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11 décembre
Chères amies, chers amis,

Depuis ce matin, pour faire oublier le scandale de la visite de Kadhafi, s’est déclenché un tintamarre avec des annonces de 10 milliards d’euros de contrats : info ou intox ?

Qu’ils soient réels ou pas, rien ne justifie cette visite. Mais il ne faut pas que les français soient, en plus, abusés par la réalité de ces intérêts économiques.

Pourquoi y-a-t-il si peu de transparence, pourquoi si peu de vérification ? Qu’y-a-il de réel dans les 10 milliards de contrats annoncés bruyamment pour étouffer le débat sur les droits de l’homme ?

1. S’agit-il de contrats signés ou de déclarations d’intention ?

2. Quel est le contenu réel de ces contrats ?

3. Combien de délocalisations sont induites par ces contrats ?

4. Quelles sont les garanties en termes de développement d’emploi en France ?

5. La dangerosité de la dissémination du nucléaire a-t-elle été examinée ?

6. Pourquoi n’y a-t-il eu aucun débat à l’assemblée et aucune transparence ?

S’humilier devant Kadhafi, cautionner l’usage du terrorisme, du système de tortures et de disparitions n’est pas digne de la France.

Après les félicitations « chaleureuses » à Vladimir Poutine qui a organisé des élections en muselant toutes les oppositions, voici la réception, en grandes pompes et en satisfaisant les extravagances de l’intéressé, du dictateur libyen, le colonel Kadhafi. La France accueille un chef d’Etat qui non seulement a laissé emprisonner et torturer les infirmières bulgares et le médecin palestinien sous la fausse accusation d’avoir inoculé le sida à des enfants, mais qui a financé, pendant des années, le terrorisme international. Personne n’a oublié que les responsabilités des services secrets libyens ont été reconnues par la justice internationale dans l’attentat de Lockerbie en 1988 mais aussi dans celui du DC10 d’UTA en 1989 qui a tué de nombreux Français. C’était aussi le régime libyen qui avait organisé un attentat à Orly en 1983. Quant au peuple libyen, il est la première victime du régime : il n’y a jamais eu d’élections, le colonel Kadhafi est désigné comme dirigeant à vie, et ses opposants n’ont de choix qu’entre la mort et l’exil.

Nicolas Sarkozy, qui annonçait, durant la campagne électorale, une rupture avec la politique étrangère de son prédécesseur (« il vaut mieux serrer la main de Bush que celle de Poutine » avait-il déclaré), en accentue les pires traits jusqu’à la caricature et donne de la France une image à la fois détestable et ridicule. Même si chacun peut s’accorder sur le fait qu’une politique étrangère doit prendre en compte la défense de nos intérêts économiques, et que le monde instable et dangereux dans lequel nous vivons demande que nos dirigeants puissent parler aussi à des personnalités peu respectueuses de la démocratie, il y a des lignes rouges qu’il faut savoir ne pas franchir.

N. Sarkozy nous dit qu’il reçoit le chef d’état libyen parce que celui-ci a renoncé à fabriquer des armes de destruction massive et s’est engagé à lutter contre le terrorisme. Outre que le colonel Kadhafi lui a apporté un cruel démenti en défendant le principe du terrorisme avant de venir à Paris, on constate que seule la France accueille Kadhafi avec de tels honneurs. S’il s’agit de « récompenser » celui-ci d’être revenu à un semblant de respect de la légalité internationale, c’est déjà fait, avec la levée des sanctions qui avaient été prononcées contre la Libye après les deux attentats.

Quant aux fabuleux contrats annoncés par le gouvernement, il faudra en mesurer la réalité. Les entreprises britanniques et italiennes sont mieux placées en Libye que les sociétés françaises. Pourtant, le colonel Kadhafi n’a pas été reçu à Londres ou à Rome. En outre, on peut craindre que ces contrats, outre une hypothétique centrale nucléaire civile, ne portent sur des armements destinés à garantir la survie de la dictature. Personne ne menace la Libye qui n’a donc pas besoin de se défendre contre un agresseur extérieur. En revanche, des hélicoptères servent à mitrailler une foule de manifestants ou à surveiller des déplacements. On peut redouter aussi les risques de revente de toute cette panoplie d’armements à toutes les rébellions de la région en fonction des intérêts du régime libyen. Est-ce de cela dont l’Afrique a besoin ?

