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4 mars
Quelle est votre vision politique de l'Europe (fédéralisme, union d'États-nation, ...) ?

Ségolène Royal : Dans la situation actuelle, parler de fédéralisme autrement que comme d’un objectif ambitieux à long terme ne serait pas réaliste. Les difficultés pour faire fonctionner une Europe à 27, avec de réelles disparités entre Etats membres, imposent de sortir rapidement de l’impasse, dont les « non » français et néerlandais n’ont été que les symptômes les plus visibles.

Régler ces problèmes institutionnels et politiques de l’Union est l’une condition nécessaire mais pas suffisante. Pour redonner aux citoyens un goût et une envie d’Europe, il faudra surtout des avancées concrètes, quotidiennes, sur des sujets qui les préoccupent, comme l’environnement, la recherche ou l’éducation. Cinquante ans après le Traité de Rome, l’Europe doit encore faire ses preuves. Ce n’est en rien un paradoxe : l’Europe est une idée qui se mérite, jour après jour.

Selon vous, quelles sont les frontières "naturelles" de l'Union européenne ?

Il faut je crois un équilibre entre une vision illimitée de l’Europe, où seule la volonté d’adhérer primerait, et une vision fondée sur la seule géographie qui, par nature, peut être interprétée diversement (pour les frontières non maritimes par exemple).

La première vision nous confronterait à un ensemble sans réelle continuité territoriale, extensible à l’infini, ingouvernable en pratique. A l’opposé, opter pour une Europe géographique aux contours très stricts, c’est se heurter à des questionnements sans fins, comme aujourd’hui pour la Turquie, ou demain pour l’Ukraine, la Biélorussie, la Russie, etc.

Il reste que la question des frontières naturelles ne peut pas être balayée d’un revers de la main, car elle permet de poser une limite – celle d’un approfondissement viable – à l’élargissement de l’Union. L’Europe ne peut pas et ne doit pas être une simple zone de libre-échange entre Etats désireux de s’associer.

Je pense que l’Europe est en fait à la fois un territoire commun, une histoire partagée et un projet conjoint. Réfléchir aux frontières de l’Europe et à l’élargissement suppose, au cas par cas, de prendre ces trois critères en compte.

Quel regard portez-vous sur les vagues successives d'élargissement depuis 2000 ?

Les élargissements de 2004 et sont à la fois un espoir pour l’Union et une nécessité politique et historique indéniable. Ces nouveaux Etats membres ont trop longtemps souffert de leur séparation d’avec le reste de l’Europe. Je veux aussi souligner que l’élargissement vers l’Est a joué un rôle essentiel de stabilisation de l’espace européen, en apaisant les tensions qui pouvaient exister au préalable entre ces Etats.

En raison de ce déficit d’explications, certains nouveaux Etats membres se sont vus - à tort - parés de bien d’autres maux. Ce malentendu doit être évité, d’autant qu’il conditionne aussi le succès des élargissements futurs. L’Europe, c’est d’abord un impératif de transparence envers les citoyens.

Le projet européen porte aussi des valeurs très fortes de solidarité : il est donc essentiel d’accompagner et de soutenir les nouveaux Etats membres dans leur actuel processus d’intégration. La solidarité avait pleinement joué lors d’élargissements précédents (Espagne et Portugal par exemple) : c’est un exemple à suivre.

Quelle est votre position sur le traité constitutionnel près de deux ans après son rejet par les Français ?

J’ai soutenu l’adoption du traité constitutionnel européen. J’ai donc vécu le rejet du texte comme une déception. Mais je crois être par ailleurs la seule candidate à l’élection présidentielle qui compte des soutiens proches ayant voté « oui » et d’autres « non » : j’ai donc aussi cherché à écouter leur point de vue et leur vision de l’avenir de l’Europe.

Je suis convaincue que de nombreux Français partisans du non ont sanctionné une insuffisante prise en compte des questions sociales, par l’Union en général et dans le traité en particulier. Cette dimension sociale devra donc nécessairement être plus présente à l’avenir, dans les politiques et dans les textes. La Présidence française en pourrait permettre de travailler avec les autres Etats membres à cette teneur plus sociale du texte.

