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31 Octobre
31 Octobre

Ségolène Royal veut « être élue pour agir »

Après Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, Ségolène Royal explique à Ouest-France les raisons de sa candidature à l'investiture socialiste.

L'envie d'être présidente de la République vous est venue comment ?

En tout cas, je n'en rêvais pas quand j'étais petite. Cela résulte plutôt d'une suite d'événements, de situations, d'étapes... Mon élection comme présidente socialiste de la Région Poitou-Charentes, en 2004, a joué un rôle, c'est certain. Chez les gens surtout qui se sont alors projetés plus loin. Après, il y a une crédibilité qui vient s'installer. C'est l'opinion qui m'a imposée. Il y a aussi un phénomène de génération. Sans doute aussi le fait d'être une femme. Il y a encore la trace qu'on laisse comme ministre, comme parlementaire... Finalement, tout compte.

Comment expliquez-vous votre popularité ?

Je crois que j'incarne le changement. Une autre façon de faire de la politique. Les gens apprécient ma liberté de parole. Ils sentent aussi que je ne suis pas dans le même rapport au pouvoir que beaucoup d'hommes politiques. Je ne suis pas candidate à une place. Je souhaite être élue pour agir, améliorer la vie concrète des gens.

Vous avez critiqué l'application des 35 heures, préconisé l'encadrement militaire des délinquants, appelé à la création de jurys citoyens... Vous aimez les idées iconoclastes ?

La crise démocratique est là, profonde. Je cherche la façon de la résorber. Mais, c'est inévitable, les idées neuves dérangent. Elles enflamment les esprits. Comme on ne me donne pas beaucoup de temps pour les expliquer, cela fait parfois problème. Mais, avec un peu de pédagogie, on arrive à montrer tout leur intérêt.

C'est ce qui donne l'impression qu'après avoir fait sensation vous revenez en arrière ?

Mais je ne reviens pas en arrière. Par exemple, quand j'évoque les jurys citoyens, je sais de quoi je parle. Mes adversaires en font aussitôt des jurys de cour d'assises ! Ça n'a pas de sens. Alors, il faut une phase d'explications, et on comprend alors mieux ce que j'ai dit. Pareil pour l'encadrement militaire des délinquants. J'ai toujours bien précisé « pour des tâches humanitaires » qui revalorisent. Je maintiens l'idée d'encadrement militaire. Ce sont des condamnés ! On ne va tout de même pas les mettre en colonie de vacances ! Et puis, ces propositions ne tombent pas comme cela d'un chapeau. Elles font partie d'un projet global, cohérent, dans lequel la prévention a aussi toute sa place.

Vous répétez que les citoyens sont les meilleurs experts de leur propre vie. Mais en tant qu'élue, n'êtes-vous pas plus expérimentée qu'un citoyen lambda pour évaluer une situation ?

Ce n'est pas antinomique. La responsabilité politique, c'est de prendre des décisions. Mais une fois celles-ci prises, qui est le mieux placé pour juger de leur efficacité ? Trop de Français ont le sentiment de ne compter pour rien, d'avoir des problèmes qui ne sont jamais pris en compte par les politiques. On a tout à gagner à les écouter.

Le peuple aurait toujours raison ?

Le peuple n'a pas toujours raison, quand il a voté, sa décision est celle de tous.

On vous reproche de prendre certaines de vos idées à droite...

Les problèmes ne sont ni de droite ni de gauche, mais les solutions le sont. Moi, j'apporte des solutions de gauche. Il n'y a aucune ambiguïté là-dessus. Je mets toujours le progrès de la personne au centre de la décision.

Que ferez-vous pour améliorer la situation dans les prisons ?

Une gestion décentralisée serait, de beaucoup, préférable. On cible mieux les besoins de près, on gaspille moins l'argent public.

Que préconisez-vous pour les banlieues ?

L'emploi, la sécurité, l'école sont les leviers sur lesquels il faut agir. Mais, là encore, il faut donner aux élus locaux les moyens de mieux cibler les actions. L'État doit donner le cap, dégager des moyens et assurer l'égalité de leur répartition. Il faut faire fonctionner la République, et notamment les services publics, partout. C'est ce que j'appelle l'ordre juste.

Aurez-vous les moyens financiers de mettre en oeuvre le projet socialiste ?

Entre les déficits publics, ceux des comptes sociaux, celui du commerce extérieur, la situation n'est pas brillante, c'est vrai. Mais la croissance ne demande qu'à redémarrer. Il nous faudrait un État décidé à faire avancer ce qu'il y a de meilleur dans le pays. Le pilotage économique est trop bureaucratique. Un pays qui se remet en mouvement reprend confiance en lui. Il enclenche une dynamique et crée des synergies avec les entreprises, les régions... Tout cela nous manque cruellement aujourd'hui.

