20 Janvier

A Roubaix, la candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a revendiqué le droit à la "rupture" en matière de politique du logement, s'engageant à mettre en place la "sécurité-logement tout au long de la vie" si elle accède à l'Elysée en mai. Lors d'un "débat participatif", elle a dressé la liste des priorités de son futur éventuel quinquennat.

 

120 000 LOGEMENTS SOCIAUX PAR AN

Elle a notamment proposé de diviser par deux le prix à la vente des terrains et batiments appartenant à l'Etat pour les communes qui veulent y installer des logements sociaux."Il est quand même très choquant que ce soit le gouvernement lui-même qui spécule sur les terrains dont il ne fait rien, dont il est propriétaire au nom des Français et qui remette ces terrains sur le marché au prix de la spéculation immobilière. Il faudra que cela cesse.

"Dans ce domaine-là, il y aura aussi la rupture", a-t-elle déclaré dans son discours de clôture d'une réunion de plus de deux heures."La crise actuelle n'est pas le fruit du hasard. Elle est la conséquence des politiques de droite qui ont été menées depuis cinq ans", a estimé la présidente de Poitou-Charentes. "L'objectif que nous devons nous fixer, c'est la réalisation de la sécurité-logement toute au long de la vie (...) Je vous le dis l'Etat et la puissance publique reprendront tous leurs droits dans ce domaine pour imposer un certain nombre de décisions", a-t-elle affirmé face à 1 500 personnes réunies dans la salle Jean Watremez.

Si elle est élue, l'engagement de construire 120 000 logements sociaux par an "sera tenu" et l'Etat se substituera aux communes qui ne remplissent pas leur "devoir de solidarité" en refusant de construire 20% de logements sociaux - deux objectifs qui figurent dans le projet présidentiel du PS pour . Elle a également défendu le "bouclier logement", l'une des mesures phares proposées par le PS, "un objectif très ambitieux", pour veiller que les familles ne ne dépensent "pas plus de 25% de son revenu pour se loger".

"NE PAS DIRE QUE JE NE TIENDRAI PAS"

Comme elle l'avait déjà annoncé lors de ses voeux, elle a annoncé son intention de confier aux régions la construction de logements pour les étudiants et les jeunes travailleurs, de créer un "service public de la caution" et de "transférer aux collectivités locales (...) le droit de réquisitions-préemptions au bout de deux années de vacance".

De même, "l'Etat se substituera aux impayés provisoires de loyer lorsqu'ils correspondent à un accident de l'emploi", a-t-elle assuré. Pour toute ces politiques, votre mobilisation sera nécessaire."C'est dans ces conditions aussi que cette fameuse loi du droit au logement opposable sera crédible car comment croire une loi qui établit qui proclame le droit au logement alors qu'il y a une telle pénurie de construction de logements sociaux depuis cinq ans", s'est-elle interrogée.

"La politique n'a pas le droit de faire voter des lois dont on sait par avance qu'elles sont inapplicables (...) Cette politique là c'est un mensonge", a-t-elle insisté au terme d'un discours d'une vingtaine de minutes "Moi je ne peux pas dire des choses que je ne tiendrai pas", a-t-elle poursuivi.

Reuters/Le Monde

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