Certains avancent parfois l’idée d’un mini-traité, que l’on ratifierait à la va-vite via un vote du Parlement : je crois que ce serait - une fois de trop - faire le choix de l’opacité et de la précipitation. Ce ne serait pas rendre un service à l’Europe ni à ses citoyens.

Quelle place souhaitez-vous pour la France dans le processus européen ?

La France a bien sûr sa part de responsabilité dans la situation actuelle : elle doit donc tout faire pour redevenir un moteur puissant et crédible pour l’Europe.

Le processus européen doit en permanence faire ses preuves. Or je vois aujourd’hui trois grands examens de passage à ne pas manquer pour l’Europe : la recherche de la paix pour donner du sens à la politique étrangère européenne, la solidarité pour assurer la cohésion interne de l’Union, le social pour répondre aux attentes des citoyens.

La France a toujours accordé une importance toute particulière à ces trois valeurs : je suis persuadée qu’elle saura œuvrer utilement pour placer ces trois ambitions au cœur même du projet européen.

Si je suis élue par les Français, je compte bien mettre à profit la Présidence française de pour redonner ainsi du sens à la construction européenne en la rapprochant des attentes concrètes des citoyens. Je compte aussi et surtout lui redonner toute sa crédibilité : dans les valeurs qu’il porte et les politiques qu’il applique, notre pays devra redevenir exemplaire en Europe.
par Thomas publié dans : Ségolène
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Commentaires

Malheureusement, cette démarche de la france qui veut inluencer l'Europe c'est le Pot de terre contre le Pot de Fer.
Il faut imposer à la DE GAULLE, sinon cette élection présidentielle n'aura été qu'une farce.
Ceux qui ont voté OUI à la constituation européenne étaient trop loin de la réalité et du problème des citoyens de chaque nation.
commentaire n° : 1 posté par : JCC le: 04/03/2023 13:05:03

Je viens de prendre connaissance de votre interview dans diplomatie Je suis assez d'accord avec votre analyse, mais je trouve que vous n'insistez pas assez sur le volet social .



POUR moi et j'insiste l'entrée pour plusieurs pays dans l'union européenne est une grave erreur telle qu'elle a été faite, je m'explique : il fallait d'abord aidé ces pays à se mettre à niveau au niveau social et en particulier au niveau des salaires . Car pour l'instant ils nous tirent par le bas, il y a de plus en plus de gens qui sont payés au SMIG en FRANCE et les acquis sont de plus en plus remis en cause. depuis l'entrée les patrons délocalisent car les salaires sont nettement plus attractifs. Je suis également pour que les patrons rendent au prorata des bénéfices les subventions qu'ils ont touchés pour s'installer

commentaire n° : 2 posté par : Boutet le: 04/03/2023 16:12:00
des infos sur certains candidats : http://poly-tics.over-blog.com/

commentaire n° : 3 posté par : jps (site web) le: 04/03/2023 16:14:20
Que pensez-vous, chère Ségolène de l'idée développée par Emmanuel TODD dans le Telerama de cette semaine (couverture Polnareff!!) qu'il serait nécessaire d'après lui d'envisager un PROTECTIONISME EUROPÉEN.



Je sais que TODD ne vous est a priori pas très favorable aus autres non plus d'ailleurs mais vous avez prouvé qu'il faut savoir utiliser les bonnes idées.



Vous avez certainement envisagé cette possibilité. Il me semble que cette idée mérite d'être creusée et ouvre des horizons très positifs par rapport au danger de la mondialisation. Je ne voudrais pas que BAYROU, considéré comme l"'Européen" s'en empare.E. TODD dit dans cet interview que le candidat qui ferait cette proposition, ferait un tabac. A voir ?



Comme dit Chris, notre ami de DA : AVEC VOUS JUSQU'AU BOUT

Nicole MILLET
commentaire n° : 4 posté par : tout ouïe (site web) le: 04/03/2023 16:56:35

Bonsoir,



Actuellement, l\\\'Allemagne a la présidence de l\\\'Europe. Force est de constater qu\\\'elle ne peut rien faire car elle est dans un gouvernement de coalition (avec M. Bayrou çà serait la grande coalition, donc impossibilté de gouverner démocratiquement) ; ensuite, faire un mini-traité, c\\\'est l\\\'idée d\\\'un candidat (M. Sarkozy) mais il n\\\'y aurait pas de consultation des citoyens ; c\\\'est pas çà que veulent les français, maintenant ; ils veulent une gouvernance qui s\\\'appuie sur le peuple, sur l\\\'expérience des citoyens en liaison avec la démocratie représentative : c\\\'est la démocratie participative mise en place par Ségolène Royal ; seule, la démocratie participative à tous les niveaux (local, départemental, régional, national, européen....) pourra faire avancer l\\\'Europe et la France.



