au peuple français. Je suis d'une indépendance d'esprit totale. Et si je respecte le Parti socialiste, auquel je suis fière d'appartenir, je suis suffisamment autonome pour ne me laisser enfermer dans aucun dogme, comme je l'ai maintes fois prouvé.

Quels dogmes ?

Le pacte présidentiel est neuf et tire les enseignements du passé. Par exemple, la réconciliation des Français avec les entreprises. Ou l'urgente nécessité d'insuffler à notre pays le sens des compromis sociaux, à partir d'un syndicalisme puissant et rénové. Il est temps que la France sorte des logiques d'affrontement pour aller vers des logiques de dialogue et construise des cercles vertueux. A chaque fois qu'on défend les droits, il faut rappeler les devoirs et construire une société solidaire qui est le contraire de l'assistanat. A chaque fois que l'on veut distribuer, il faut dire comment produire plus et mieux. Il faut investir dans la qualité du travail pour en donner à plus de salariés.

C'est résolument social-démocrate ?

Je n'ai pas besoin d'étiquette. Je suis dans le socialisme du XXIesiècle.

Quelles seraient vos premières mesures dans les cent jours de votre arrivée au pouvoir ?

La bataille pour l'emploi des jeunes sera ma première priorité. En aidant les petites et moyennes entreprises (PME) à les recruter. Je lancerai tout de suite les emplois-tremplins. Je dispose d'un levier majeur, les régions, qui se sont déjà mobilisées : parmi les candidats, je suis la seule à proposer de les faire avancer dans le même sens que l'Etat. Les 65 milliards d'euros d'aides aux entreprises seront redéployés, pour supprimer les effets d'aubaine et les concentrer sur les PME qui innovent et qui exportent.

Le deuxième acte, pour relancer l'activité par le pouvoir d'achat, sera la convocation immédiate de la conférence sur la croissance et les salaires avec les partenaires sociaux : hausse du smic, relèvement des bas salaires avec le souci de ne pas écraser l'échelle des salaires. J'ai entendu les inquiétudes des salariés juste au-dessus du smic qui doivent aussi avancer. Les petites retraites seront revalorisées. Un état des lieux sera fait sur la dégradation du système de santé.

Le troisième concernera la préparation de la rentrée scolaire. Le rétablissement des emplois qui ont été supprimés dans l'éducation nationale permettra de diminuer le nombre d'élèves par classes et d'autoriser des expérimentations pédagogiques pour prendre en charge les élèves les plus difficiles. La culture fera une entrée massive à l'école. Sur tout cela, l'organisation d'Etats généraux en définira les contours avec les enseignants, auxquels je garantirai la reconnaissance de la Nation.

L'excellence environnementale se traduira par le moratoire immédiat des OGM en plein champ, des incitations fiscales aux particuliers pour les énergies renouvelables et des actions énergiques contre la pollution de l'eau. Enfin, le premier texte de loi sera la lutte contre les violences faites aux femmes et l'accès gratuit à la contraception des jeunes.

La réforme institutionnelle – limitation du cumul des mandats, réforme du Sénat, suppression du 49-3, introduction d'une part de proportionnelle, jurys citoyens, place de l'opposition – sera soumise aux Français à l'automne par voie référendaire.

Demanderez-vous le remboursement des aides publiques aux actionnaires privés d'Airbus qui se désengagent comme Lagardère ?

Oui, si un profit spéculatif a été enregistré juste avant que ne soient révélées les difficultés de l'entreprise. Il faut aussi repenser la question du comportement des dirigeants, en particulier au regard de leur rémunération et des conditions dans lesquelles ils partent après avoir échoué. Il y a des pratiques qui nourrissent une colère sociale profonde et légitime.

Que direz-vous à la chancelière allemande, Angela Merkel, à propos d'Airbus ?

Je vais d'abord écouter son point de vue. Et chercher avec elle un diagnostic commun et des solutions industrielles. La chance que nous avons c'est qu'elle a une approche très pragmatique et que je n'ai pas été impliquée dans les décisions antérieures. Nous pouvons avoir un regard neuf. Quand les intérêts des peuples et des salariés sont en jeu, il faut faire de la diplomatie autrement.