Le commerce extérieur français, structurellement déficitaire depuis des années, a lui aussi besoin d’autres mesures : stimulation de l’innovation pour une meilleure insertion dans la compétition internationale, aides adaptées aux PME qui exportent et créent des emplois…

N. Sarkozy est, quant à lui, dans une politique de « coups », qui isole la France de ses partenaires européens. C’est une politique étrangère dénuée de toute morale et de toute cohérence. On est dans le spectacle, un triste spectacle.

Le débat est ouvert.

Amicalement,
Signature Ségolène Royal
par Thomas
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Commentaires

Avec vous, jusqu'au bout, Madame Royal !

Bravo pour ton blog Thomas  ;-))
Amitiés
Bri-Gitte59

commentaire n° : 1 posté par : Brigitte Huttner le: 11/12/2022 20:43:32
Triste spectacle...
que celui de Rama Yade jouant les indignées ; pour engranger des UBM et étouffer les protestations.
Je ne crois pas qu'elle se soit fait tancée à l'Elysée...
commentaire n° : 2 posté par : Xenos le: 11/12/2022 20:58:22
Vous avez raison. C'est tout à votre honneur de dénoncer cette visite scandaleuse. 
Le prix à payer pour que SuperSarko face libérer les malheureuses otages, et cela uniquement pour son image - et pour que sa femme ne parte pas-. ?
commentaire n° : 3 posté par : Constanze le: 11/12/2022 21:23:00
Bonjour Ségolene, 
Je ne vais pas prendre la défense de Kadhafi, mais il me semble que mettre sur le dos de la Libye le Crashe du 747 Pan Am à Lockerbie alors que la compagnie était depuis longtemps dans le rouge économiquement et que ses avions étaient dans un état plus que déplorable, de plus  pour info dans les DC10 UTA, il était extrêmement rare de mettre un containeur bagage à l'avant de l'appareil. Dans les deux cas je suis septique sur le fait qu’une charge d’explosif ait détruit les avions. Les experts orientent trop facilement le résultat de leurs recherches en fonction de ce que veulent les états. Il faut donc rester prudent et même si je suppose que vous êtes parfaitement informé, nous avons vus que grâce à l’avis des experts  Bush a déclanché une guerre interminable en Irak, qui tous les jours fait des dizaines de morts, Et qu’il était près à en déclancher une autre contre l’Iran. Prudence donc. Par contre je me pose une question ? La France qui est un grand fabricant d’armes, et qui doit écouler sa marchandise à l’extérieur de ses frontières, vend-elle sa production dans un désir de paix ?
Je suis contre tout type d’arme, mais je me dis qu’à partir du moment ou elles sont distribuées  les acheteurs comme les vendeurs ne valent pas mieux les uns que les autres.
 
Voilà ce que je voulais dire sur ce sujet             
commentaire n° : 4 posté par : François Denizot le: 11/12/2022 21:47:07
Que Sarkozy et son ex- épouse aient réussi à faire libérer les infirmières bulgares et le médecin, est un soulagement. En soi, c'est une bonne chose qu'ils aient la vie sauve et qu'ils aient été libérés.

Mais le prix en est gravement problèmatique. Le régime lybien paraît s'être servi de manière ignoble de ces infirmières en pédiatrie et de leur médecin pour exercer un terrorisme de la pire espèce, un chantage à la peine de mort, assorti de tortures.  L'interview donnée il y a quelques mois au quotidien "le Monde" par le fils du dictateur, est à ce point de vue, éloquente.

Alors que l'on sait, que dans n'importe quel service de pédiatrie hospitalier, ce ne sont ni leurs infirmières, ni leurs médecins qui prélèvent, typisent ou vérifient l'inocuité virilogique de conserves de sang à transfuser. Ces conserves proviennent dans tous les pays d'organismes nationaux équipés de laboratoires. Ces organismes et centres de transfusion disposent de toute une infrastructure de prélèvement, de vérification, de laboratoires, de stockage et de distribution. 

Même si la Lybie était très arriérée, ce serait au minimum le laboratoire de l'hôpital et non les infirmières du service de pédiatrie qui auraient  été impliqués dans la mise à disposition du sang à transfuser. La responsabilité des soignants est celle de la vérification de la compatibilité des groupes de sang. Ils n'ont pas la compétence des tests de dépistage du virus HIV, qui est clairement celle d'un laboratoire.