Au plaisr,



Alain

commentaire n° : 5 posté par : Alain (Carpentras-vaucluse) le: 04/03/2023 18:15:43

Madame Royal,



Qu'entendez-vous par ("ce malentendu doit être évité d'autant qu'il conditionne) LES ELARGISSEMENTS FUTURS ?



Quels sont ces élargissements futurs ? Vous ne précisez pas votre position par rapport à l'entrée de la TURQUIE dans l'UE.



Tous les sympathisants de gauche qui ont voté NON au TCE ne l'ont pas fait pour sanctionner le gouvernement en place, mais pour dire NON à l'Europe du dumping social, des délocalisations, des technocrates de Bruxelles, et de l'entrée de la TURQUIE  !



Nous espérons que vous aurez l'occasion de clarifier votre position devant tous les Français d'ici le 22 avril, et nous vous en remercions.



 

commentaire n° : 6 posté par : chloe le: 04/03/2023 19:17:40
Si vous etes pour ségolène, rendez vous sur www.votez.com et voter pour elle.
Depuis 2 semaines Francois Bayrou réalise sur ce site des scores impressionant.
Il vient d'ailleur d'être élu face à sarkosy avec 57%.
Alors on vote encore et encore!
commentaire n° : 7 posté par : greg le: 04/03/2023 21:02:19
tout d\\\'abord je n\\\'irai pas voter...sur votez.com car il suffit de clicker 100 fois dans la journée pour donner 100 voix par la même personne. cela devient un jeu et cette élection est trop sérieuse pour "s\\\'amuser".
concernant l\\\'Europe en réponse à Chloé (???)je redirais que l\\\'entrée de la Turquie dans l\\\'Europe étant programmée éventuellement aux calandes grecques (bien après le 3 ème mandat de Présidente de Madame Ségolène) ce problème existanciel n\\\'est pas vraiment à l\\\'ordre du jour sauf pour ceux dont c\\\'est le fond  de commerce.
j\\\'ai personnellement voté non et essentiellement pour l\\\'absence de politique sociale réelle inscrite dans ce bottin.
Ségolène inscrit son action dans la prise en compte de nos aspirations essentielles et sociales en particulier.
elle s\\\'est de plus entouré de toutes les sensibillités sur le sujet de la constitution européenne car tout le monde pense  LFabius ou A de Montebourg mais oublie JP Chevènement qui est actif
c\\\'est donc sans état d\\\'âme que je vais voter pour Ségolène  qui m\\\'a fait en plus le privilège de m\\\'écouter et de me comprendre.
que demander de plus?
et puis, la bagarre  est  elle à propos de la Turquie ou plus simplement sur le changement de société avec Ségolène  pour pouvoir ensuite  avec Madame Ségolène Royal et une assemblée de gauche forte  influer et faire bouger Bruxelles en réécrivant une vrai constitution européenne cohérente et claire.
en tout état de cause voilà une interview qui me laisse présager san angoisse l\\\'avenir de l\\\'Europe avec Madame Ségolène Royal, une grande Dame.
Félicitations Madame!
Rodolphe
commentaire n° : 8 posté par : bochew rodolphe le: 05/03/2023 02:47:02

Chère madame il faut bien repenser le rejet du traité par la grande majorité de français et de nerlandais car il y a effectivement une grande disparité de vues au niveau des Etats membres.



Les responsables politiques s'enlisent dans leur logique alors que le peuple lui n'en a pas encore de convictions en terme de garantie et "d'identité de vues" européennes qui n'existe pas.