En politique industrielle, c'est la Commission européenne qui a autorisé les Canadiens à racheter Pechiney et qui a supervisé le sauvetage d'Alstom… On ne peut pas continuer à gérer les dossiers industriels au niveau européen uniquement sous l'angle de la concurrence. Il faut fixer un autre mandat à la Commission. L'emploi, le développement des territoires et la sauvegarde de nos technologies doivent être des critères déterminants pour apprécier les fusions.

Vous voulez modifier les statuts de la Banque centrale européenne (BCE), mais Mme Merkel s'y oppose…

Rien n'est jamais figé. Par sagesse et envie de régler les problèmes, je refuse le tout ou rien. Il me semble qu'elle aussi. Nul ne peut être opposé au fait qu'une banque centrale doive être aussi au service de la croissance et de l'emploi, sans affecter la valeur de la monnaie. On peut rassembler l'Europe sur ce double objectif. Tout est question de méthode. Les Polonais sont très libéraux et leur ambassadeur me disait qu'il n'était pas possible d'avoir une charte sociale. Je lui ai dit que son pays avait voulu affirmer dans la Constitution européenne les racines chrétiennes dans l'Europe et que les textes chrétiens défendent le respect de la personne humaine, la lutte contre la misère, le droit pour chaque famille de vivre dignement. Qu'est-ce d'autre sinon d'avoir droit à un salaire correct, un accès à la santé? Il ne m'a plus rien répondu. Il faut s'appuyer sur les convictions dans le respect des identités et montrer que le chemin que doit prendre l'Europe n'est pas antinomique. Voilà comment je conçois la diplomatie.

Quels changements doivent être apportés au traité constitutionnel pour que les Français puissent le ratifier ?

Il faut d'abord renouer le lien de confiance, entre la présidence de la République et le peuple français, par rapport à son vote précédent. Je pense être la seule à le faire, ne serait-ce que parce que j'ai dans mon équipe des responsables qui ont voté oui et non. Ensuite, il faut renouer avec les autres dirigeants d'Europe. La France est malmenée, pour ne pas dire humiliée dans les instances européennes après avoir donné des leçons à tout le monde. Il y a un travail considérable à accomplir dans le cadre de relations interpersonnelles pour renouer cette confiance. Je suis une Européenne convaincue, et en même temps j'ai compris le sens du non, en particulier du non des jeunes : la réponse à leurs problèmes immédiats ne pouvait pas être incarnée par ce qu'on leur proposait.

Il va falloir faire cette Europe par la preuve. Lorsqu'on aura réduit le chômage, quand l'Europe prouvera qu'elle parvient à se protéger contre les règles destructrices et illégales du commerce mondial, et les délocalisations, alors le regard changera. L'Europe doit lancer les chantiers mille fois annoncés mais jamais réalisés dans la recherche, l'énergie, la santé et l'enseignement supérieur. Mon intention est de passer par les pôles de compétitivité. Nous nous faisons une guerre économique interne alors que nous sommes en passe de nous faire dépasser par l'Inde et la Chine. Avant on délocalisait des t-shirts. Maintenant c'est Alcatel. Les gens ont peur. Nous avons un gouvernement inerte. Je veux mener cette bataille économique pour la France.

Vous ne faites rien à propos des traités européens ?

Si. Mais il n'est pas possible de revenir devant le peuple avec le même texte. Les parties un et deux, sur les institutions et la Charte des droits fondamentaux n'ont pas fait vraiment débat en France. Il faudra revoir la partie trois. Je propose à la place un protocole traitant des politiques nouvelles, du progrès social, des services publics et de l'environnement. Il faudra faire preuve d'humilité et de conviction comme me l'a dit Jacques Delors, que je consulte à ce sujet.

Ce protocole se substituerait à la partie 3 de la Constitution ?