Alors, il y a tous les indices que cette sombre histoire d'infirmières soit du tapage médiatique, de la poudre aux yeux, pour camoufler l'incompétence du système de transfusion lybien. Il y a des chances que la mise à jour des vraies responsabilités de la mort de ces enfants infectés par le virus VIH lors des transfusions, aurait impliqué directement l'Etat lybien à son niveau gouvernemental.

J'ai l'impression qu'on a trouvé des boucs émissaires pour détourner la vindicte populaire (c'est facile, lorsqu'il n'y a pas de séparation entre pouvoir, médias et Justice), puis, comble du machiavélisme sordide, j'ai l'impression qu'on a fait du chantage à la peine de mort auprès de l'Occident, afin de soutirer des avantages politiques et économiques.

Alors, cette histoire me paraît sinstrement révélatrice de la nature du régime lybien...

C'est sûr que renforcer un tel régime, à coup de contrats et d'armements est  inacceptable. Même si cela crée des emplois en France. On ne peut pas faire n'importe quoi, au nom de la création d'emploi.

Un jour, j'avais demandé à un germanophone, quelle mouche avait donc piqué les Allemands pour avoir élu un dirigeant aussi nuisible que Hitler ?

Il m'a répondu que dans les années trente chaque Allemand "normal" était pour Hitler, car il tenait ses promesses économiques. Il remettait le pays au travail après des années de crise. Il créait des postes de travail, les usines tournaient à plein régime....

Mais on ne leur avait guère expliqué que l'on construisait des camps de concentration, des avions d'attaque et des panzers par milliers...

On ne peut pas faire n'importe quoi, au nom de la prospérité économique. 

Il y a une dignité humaine à respecter. 

A commencer par ne pas nuire au peuple lybien. Aussi, par respect pour la mémoire de millions d'êtres qui dans ce pays avaient donné leur vie pour que soient sauvés la liberté, l'égalité et la fraternité, face à l'indicible, dont les nazis. On ne peut pas fouler ça aux pieds, au nom du fric !

Pour une fois, Ségolène Royal n'est pas toute seule à monter aux crénaux. L'ensemble de la gauche, le centre et même une partie de l'UMP fait front commun avec elle, contre cette politique-là.
commentaire n° : 5 posté par : Yago le: 12/12/2022 00:28:36

Bonjour,

L'argent n'a pas d'odeur, c'est bien connu;

Et recevoir en grandes pompes le Colonel Khadafi en même temps que la célébration des Droits de l'homme, il fallait oser; 
Sarko l'a fait!
Quant à l'industrie de l'armement: Que ne ferait-on avec tout se "pognon" pour soulager la misère et la faim dans ce Monde?
Je livre ce site pour méditer un peu:
http://www.oxfam.org/fr/files/bn0610_arms_without_borders/download

Amicalement, 
Gilbert de Pertuis en Luberon.

commentaire n° : 6 posté par : Gilbert SOULET (site web) le: 12/12/2022 06:00:35
Bonjour Ségolène,
Le comportement de Sarkozy ne m'étonne pas du tout. Il ne faut pas oublier que les français qui ont voté pour lui ont voté pour le super slogan "travailler plus pour gagner plus",  alors que le problême du chomage est réel ou pour l'exclusion Rmistes qui ruine la France. Il ne parle que de résultat sans prendre en compte l'équation qui a mené à ce résultat. Il est comme ces tricheurs aux examens qui réussissent leurs diplômes sans avoir étudier le sujet. C'est ce genre de comportement qui engendre les situations dramatiques. Ce refus de reconnaître les leçons du passé prouve son incompétence et le pire est qui veuille que les français suivent son exemple!!!!!
commentaire n° : 7 posté par : Régine le: 12/12/2022 10:35:45
Chère Ségolène,

Franche, directe, précise, déterminéé, révoltée sans être agressive.
C'est comme celà que les Français vous aiment.