 Avec surtout les dernières adhésions des Etats qui doivent encore prouver qu'ils sont "fréquantables" en terme de respect des droits de l'homme, la disaparité de niveau de vie, il serait utopique d'envisager une telle union même dans les 5 prochaines années. 

commentaire n° : 9 posté par : Pasteur Jean Paul BWANA (site web) le: 06/03/2023 18:13:12

Quand l'éditeur recule, le pamphlet sur Sarkozy arrive sur le net


Auteur de près d'une dizaine d'ouvrages, Serge Portelli ne pourra pas diffuser son dernier écrit dans les librairies avant les présidentielles. Magistrat, vice-président au tribunal de Paris, président de la 12e Chambre correctionnelle, M. Portelli avait préparé un nouvel ouvrage, Ruptures, dressant le bilan sans concession de 5 ans de gouvernement Sarkozy et réfutant la plupart des fausses évidences fondant sa politique de sécurité, raconte Betapolitique. Mais "au dernier moment, l'éditeur a « renoncé » à publier ce texte, ne laissant plus le temps à un nouvel éditeur de le faire paraître avant l'élection présidentielle", prévient le blog collectif sans jamais citer l'éditeur ni les raisons qui l'ont poussé à refuser l'ouvrage.

Heureusement avec Internet, les auteurs comme les musiciens n'ont plus besoin de passer par le filtre des éditeurs pour diffuser leurs oeuvres. L'ouvrage de 102 pages de Serge Portelli est donc disponible en PDF (6 euros) ou en édition brochée (13 euros) chez Lulu.com. Il sera également diffusé chapitre par chapitre sur Betapolitique...

Source: Ratiatum



 



 http://PeNeLAS.over-blog.com/

commentaire n° : 10 posté par : PeNeLAS (site web) le: 06/03/2023 22:20:35
Europe, Economie, Ecologie : Saisissons le potentiel maintenant !



« Le premier candidat majeur qui contestera le libre-échange cassera la baraque » : comme l’a bien noté Nicole Millet dans son commentaire numéro 4 (www.segoleneroyal.net rubrique Articles Interview de Ségolène Royal dans la revue Diplomatie) il y a quelque chose à creuser dans cette proposition d’Emmanuel Todd. Dans cet entretien Monsieur Todd (Télérama n°2981 du 3 au 9 mars page 12-13-14-15-16) note fort justement : « tout le monde sent en effet qu’un candidat qui arriverait avec un projet protectionniste européen bien ficelé serait élu, d’où qu’il vienne. Et personne ne peut rire d’une Europe protégée de 450 millions d’habitants, d’autant moins qu’elle pourrait réaliser l’impossible, c’est-à-dire, à l’intérieur de chaque pays, la réconciliation des dirigeants et des groupes sociaux. »

On doit même rajouter à la dimension européenne et économique un troisième volet écologique, et donc, prôner un protectionnisme européen raisonné permettant de re-localiser l’emploi dans le cadre d’une politique de développement durable respectueuse de l’environnement.

Construction européenne, emploi, environnement : le candidat majeur ou la candidate qui « cassera la baraque » n’est plus celle ou celui qui appellera à la énième prise de conscience sur ces problèmes majeurs. NON, la candidate qui cassera la baraque est celle dont le message sera porteur d’espoir ; et l’espoir c’est non plus de dénoncer, mais de dire « on peut le faire, et le faire maintenant. »

L’espoir naîtra de l’exposé de solutions pratiques, pragmatiques et applicables immédiatement.

Or, en matière économique force est de constater que le discours de Monsieur Todd n’est guère porteur d’espoir : en effet on voit mal d’où pourrait surgir en Europe une volonté politique suffisamment forte pour remettre en cause les accords de l’OMC de manière à pouvoir mettre en place un protectionnisme européen.

De même en matière de protection de l’environnement, on a bien vu ce qu’il en était de l’appel à la révolution lancé par Monsieur Jacques Chirac, (suite au quatrième rapport du GIEC qui a précisé l’ampleur des changements climatiques à venir et confirmé la responsabilité de l’homme dans cette situation). Comme l’a noté Monsieur Pierre LAURENT dans son éditorial de l’Humanité du 3 février : « ou ce constat, manié sur le mode de la culpabilisation, ne sert qu’à alarmer, à affoler, et finalement cultive l’impuissance. Ou il est utilisé pour accélérer la prise de conscience, identifier avec précision ce qui est en cause dans nos modes de développement, définir les solutions et les mettre en œuvre avec le soutien des populations de la planète. » Voyons donc ce qu’il en est : Monsieur Chirac a appelé à la révolution pour sauver la planète : Révolution « des consciences », « de l’économie » et de « l’action politique » ; et cette révolution selon lui passe par la création d’une Organisation des états unis pour l’environnement. (il lui reste juste à convaincre les Etats-unis et la Chine…). Force est de reconnaître qu’en matière de solutions pratiques, pragmatiques et immédiates on pouvait difficilement faire pire. Là encore l’espoir n’est pas au rendez-vous !