Oui, mais plutôt que de parler de Constitution, parlons de traité. L'Europe a besoin, pour avancer à nouveau, de deux jambes : des institutions plus politiques et plus efficaces, et des actions communes pour préparer l'avenir.

Le protocole serait porteur de droits ?

Oui, même s'il faut des transcriptions en droit interne. Les idées progressent, même si c'est difficile de faire accepter par tous le respect impératif des principes liés aux droits sociaux.

Quand prévoyez-vous un référendum sur le nouveau traité européen ?

Il faut avoir réglé la question avant les élections pour le Parlement européen de juin 2009, ou au plus tard le même jour. Je suis prête à consulter de nouveau les Français, mais je demande qu'entretemps l'Europe fasse ses preuves sur les politiques communes et sur le social. C'est un délai très court. Mais c'est ainsi que l'Europe a toujours avancé.

Si le référendum est négatif, démissionnerez-vous ?

Non. S'il est bien préparé, afin de rassembler ceux qui se sont hier divisés, il n'y aucune raison d'échouer. Je suis même très optimiste.

Avec la fin du mandat de M. Chirac, son immunité pénale tombe. Faites-vous une amnistie, une grâce ou laissez-vous faire la justice ?

Il existe en démocratie un principe très simple : l'indépendance de la justice.

 


par Thomas publié dans : Ségolène
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4 mars
Quelle est votre vision politique de l'Europe (fédéralisme, union d'États-nation, ...) ?

Ségolène Royal : Dans la situation actuelle, parler de fédéralisme autrement que comme d’un objectif ambitieux à long terme ne serait pas réaliste. Les difficultés pour faire fonctionner une Europe à 27, avec de réelles disparités entre Etats membres, imposent de sortir rapidement de l’impasse, dont les « non » français et néerlandais n’ont été que les symptômes les plus visibles.

Régler ces problèmes institutionnels et politiques de l’Union est l’une condition nécessaire mais pas suffisante. Pour redonner aux citoyens un goût et une envie d’Europe, il faudra surtout des avancées concrètes, quotidiennes, sur des sujets qui les préoccupent, comme l’environnement, la recherche ou l’éducation. Cinquante ans après le Traité de Rome, l’Europe doit encore faire ses preuves. Ce n’est en rien un paradoxe : l’Europe est une idée qui se mérite, jour après jour.

Selon vous, quelles sont les frontières "naturelles" de l'Union européenne ?

Il faut je crois un équilibre entre une vision illimitée de l’Europe, où seule la volonté d’adhérer primerait, et une vision fondée sur la seule géographie qui, par nature, peut être interprétée diversement (pour les frontières non maritimes par exemple).

La première vision nous confronterait à un ensemble sans réelle continuité territoriale, extensible à l’infini, ingouvernable en pratique. A l’opposé, opter pour une Europe géographique aux contours très stricts, c’est se heurter à des questionnements sans fins, comme aujourd’hui pour la Turquie, ou demain pour l’Ukraine, la Biélorussie, la Russie, etc.

Il reste que la question des frontières naturelles ne peut pas être balayée d’un revers de la main, car elle permet de poser une limite – celle d’un approfondissement viable – à l’élargissement de l’Union. L’Europe ne peut pas et ne doit pas être une simple zone de libre-échange entre Etats désireux de s’associer.

Je pense que l’Europe est en fait à la fois un territoire commun, une histoire partagée et un projet conjoint. Réfléchir aux frontières de l’Europe et à l’élargissement suppose, au cas par cas, de prendre ces trois critères en compte.

Quel regard portez-vous sur les vagues successives d'élargissement depuis 2000 ?

Les élargissements de 2004 et sont à la fois un espoir pour l’Union et une nécessité politique et historique indéniable. Ces nouveaux Etats membres ont trop longtemps souffert de leur séparation d’avec le reste de l’Europe. Je veux aussi souligner que l’élargissement vers l’Est a joué un rôle essentiel de stabilisation de l’espace européen, en apaisant les tensions qui pouvaient exister au préalable entre ces Etats.