Continuez dans cette voie
commentaire n° : 8 posté par : Béranger Etienne (site web) le: 12/12/2022 17:53:08
Vous posez d'exellentes questions, qui à la fin de la visite de Kadhafi devront avoir obtenues une réponse. Si j'en crois ce qu'on peut lire dans la presse de ce matin, le montant des contrats effectivement signés, est largement inférieur aux chiffres annoncés! La France par la voix de Sarkozy aura offert une caution de respectabilité à Kadhafi, tout à fait inadmissible !
commentaire n° : 9 posté par : Dartagnan le: 12/12/2022 18:28:52
Plus le gouvernement actuel se corrompt, plus nous sommes derrière vous, nombreux, fiers, déterminés, patients et constructifs pour la Victoire.....!
Merci Ségolène.
commentaire n° : 10 posté par : marteline le: 13/12/2022 18:45:33
Une analyse factuelle concernant la question des infirmières bulgares et de ce souk polico-économique, est accessible sur le site de la télévision suisse romande (tsr.ch), émission "temps présent" du 12.12.07.

Les infirmières, le médecin palestinien, la commissaire de l'UE, Madame Benita Ferrero-Waldner, des négociateurs bulgares et européens, ainsi qu'un haut responsable des Hôpitaux universitaires de Genève qui ont analysé le sang de 200 enfants lybiens infectés par le virus HIV, ont notamment été interviewés.

Il en ressort que l'accusation lybienne qui a condamné à mort à deux reprises ces infirmières et leur médecin, ne tient absolument pas la route du point de vue virologique. L'accusation lybienne était que ces infirmières et leur médecin auraient innoculé volontairement le virus HIV à partir d'un flacon de sang, sur instigation du Mossad et de la CIA (!)

En effet. Outre le virus HIV, il y a eu co- infection avec le virus de l'hépatite C, chez certains enfants et non chez d'autres. En outre, ce sont des souches génétiquement différentes de virus de l'hépatite C qui apparaissent selon les enfants. Cette vaste série d'analyses effectuée par les hôpitaux universitaires de Genève, sur mandat lybien, démonte ainsi complètement l'accusation. Mais on en n'a pas tenu compte.

Qu'importe qu'une proie soit innocente ou coupable, du moment qu'elle est une proie ?

L'explication des universitaires genevois est celle d'un manque désastreux de moyens à l'hôpital de Benghasi, où ce drame de la misère avait eu lieu. Ce point est confirmé par les infirmières et le médecin. Les stocks de seringues à usage unique (plastiques déformables, non stérilisables) étaient catastrophiquement insuffisants pour faire face aux besoins urgents les plus élémentaires.

Le plus probable, est qu'il s'agisse d'infections transmises, comme en Afrique noire, par la réutilisation de seringues non stérilisées, simplement lavées et rincées.

Les conditions sanitaires de cet hôpital, selon les dires du médecin palestinien (qui ne faisait qu'un stage de deux mois dans ce service), étaient inappropriées, même pour des animaux.

Par contre, le gouvernement lybien dispose de milliards pour acheter des armements high tech à la France ! Il suffit de lire un ou deux des innombrables articles actuellement en ligne. Alors que, comme le souligne Ségolène Royal, il n'y a aucune menace militaire qui pèse actuellement sur la Lybie. 

L'indigence de cet hôpital et ses graves conséquences, ces infections noso-comiales au virus HIV, incombent aux autorités sanitaires, aux choix gouvernementaux de ne pas assigner les ressources économiques là, où elles étaient, à l'évidence, nécessaires.

Pour le reste, il ressort très clairement du reportage que ces condamnations ne sont que du sinistre théâtre judiciaire, de la manipulation politique abjecte. Un grand souk politico-judiciaire, pour obtenir la réintégration de la Lybie dans le concert des nations et d'énormes avantages économiques à la clé.

L'argent et la politique. Au mépris de la Justice et de la dignité humaine. 

Les témoignges du médecin et des infirmières sont accablants. Mais, pour les libérer, un représentant del'UE leur a fait signer un papier de ne jamais demander ni Justice, ni réparation...

Alors, maintenant, les Occidentaux se précipitent au grand souk. 

A qui, le plus gros contrat ?


commentaire n° : 11 posté par : Oak Ridge le: 13/12/2022 22:18:06

Je suis assez étonné de la position de ségolene royal

Pour la petite histoire c'est un membre de la famille de Khadafi qui "AURAIT" participé aux attentats.

Peut on juger un homme sur ses fréquentations ? sa famille ?
  
Si oui, nous pouvons reparler du frere de ségolene royal et du plasticage du Rainbow Warrior

On peut toujours s'insurger contre la vente d'arme, en oubliant que le principal interlocuteur des fabricants d'armes en france n'est autre que le fils mitterant.