En matière européenne, il semble difficile de trouver des solutions immédiates et ce pour des raisons structurelles : à partir du moment où les premières commissions d’études se réunissent ; où leurs conclusions sont suivies d’un décret européen ; où ce décret est lui-même retranscrit par des décrets applicables dans chaque état membre de l’UE ; et où enfin ces décrets sont suivis des arrêtés d’application ; il s’écoule en moyenne 10 ans.

Dès lors il semble bien délicat de pouvoir véhiculer un message d’espoir sur ces thèmes, s’il n’y a pas d’espoir.

S’il s’agissait de questions de peu d’importance, telles que boucher le trou de la Sécu par exemple (depuis le temps qu’il existe on y est habitué !) tout ceci ne prêterait qu’à sourire et nous pourrions tranquillement rentrer chez nous cultiver notre jardin. Or là l’enjeu est d’une tout autre importance : seule une Europe forte ayant imposé des mesures de protection lui permettant de mettre en place un système de développement durable, sera capable de défendre l’environnement.

Compte tenu des enjeux, et, surtout, de l’urgence qu’il y a en la matière ; il convient donc de faire preuve d’imagination et d’utiliser dès maintenant le potentiel que nous avons à notre disposition.

Un message porteur d’espoir sur ces thèmes fondamentaux consiste à dépasser les simples constats alarmistes et à faire la lumière sur ce qui a déjà été accompli et aussi sur les outils dont nous disposons maintenant pour faire avancer les choses. Comment articuler une action qui intègre à la fois tous ces paramètres à priori contradictoires ? Peut- être convient-il de se pencher sur l’action entreprise par l’UE.







Ce qui a déjà été accompli :



La directive européenne 2002/95/CE relative à la limitation de certains types de substances nocives considérées comme dangereuses pour notre santé et nuisibles à notre environnement est la directive « RoHS », (pour Réduction Of Hazardous Substances), autrement dit la réduction des substances dangereuses. Elle est entrée en vigueur le 13 février 2003, conjointement avec la directive 2002/96/CE relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Elles ont été suivies en France du décret -829 du 20 juillet ; lequel décret est entré en application le 15 novembre . Un des aspects principaux de ce décret était d’imposer aux fabricants de produits électriques et électroniques la suppression d’éléments nocifs lors de leur fabrication. A titre d’exemple il y avait fin , 150 millions de téléphones portables à recycler en Union Européenne. Sachant que l’incinération de ces 150 millions de téléphones portables entraîne le rejet dans l’atmosphère de 18000 tonnes de cadium et de 15000 tonnes de plomb ; l’UE a pris les mesures qui s’imposaient : supprimer ces substances nocives lors du processus de fabrication. On ne peut que regretter le manque de communication qu’il y a eu à ce propos : dans les 3 jours qui ont suivi la mise en application du décret on ne nous a parlé à la télévision que du surcoût concernant l’éco-participation destinée à financer la collecte et le recyclage des équipements en question.

Accessoirement on a là aussi un exemple concret des délais dont nous parlions un peu plus haut concernant les actions entreprises à niveau européen : fin des années 1990 on voit la mise en place des premières commissions d’études RoHS ; 2002 vote des décrets européens ; vote du décret français et enfin 15 novembre entrée en vigueur en France.





Les outils à notre disposition maintenant :



La directive RoHS s’inscrit dans le cadre de différents décrets européens mis en place afin de protéger l’environnement ; sachant que les premiers travaux au début des années 90 ont concerné la collecte et le recyclage des emballages.

A l’heure actuelle, l’outil dont nous disposons est la Directive -32CE votée par le Parlement européen le 06 juillet : il s’agit de la directive EuP (Energie using Produit). Cette directive établit un cadre pour la fixation d’exigences en matière d’éco-conception applicable aux EuP (produit consommateur d’énergie).



Ce décret recèle-t-il en lui un potentiel suffisamment révolutionnaire et fédérateur pour développer un message d’espoir concernant l’Europe, l’Economie et la protection de l’Environnement ?