En raison de ce déficit d’explications, certains nouveaux Etats membres se sont vus - à tort - parés de bien d’autres maux. Ce malentendu doit être évité, d’autant qu’il conditionne aussi le succès des élargissements futurs. L’Europe, c’est d’abord un impératif de transparence envers les citoyens.

Le projet européen porte aussi des valeurs très fortes de solidarité : il est donc essentiel d’accompagner et de soutenir les nouveaux Etats membres dans leur actuel processus d’intégration. La solidarité avait pleinement joué lors d’élargissements précédents (Espagne et Portugal par exemple) : c’est un exemple à suivre.

Quelle est votre position sur le traité constitutionnel près de deux ans après son rejet par les Français ?

J’ai soutenu l’adoption du traité constitutionnel européen. J’ai donc vécu le rejet du texte comme une déception. Mais je crois être par ailleurs la seule candidate à l’élection présidentielle qui compte des soutiens proches ayant voté « oui » et d’autres « non » : j’ai donc aussi cherché à écouter leur point de vue et leur vision de l’avenir de l’Europe.

Je suis convaincue que de nombreux Français partisans du non ont sanctionné une insuffisante prise en compte des questions sociales, par l’Union en général et dans le traité en particulier. Cette dimension sociale devra donc nécessairement être plus présente à l’avenir, dans les politiques et dans les textes. La Présidence française en pourrait permettre de travailler avec les autres Etats membres à cette teneur plus sociale du texte.

Certains avancent parfois l’idée d’un mini-traité, que l’on ratifierait à la va-vite via un vote du Parlement : je crois que ce serait - une fois de trop - faire le choix de l’opacité et de la précipitation. Ce ne serait pas rendre un service à l’Europe ni à ses citoyens.

Quelle place souhaitez-vous pour la France dans le processus européen ?

La France a bien sûr sa part de responsabilité dans la situation actuelle : elle doit donc tout faire pour redevenir un moteur puissant et crédible pour l’Europe.

Le processus européen doit en permanence faire ses preuves. Or je vois aujourd’hui trois grands examens de passage à ne pas manquer pour l’Europe : la recherche de la paix pour donner du sens à la politique étrangère européenne, la solidarité pour assurer la cohésion interne de l’Union, le social pour répondre aux attentes des citoyens.

La France a toujours accordé une importance toute particulière à ces trois valeurs : je suis persuadée qu’elle saura œuvrer utilement pour placer ces trois ambitions au cœur même du projet européen.

Si je suis élue par les Français, je compte bien mettre à profit la Présidence française de pour redonner ainsi du sens à la construction européenne en la rapprochant des attentes concrètes des citoyens. Je compte aussi et surtout lui redonner toute sa crédibilité : dans les valeurs qu’il porte et les politiques qu’il applique, notre pays devra redevenir exemplaire en Europe.
par Thomas publié dans : Ségolène
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3 mars
golène Royal a présenté ses orientations en matière de défense, en indiquant qu'elle souhaitait "maintenir et adapter" l'effort budgétaire actuel, "appuyé sur une confiance renouvelée entre les citoyens et la défense". Elle a développé son programme sur ce qu'elle considère "être l'affaire de tous" et la candidate a affirmé qu'elle "veillerait" à ce que la dissuasion nucléaire "indispensable à notre indépendance (...) garde en permanence sa crédibilité et dispose des moyens de sa modernisation".

Mais "je n'ambitionne pas de rivaliser avec les 7.000 têtes américaines ou russes" a-t-elle affirmé en indiquant qu'elle se limiterait au "principe de la stricte suffisance".

Elle a assuré qu'elle maintiendrait l'effort budgétaire pour la défense au niveau actuel, soit 2% du produit intérieur brut (PIB), tout en précisant "qu'à l'intérieur de cet effort" des "redéploiements nécessaires" seraient opérés.

Car, a-t-elle ajouté, "l'effort sera hiérarchisé" et "toutes les coopérations européennes seront recherchées".