Il est bon parfois de rétablir quelques vérités.

commentaire n° : 12 posté par : Cyril le: 17/12/2022 06:33:01

En parlant de la visite de cinq jours du nouveau grand ami de la France, voici un court extrait d’un article signé Massimo Nava pour le Corriere della Sera :

"Au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy avait promis que la France serait "du côté des opprimés du monde" ; or il a été le premier chef d’Etat à féliciter Vladimir Poutine pour la victoire de Russie unie aux législatives. En visite à Pékin, le président français, faisant allusion à Taïwan et au Tibet, a rappelé qu’"il n’y a qu’une seule Chine". Préoccupé, comme on peut le comprendre, par le sort d’Ingrid Betancourt, il a reçu avec les honneurs le président du Venezuela, Hugo Chavez. Reconnaissant pour la libération des infirmières bulgares, il a chaleureusement accueilli le leader lybien Muammar Kadhafi. Aux naïfs et aux idéalistes on répondra que cette logique de politique étrangère incarnée aujourd’hui par Nicolas Sarkozy a pour nom realpolitik. On peut protester haut et fort quant au sort fait à la Tchétchénie, mais c’est de Russie que proviennent gaz et pétrole. On peut être solidaire des moines birmans, mais leur avenir dépend de la Chine et de l’Inde, les nouveaux géants de la planète. C’est ce qu’a si bien compris Nicolas Sarkozy."

commentaire n° : 13 posté par : marc porta le: 29/12/2022 13:44:42

Et en voici un autre, un peu plus long, écrit par Joseph Hanimann pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Kadhafi scelle la fin des intellectuels"

"On savait depuis longtemps que, même en France, les protestations d’intellectuels ont perdu de leur impact. On vient d’en avoir la confirmation. Au beau milieu du tollé suscité par la visite d’Etat de l’autocrate libyen Kadhafi, Bernard Kouchner a eu une phrase lourde de sens. Le temps est venu des négociations politiques, a-t-il déclaré, où les principes moraux n’incarnent qu’une demi-vérité. Realpolitik ? Non : pour le ministre que la politique étrangère sans scrupule de Sarkozy rend de plus en plus nerveux, l’autre demi-vérité est celle des résultats concrets - libération des infirmières bulgares en été, visite d’Etat en automne. Il faut regarder vers l’avant. Donc, oui, realpolitik.

Avec cette visite de Kadhafi, Sarkozy met à rude épreuve la conscience et l’intégrité morale de ses partisans issus des rangs intellectuels. Des personnalités qui n’ont jamais penché en sa faveur et qui, face à ses réussites concrètes de ces dernières semaines, ne pipaient plus mot recommencent soudain à donner de la voix. "Dans le pays des droits de l’homme, il y a là quelque chose qui ne passe pas", déclare Bernard-Henri Lévy : "On n’invite pas en visite d’Etat un grand terroriste ou un preneur d’otages international."

Ce n’est pas le fait que l’on reçoive un dictateur qui serait scandaleux, mais la manière de le faire, "avec la pompe protocolaire et de surcroît pour la journée internationale des droits de l’homme", s’insurge Pascal Bruckner. On ne trouverait là que peu de traces de la rupture annoncée avec l’ancien cynisme d’Etat. Faut-il donc reprendre les appels à la protestation ? "Plus que jamais", assure Bruckner, "plus on crie fort, plus on a de chance d’être entendu, y compris par Sarkozy."

La pilule est dure à avaler pour ceux qui avaient soutenu le candidat Sarkozy, tel André Glucksmann. Jamais on ne les a aussi peu entendus. L’empressement du président français à féliciter Vladimir Poutine pour sa victoire aux élections parlementaires russes a déjà été une "déception" pour le philosophe. Aujourd’hui, il juge désastreux que Kadhafi se voie offrir une tribune politique à l’Elysée et à l’Assemblée nationale. Les intellectuels français tels Glucksmann étaient habitués à voir réagir les hommes politiques à leurs protestations. Le mépris et la suffisance de Sarkozy bousculent leurs vieux schémas.