Il convient de noter ici que d’un point de vue structurel nous nous trouvons juste dans la période charnière où l’on peut agir pour lui donner sa véritable dimension : à savoir, il a été voté au niveau européen (c’est-à-dire que l’Europe a fixé le projet cadre) mais il n’a pas encore été retranscrit au niveau législatif de chaque état membre.

A l’heure actuelle, il se peut que ce décret soit édulcoré et demeure lettre morte ; comme il se peut tout aussi bien que ce décret rencontre une candidate (…) qui déciderait d’en faire son cheval de bataille et monter au créneau de manière à défendre à un niveau européen l’esprit de la loi.



Qu’en est-il exactement de ce décret dans les grandes lignes ?



Ce décret impose à tous les fabricants d’équipements électriques et électroniques de calculer et de décrire l’impact que va avoir sur l’environnement chaque produit qu’ils auront mis sur le marché et ce durant tout le cycle de vie dudit produit (conception, fabrication, distribution, mise en service, utilisation et recyclage).

D’autre part les fabricants sont tenus de mettre en œuvre toutes les solutions (techniques, logistiques, industrielles et commerciales) de manière à améliorer les performances environnementales de leurs produits ; sachant que Bruxelles se réserve le droit de mettre en place des mesures coercitives.

Enfin un des axes de travail du décret consiste à agir sur les motivations du consommateur ; il s’agit d’inciter le consommateur à conserver le plus longtemps possible le produit qu’il a acquis avec la mise en place notamment de produits évolutifs, modulaires et qui soient réellement réparables.

A la lecture de ce décret, on s’aperçoit qu’outre le fait de diminuer la consommation énergétique des produits ; un des aspects du décret est de supprimer du marché les produits « jetables » et de mettre en place, dès la conception des appareils, des solutions permettant d’augmenter leur cycle de vie.



Impact de ces mesures en matière de protection de l’environnement :

S’il est vrai que ces mesures ne concernent que les produits électriques et électroniques grand public, il n’en demeure pas moins qu’elles constituent un point de départ et forment la pierre d’achoppement qui permettra à l’Europe de bâtir une nouvelle société de développement durable.

Avec RoHS, nous supprimons à la source les substances nocives de manière à pouvoir recycler efficacement les produits que nous mettons sur le marché. Avec EuP, nous pouvons limiter la consommation énergétique des produits en question, de manière à limiter les émissions de CO2.

Et surtout, le vote de la directive EuP marque le point de départ d’une véritable révolution : à partir du moment où l’on exige d’un fabricant qu’ il calcule et limite les impacts environnementaux du produit qu’il met sur le marché lors de la totalité de son cycle de vie sur notamment les paramètres suivants : « participation à l’effet de serre, participation à la destruction de la couche d’ozone, potentiel d’acidification de l’air, production de déchets dangereux, consommation d’eau, énergie totale consommée et épuisement des ressources naturelles ». A partir de ce moment-là, il est bien évident qu’en signant ce décret il a été voté l’arrêt de mort de la société de consommation telle que nous l’avons connue au XX siècle. Société basée sur le postulat de ressources naturelles inépuisables : on prend, on consomme, on jette. Avec EuP à partir du moment où l’UE impose à un fabricant de limiter l’épuisement sur les ressources naturelles mondiales que son activité peut avoir, il est clair que l’on passe de la société de consommation à une société de développement durable. En d’autres termes l’appel à la révolution lancé par Monsieur Chirac en février avait déjà été anticipé en lors du vote de la directive EuP ; raison pour laquelle il conviendrait de se mobiliser de manière à ce que le décret EuP ne reste pas lettre morte.

Évidemment il ne s’agit que d’un point de départ qui ne résout pas loin s’en faut l’ensemble des problèmes écologiques auxquels nous sommes confrontés ; mais il n’en demeure pas moins que c’est un point de départ qui a le mérite d’exister et qui de ce fait peut être fédérateur et porteur d’espoir ne serait-ce qu’en raison de son aspect pratique, pragmatique et « immédiatement » réalisable.