A ce sujet, elle a rappelé sa position sur la construction d'un 2e porte-avion, à savoir que ce projet "peut se réaliser en coopération avec les Britanniques", mais que "les discussions engagées (...) ne permettent pas encore d'envisager aujourd'hui avec certitude" cette construction.

"Un gouvernement de fin de mandat ne saurait, en démocratie, vouloir rendre +irréversible+, comme je l'entends dire (...), un programme qui incombera entièrement à son successeur et dont la nécessité de surcroît n'apparaît pas clairement établie", a-t-elle ajouté.

La candidate a soutenu une vision "globale" de la défense, où "tout se tient du renseignement à la protection de l'eau potable", tournée vers l'Europe, car elle n'entend "pas mettre (ses) pas dans ceux de l'administration américaine".

"Devant le désordre du monde, nous devons faire émerger en Europe un acteur stratégique" et "veiller à ce que l'OTAN ne dérive pas vers un rôle de gendarme du monde, se substituant à l'ONU", a-t-elle estimé.

Sur le nucléaire iranien elle a réitéré ses appels à une "fermeté sans faille" pour que Téhéran "se soumette aux contrôles de l'AIEA".

En fille et soeur de militaires, elle a particulièrement insisté sur la nécessité de "renouveler la confiance entre les citoyens et la défense" et d'améliorer la condition militaire.

Elle a renouvelé sa proposition d'un service civique qui "pourra avoir une dimension de formation de base aux missions de protection civile et de défense du territoire" et "déboucher sur des volontariats de services longs de 18 à 24 mois".

Pour renforcer "l'attractivité de la condition militaire", elle a souhaité que les "restrictions en tous genres" qui pèsent sur eux "soient levées" pour qu'ils accèdent "à la pleine citoyenneté" avec une généralisation de leur représentation "dans les instances de concertation".

Elle a aussi souhaité mettre les parlementaires au coeur du contrôle des opérations extérieures, qu'elle ne compte engager "qu'avec discernement", et qui disposeront d'un contrôle sur le renseignement et "d'informations complètes et actualisées" sur les ventes d'armes.

AFP
par Thomas publié dans : Ségolène
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2 mars

par Thomas publié dans : Ségolène
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1 mars
par Thomas publié dans : Ségolène
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28 février
La présidente du MEDEF Laurence Parisot a rencontré après-midi Ségolène Royal pour une "réunion de travail" sur les questions de "compétitivité des entreprises", du "dialogue social" et de la "représentativité des syndicats".

A la sortie du quartier général de campagne la candidate socialiste à l'élection présidentielle, la présidente du Mouvement des entreprises de France s'est déclarée "satisfaite" de cet entretien. "Nous avons des approches qui ne sont pas si éloignées l'une de l'autre", a-t-elle assuré, même si "sur les solutions et les remèdes, il peut y avoir des divergences".

"Tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a un enjeu de la compétitivité" qui est "fondamental pour les entreprises", a poursuivi Laurence Parisot. "Pour résoudre ce challenge", Ségolène Royal est, selon elle, favorable à une "approche gagnant-gagnant, qui tienne à la fois compte des entreprises, des salariés et du pays".

Mme Parisot a précisé qu'elles avaient également discuté du "dialogue social" et de la "représentativité des syndicats", et qu'elles étaient d'accord sur le fait qu'il faudrait "des adhésions plus massives aux organisations syndicales, et que pour cela la bonne solution est de donner un véritable rôle aux partenaires sociaux, organisations syndicales et patronales".

La présidente du MEDEF a également déclaré que Ségolène Royal n'était pas forcément favorable à "plus de lois et de règlements", pour que la France trouve "la clé du succès".

Laurence Parisot s'était fixé comme objectif de rencontrer une majorité de candidats à l'élection présidentielle pour faire valoir la voix des entreprises. Ségolène Royal avait quant à elle prévu de rencontrer tous les représentants d'organisations patronales et syndicales avant de s'exprimer.

AP
par Thomas publié dans : Ségolène
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