Dans une économie ouverte comme la nôtre, l'idéologie joue donc un rôle ?

La droite pense que le « tout-précaire » permet aux entreprises d'être compétitives. Je pense exactement le contraire. C'est en investissant dans les ressources humaines et la sécurisation des salariés qu'on est le plus efficace. L'entreprise gagne quand ses salariés voient leur avenir avec sérénité, car alors ils sont plus motivés.

Beaucoup de Français pensent que la droite et la gauche font la même politique. Sur quoi faut-il peser pour les amener à penser autrement ?

C'est la campagne électorale qui va le révéler. C'est à ce moment que se noue le contrat social avec les Français. Pour moi, l'éducation est la priorité absolue. C'est là que tout se joue. Il faut que le pays sente une mobilisation totale sur le sujet.

Certains de vos adversaires vous accusent d'être autoritaire, voire cassante...

Je ne pense pas être cassante, je suis exigeante. Peut-être y a-t-il aussi dans cette critique une dimension sexiste. Est-ce qu'on dirait cela d'un homme ? Ces qualificatifs ne me blessent pas. Le plus grave serait qu'on me reproche de ne rien faire. Cela, au moins, je ne l'entends jamais.

Que pensez-vous de Nicolas Sarkozy ?

Je ne le connais pas personnellement. Et ça ne m'intéresse pas de le juger au plan personnel. En revanche, au plan politique, je suis choquée de l'entendre répéter que tout ira mieux s'il est élu en . Mais il est au pouvoir depuis bientôt cinq ans. Dire qu'on mettra en pratique demain ce qu'on ne fait pas aujourd'hui alimente la crise du politique. Quand on est au pouvoir, on agit.

Recueilli par Jean-Yves BOULIC

et Roland GODEFROY.

30 Octobre
28 Octobre

     Dans la France d’aujourd’hui, il y a ceux qui maîtrisent leur destin, qui sont assurés de l’avenir de leurs enfants, qui savent que leurs enfants vont réussir à l’école, avoir un métier et pouvoir choisir leur vie. Et puis il y a tous les autres, de plus en plus nombreux, tenaillés par la précarité, qui ne maîtrisent plus leur vie, qui ne savent plus quelles valeurs ils auront les moyens de transmettre à leurs enfants.

L’exigence politique est là : que tout le monde puisse construire librement sa vie, la maîtriser, transmettre à ses enfants les valeurs et le bagage pour réussir.
Les Français veulent y voir clair sur ce qui bouge et sur ce qui perdure. Comprendre un monde où les repères, à commencer par ceux du travail, semblent s’effondrer l’un après l’autre.

La première tâche de la gauche, c’est de proposer une lecture cohérente de cette grande transformation qui ne se borne pas aux métamorphoses du marché ou à la financiarisation de l’économie. Cette transformation n’épargne aucun domaine de l’existence, bouleverse les familles, les modes de vie, les rapports de l’individuel et du collectif.

Première tâche donc : donner un sens au présent, poser les mots justes sur les changements en cours, s’arracher aux oppositions convenues, relier, renouer ensemble. Comment, par exemple, conjuguer plus de liberté et plus de solidarité ? Comment mieux articuler mérite et égalité réelle ?

Il faut ensuite retrouver des marges d’invention et d’action. En faisant le pari de l’intelligence collective. Combien de lois et de mesures généreuses manquent leur objectif faute d’un diagnostic partagé et d’une construction plus collective de la décision ? Je pense que les citoyens sont suffisamment informés des affaires publiques pour s’en mêler et désireux de concourir à la définition de l’intérêt général. Mais les citoyens ne s’impliquent que si le jeu en vaut la chandelle, s’ils ont le sentiment qu’on ne les consulte pas seulement pour la forme et qu’ils peuvent orienter directement les choix. C’est cela, la démocratie participative : écouter pour agir juste, construire ensemble de meilleures décisions et rendre des comptes. Plus les gens y seront associés, plus les réformes seront solides. Le développement de la démocratie participative, partout où elle est mise en oeuvre, ne se fait pas au détriment de la démocratie représentative : bien au contraire, elle la conforte et la tonifie.