Impact de ces mesures en matière économique :

Il semblerait bien que le décret EuP, s’il est défendu avec toute l’énergie qu’il mérite, puisse réunir protection de l’environnement, et protection économique : il ne s’agit plus ici de mettre en place de protections douanières, (que l’OMC n’apprécierait vraisemblablement pas) mais tout simplement d’interdire l’accès à l’union européenne de tout produit qui ne correspondrait pas à ses normes environnementales, (ce qui est tout à fait légal !). Si l’on imagine par exemple que l’on peut interdire la mise sur le marché de tout produit non-réparable, cela signifie tout simplement que l’on ferme la porte aux millions de tonnes d’objets inutiles jetables en provenance d’Asie déversés chaque année sur notre continent. D’autre part si l’on intègre aussi l’aspect logistique lors du calcul de l’impact environnemental produit ; il y a fort à parier là aussi que le produit qui a parcouru vingt mille kilomètres depuis l’unité de production jusqu’au consommateur final soit moins bien positionné que celui qui n’en a parcouru que huit cent. Enfin si toujours pour calculer l’impact environnemental produit on intègre une analyse de l’unité de production (celle-ci est-elle aux normes ISO 14001, etc) on peut rapidement en arriver aux conclusions suivantes : bye bye la Chine, on re-localise !!

Avec EuP, si nous nous fédérons pour faire de cet outil ce qu’il doit être nous pouvons non seulement fermer nos frontières mais aussi re-localiser des pans entiers de secteurs économiques et aussi protéger le petit emploi et les services de proximité avec la mise en place de structures de réparation et ou d’amélioration des produits ainsi que de recyclage local. Et, fédérateur, ce traité l’est à juste titre : non seulement il ne peut être qu’approuvé par les défenseurs de l’environnement mais aussi il a obtenu le soutien de la fédération de l’industrie électrique et électronique de communication (FIEEC) qui représente 22 syndicats et 1200 entreprises telles que ALCATEL, ALSTHOM, THOMSON… Autant dire que les grands groupes industriels européens se sont empressés de soutenir un projet protectionniste et se montrent même plus royalistes que le roi en ayant devancé la mise en application de mesures, qui bientôt nous l’espérons, s’appliqueront à tous. Ecologistes, grands groupes industriels européens, reste à voir ce qu’en pensent les PME et PMI du secteur concerné. Si l’on s’en réfère au courrier que Monsieur Jean Yves BASSALER directeur de LINN France a adressé à l’ensemble de ses confrères (secteur haute-fidélité haut de gamme qui représente environs 200 PME en France et une seule entreprise de plus de 250 salariés) en septembre ; il semblerait là aussi que l’aspect fédérateur fonctionne. Extrait du courrier :

« Madame, Monsieur, chère consoeur, cher confrère,

j’ai réellement été frappé par l’audace et l’aspect révolutionnaire des mesures récemment prises par le gouvernement européen afin de protéger l’environnement.

Non seulement la norme RoHS impose aux acteurs économiques de collecter et recycler les produits qu’ils auront mis sur le marché ; mais surtout la norme EUP oblige ces mêmes acteurs à évaluer l’impact environnemental de ces produits sur la totalité de leur cycle de vie, avec, qui plus est, une obligation effective de limiter ces conséquences écologiques.

En tant que citoyen, je ne peux que me féliciter de la mise en place de ces deux normes aux incidences fondamentales sur l’état de santé de la planète : avec elles l’Europe devient la vitrine technologique de l’éco-conception ; avec des retombées nécessairement mondiales, dans la mesure où il s’agit de la fin de l’économie de marché telle que nous l’avons connue jusqu’à présent.

De fait, à partir du moment où l’on exige d’un fabricant qu’il calcule (entre autre) l’impact sur l’épuisement des ressources naturelles que va avoir le produit qu’il met sur le marché , il est évident que nous venons de quitter la société de consommation du XXe siècle basée justement sur le postulat du caractère inépuisable de ces ressources naturelles.

En ce 20 juillet qui a vu le vote du décret EUP, l’Europe a fait un pas de plus vers une nouvelle société : une société de développement durable. Ceci est, et restera dans l’histoire de l’humanité, comme une véritable révolution ».

Si en septembre (soit 6 mois avant le Quatrième Rapport du GIEC), le dirigeant d’une PME nous parlait d’une révolution ; ne tenons-nous pas là avec le décret EuP l’outil permettant de démarrer la révolution appelée par Monsieur Jacques Chirac alors qu’il était Président de la République française.