Toutefois, les protestations les plus violentes contre la visite d’Etat du dirigeant libyen ne sont pas venues des cercles d’intellectuels mais du gouvernement lui-même. Le commentaire sans ambiguïté de la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade, pour qui la France "n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang et de ses forfaits", a largement été repris par les opposants à cette visite. C’est là qu’apparaît la véritable "rupture" du nouveau président. Son gouvernement ne détermine pas seulement la politique du pays, il fournit en prime la critique. La realpolitik à laquelle Sarkozy initie les vieux idéalistes et ses nouveaux alliés ne se déploie pas dans la discrétion feutrée des salons gouvernementaux mais dans les médias, où les intellectuels étaient autrefois chez eux. Le problème est que cette conduite nuit autant à la crédibilité des intellectuels qu’à celle du président."

commentaire n° : 14 posté par : marc le: 29/12/2022 13:45:46

Enfin, un petit dernier pour finir, écrit de la plume d’Amine Lotfi, pour le quotidien algérois El-Watan : "Tout près du chéquier libyen"

"En accueillant le chef de l’Etat lybien, la France ne fait que profiter de son retour en grâce diplomatique...et de ses milliards de dollars. Le dirigeant lybien entame, à partir du 10 décembre, une visite officielle de cinq jours en France. Cette visite - dont Paris escompte de substantielles retombées financières - soulève une vague de violentes protestations de la part de l’opposition parlementaire et des organisations des droits de l’homme, qui jugent le colonel Kadhafi indésirable. Les autorités françaises ne semblent nullement embarrassées pour autant par ce vacarme politico-médiatique qui ne devrait pas compromettre la signature de gros contrats avec Tripoli. Le président français, Nicolas Sarkozy, s’est d’ailleurs montré pragmatique en assurant à son invité, lors du tout récent sommet Union européenne-Afrique à Lisbonne, qu’il était le bienvenu. Le colonel Kadhafi se rendra donc à Paris - selon une formule désormais consacrée - "en ami", c’est-à-dire en n’en pensant pas moins, car il est parfaitement informé des tirs croisés dont il fait l’objet.

Pour lui aussi, le ton est au réalisme et à la conclusion de contrats qui amélioreront l’image de la Libye sur la scène internationale. Et, de fait, l’heure n’est plus où le colonel Kadhafi était voué aux gémonies tant par l’Europe que par l’Amérique, prêtes désormais à commercer avec une Libye revenue en grâce depuis qu’elle a affirmé qu’elle renonçait à développer des armes de destruction massive, en 2003, et qu’elle a dédommagé les victimes des attentats au-dessus du Niger, en 1989, et de Lockerbie (Ecosse), en 1998, qui avaient frappé des avions civils. Depuis cette date, le colonel Kadhafi a reçu la quasi-onction du président Bush lui-même et il est redevenu parfaitement fréquentable pour l’ensemble des capitales, dans un contexte où le réalisme économique prime sur bien d’autres considérations.

Le président français avait d’ailleurs souligné, à Lisbonne, qu’il encouragerait "le retour à la respaectabilité internationale" du colonel Kadhafi. Le rapprochement entre Paris et Tripoli avait connu un temps fort, cet été, lors de l’épisode de la libération des infirmières bulgares détenues en Libye. En contrepartie du geste du colonel Kadhafi, Paris aurait pris un certain nombre d’engagements, en particulier dans le domaine du nucléaire civil. La France est désireuse d’exporter sa nouvelle génération de réacteurs et de vendre dans le monde ses nouvelles technologies. Mais l’un des objectifs de la visite du dirigeant libyen en France concernerait des contrats d’armement et plus particulièrement d’avions de chasse Rafale, que l’industrie aéronautique française peine à placer. La Libye serait l’un des rares pays, pour ne pas dire le seul, à acquérir ce matériel de combat, qui fera son apparition dans une région qui a bien d’autres priorités. A cet égard, la visite du colonel Kadhafi est déjà tout bénéfice pour la France et son industrie militaire. Même s’il est peu probable que le dirigeant libyen ait droit, en retour, à des bains de foule sur les Champs-Elysées."

commentaire n° : 15 posté par : marc le: 30/12/2022 15:08:12
Je ne connaissais pas cette déclaration de Rama Yade, rapportée par le commentaire 14 signé Marc et qui reprend un reportage de la Frankfurter allgemeine Zeitung : " La France n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang et de ses forfaits "

Je rends hommage à son courage et à sa dignité.

Au gouvernement, il fallait oser !
commentaire n° : 16 posté par : Elysium (site web) le: 10/01/2023 21:57:13

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