Enfin, il s’agit de préparer l’avenir, en tirant pleinement parti de la société de la connaissance qui se dessine sous nos yeux. Avec internet et le numérique, nous vivons une révolution dans l’accès au savoir. La société de la connaissance est tiraillée entre une prodigieuse dynamique de coopération, de création et de partage des connaissances et un puissant « capitalisme informationnel » qui tente de s’assurer le contrôle de larges pans des productions intellectuelles futures.
 
Notre système éducatif a réussi une généralisation impressionnante. Il fait face avec des moyens limités à un monde en accélération rapide, saturé d’informations, travaillé par le numérique. Si nous voulons que l’école reste l’un des socles de notre société, nous devons la remettre d’aplomb : y restaurer le respect, aider tous les enfants à faire une bonne scolarité, proposer du soutien scolaire gratuit à ceux qui en ont besoin, améliorer l’articulation écolecollège, assurer une meilleure implication des parents dans la scolarité de leur enfant, garantir les acquis fondamentaux, épauler les enseignants, réaliser l’excellence scolaire sur tous les territoires.
 
Si de nombreux chercheurs s’installent aux Etats-Unis, c’est parce qu’on leur donne là-bas les moyens de travailler dans de bonnes conditions. Notre recherche est aujourd’hui asphyxiée : elle devra être une vraie priorité nationale. Il nous faudra aussi réconcilier progrès scientifique et développement durable et développer les outils d’une démocratie scientifique
et technique.

D’une façon générale, dans notre pays, la manière dont sont traités les jeunes est insupportable. On leur demande de l’expérience et on refuse de leur donner cette première expérience professionnelle. On leur demande d’être diplômé et qualifié, mais on les fait démarrer au SMIC, même quand ils ont plusieurs années d’étude après le bac. Il faudra nouer un nouveau contrat avec les jeunes de notre pays. Nous avons besoin de tous les jeunes, quelles que soient leurs origines. Ils ont des compétences, des talents, de l’énergie à revendre.

De même, le combat pour l’égalité professionnelle est loin d’être achevé. 80% des travailleurs pauvres sont des femmes. La conquête de nouveaux droits se traduit, pour les femmes, par un surcroît de responsabilité. Les préjugés subsistent : aujourd’hui, les filles sont en moyenne plus diplômées que les garçons, mais s’interdisent encore trop de filières. Si je suis en situation, les femmes sauront que leur temps est venu. Pour des raisons d’égalité et de justice mais aussi, j’en suis convaincue, pour le plus grand bonheur des hommes.

Je crois que la gauche est la seule capable de développer une société de la connaissance ouverte, de remettre l’éducation au coeur de tout, de donner à chaque enfant le droit à une ambition scolaire ainsi qu’à la récompense de l’effort.
La gauche est la seule capable de redonner confiance aux jeunes. Et de réparer l’avenir. La gauche est la seule capable de redonner confiance aux jeunes. Et de préparer l’avenir.

28 Octobre

L’action des associations, le mariage de Bègles, les débats du Congrès, la discussion du Projet, ont permis le débat à propos de l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe.
Le Projet a acté cette double ouverture. T’engages-tu à mettre en oeuvre sans délai ces deux réformes ?

La revendication sur le mariage et l’adoption s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre les discriminations. L’ouverture du mariage aux couples de même sexe se demande au nom du principe d’égalité, de visibilité et de respect. Quand je parle de République du respect, cela en fait partie. Cette revendication d’égalité des droits est cohérente avec l’émergence de libertés nouvelles. Chacun doit
pouvoir construire sa vie avec dignité, avec des règles claires, qui s’appliquent à tous. En tant que parent, qui peut refuser à un de ses enfants le droit de vivre sa vie si un jour il ou elle lui dit : « Je veux me marier avec une personne du même sexe ? » Il faut donc que la loi le permette, mais sans imposer de norme. Sur ces questions de société il faut rassembler et convaincre : il faut expliquer aux Français que peut-être un jour ils seront confrontés à cette question. Je crois qu’on peut faire franchir ce cap à des personnes pour qui le mariage et l’adoption par des couples de même sexe sont des questions totalement étrangères et bizarres. J’ai la volonté de conduire ces réformes sans blessure, sans déchaîner les passions. C’est très important, car derrière la question du mariage, il y a la question essentielle des discriminations au sein de la République.
Cela signifie que l’homosexualité n’est plus en marge, et que les homosexuels ne sont plus considérés comme des citoyens de seconde zone. Le mariage, l’adoption, mais aussi l’amélioration du PACS, sont dans le projet socialiste. Le débat aura lieu et une majorité de gauche votera un texte les mettant en application.

Comment comptes-tu intégrer l’écologie dans ton action politique pour qu’elle n’apparaisse pas comme
un gadget mais comme une composante essentielle de ton action ?