Impact de ces mesures en matière de construction européenne :

« Face à l’urgence, le temps n’est plus aux demi-mesures : le temps est à la révolution au sens authentique du terme. La révolution des consciences. La révolution de l’économie. La révolution de l’action politique. »

D’où pourrait partir cette révolution ?

Quel est le peuple qui dispose d’une infrastructure et d’une économie suffisamment importantes au niveau planétaire pour que son action soit significative ?

Quel est le peuple dont le niveau de vie et d’éducation de chaque citoyen est suffisamment élevé pour se permettre de prendre en compte des considérations environnementales ?

Quel est le peuple qui, fort de valeurs culturelles et historiques communes basées sur un véritable humanisme, peut remettre en cause son mode de « consommation » de façon à défendre des concepts altruistes comme la protection de l’environnement et le respect des générations futures ?

Et si c’était l’Europe ?

Et il est vrai que le fait d’interpeller l’ensemble des citoyens européens sur leur mode de consommation en se fédérant, dans un premier temps, autour d’un décret qui concerne l’ensemble des produits électriques et électroniques, peut tout à fait engendrer une prise de conscience permettant une nouvelle construction européenne aboutissant à terme, à la création d’une Europe sociale.

L’idée de se fédérer autour d’un plus petit dénominateur multiple tel que le décret EuP, ne doit –elle pas être considérée comme le possible point de départ d’une nouvelle Europe respectueuse de l’environnement, des droits de l’homme et du citoyen ?

Porter au firmament ces valeurs qui sont les nôtres, n’y a t il pas là, le projet permettant, ainsi que monsieur Todd l’a dit de « réconcilier les dirigeants et les groupes sociaux » ? Et cela permettrait enfin à nos dirigeants de proposer à leurs concitoyens un véritable programme avec un but clair et défini, de véritables moyens pour le faire, le tout accompagné d’une réelle motivation : il ne s’agit ici rien de moins que de l’avenir de la planète. En ce début du XXI siècle, nous les européens, nous savons parfaitement ce que nous avons fait : nous avons créé la révolution industrielle du XIX siècle ; nous avons créé la société de consommation du XX siècle, ce faisant nous avons ouvert une véritable boîte de pandore pour finalement nous retrouver face à ce constat : nous avons réussi à modifier le climat de la planète. Désormais face à nos responsabilités nous savons ce qu’il nous reste à faire : créer la société du XXI siècle : la société de développement durable. Somme toute il ne s’agit ici qu’une pièce en trois actes XIX siècle, XX siècle, XXI siècle. Le choix de la pièce nous appartient : il ne dépend que de nous d’en faire une comédie ou une tragédie.



Révolution, humanisme, prise de conscience, enterrement de la société de consommation, création d’une société de développement durable… Il semblerait que le décor soit posé ; que nous manque t il avant le lever de rideau ?.. Une Marianne !

Une Marianne à la tête d’une révolution destinée à protéger les générations futures ; à faire de l’Europe la vitrine mondiale d’une nouvelle société respectueuse de l’environnement, des droits de l’homme et du citoyen ; à faire du XXI siècle, le siècle des lumières : en matière de projet porteur d’espoir, ça peut le faire !



Tiens au fait, Madame Royal vous faites quoi dans les prochains mois ?







PS 1 : nous tenons à présenter ici toutes nos excuses auprès des connaisseurs des décrets RoHS et EuP quant à la manière réductrice dont nous les avons présentés, mais si l’on considère ici qu’il s’agit d’un simple texte d’introduction on ne pouvait évidemment pas là faire une étude approfondie sachant par exemple que le décret EuP comporte plus de 60 pages.



PS 2 : Concernant le milieu de la haute-fidélité haut de gamme, il est à noter que celui-ci est très en avance par rapport aux études EuP nous ne citerons ici qu’un seul exemple : il est tout à fait possible techniquement et commercialement de diminuer de 80% la consommation électrique d’un amplificateur haute-fidélité stéréophonique.



PS 3 : Nous disposons d’un dossier complet sur les questions que nous venons de développer et si certains parmi vous trouvent à ces propos quelques pertinences, nous sommes tout à fait prêt à leur communiquer les études.







commentaire n° : 11 posté par : Richard jean françois le: 21/03/2023 18:07:46

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