Je veux engager la France dans la voie de l’excellence environnementale, préparer l’après-pétrole. C’est une question de responsabilité face à une réalité, celle de la crise environnementale profonde que nous vivons, marquée par le changement climatique, la perspective de l’épuisement des hydrocarbures et les atteintes à la santé par les pollutions de toute nature. C’est aussi une question de devoir pour assurer un avenir meilleur à nos enfants. Défendre la justice sociale et l’égalité des chances, cela passe aussi par la prévention et la réparation des risques environnementaux.

Nos concitoyens attendent aujourd’hui de l’Etat qu’il les protège dans un monde instable et perçu comme menaçant. Or, l’Etat peut agir, efficacement s’il le veut, dans la prévention des risques environnementaux et la promotion de nouveaux comportements. Les outils existent, ils ne sont pas utilisés.

Utiliser l’arme de la fiscalité écologique pour modifier les comportements et financer les politiques environnementales, construire de nouveaux réseaux de transports en commun en ville ou en agglomération, diffuser les progrès techniques pour permettre de consommer moins, lancer un grand plan de recherche publique pour mettre au point de nouvelles énergies alternatives, lancer un programme pour une meilleure isolation des logements, voilà les orientations pour s’engager dans la voie de l’efficacité énergétique.

Je crois en notre capacité à réformer nos politiques publiques pour mettre concrètement en oeuvre les conditions de l’excellence gouvernementale. Je crois également dans la capacité de la France, une fois qu’elle se sera, à son tour, engagée dans cette voie, à entraîner avec elle ses partenaires européens.

J’habite dans un quartier difficile dans la périphérie de Strasbourg. Je vois mon quartier se dégrader au jour le jour, à cause de certains parents trop laxistes avec leurs enfants. Que comptes-tu faire pour responsabiliser ces parents ?

Etre parent c’est difficile, exigeant, essentiel. Nous devons aider ceux qui n’arrivent plus à assumer leurs responsabilités, parce qu’ils se sentent euxmêmes désorientés dans une société marquée par le chômage et la précarité. Des parents qui décrochent vivent une souffrance qu’il faut aider à surmonter.

La droite n’a de cesse de stigmatiser ces familles et ne fait rien pour les aider. Lorsqu’elle supprime les subventions aux associations qui se battent dans les quartiers en difficulté, elle prive ces familles des moyens de reprendre en main leur destin et de transmettre à leurs enfants les valeurs et le bagage qui leur seront indispensables pour réussir leur vie.

Tout se tient : les familles, l’école, l’emploi. Tirer le pays vers le haut, c’est restaurer la confiance, créer des emplois, remplir la promesse républicaine d’égalité scolaire, donner des repères aux familles déboussolées.

S’agissant des personnes en situation de handicap, je souhaiterais connaître ton opinion sur la loi de février facilitant la scolarisation des élèves concernés dans des établissements ordinaires, et plus généralement la politique que tu entends mener sur le handicap.

Ministre de l’enseignement scolaire, j’ai mis en place le dispositif « Handiscol », toujours en vigueur. La situation était insupportable : de nombreux parents se voyaient refuser le droit fondamental à la scolarité obligatoire. Ils étaient ballottés d’écoles en institutions spécialisées… A la difficulté d’élever un enfant handicapé s’ajoutait l’indifférence d’un système qui refusait de leur ouvrir ses portes. L’idée, nouvelle à l’époque, était que les enfants handicapés, si leur handicap le leur permettait, puissent être intégrés dans le système scolaire ordinaire. C’est un droit élémentaire pour les enfants handicapés et c’est aussi une chance pour tous les autres enfants de faire l’apprentissage, dès le plus jeune âge, du « vivre ensemble », quelles que soient les différences. C’est cela l’égalité des chances et des droits, la lutte contre les discriminations. Mais pour y parvenir, il faut des moyens matériels et humains. Aujourd’hui, ils font défaut. La loi de est restée une loi d’affichage et d’annonces. Il faudra reprendre cette politique d’intégration scolaire en y consacrant les moyens nécessaires, en équipant plus d’établissements scolaires pour l’accueil de ces enfants, en créant des postes d’auxiliaires de vie scolaire.

Plus généralement, notre société doit donner toute leur place aux personnes handicapées, comme beaucoup de pays du nord de l’Europe ont su le faire. C’est bien sûr une affaire de règles et de moyens, pour assurer l’accessibilité, le droit au travail et à la formation professionnelle, des aides de vie. Mais c’est aussi une question d’état d’esprit : la première exclusion est dans le regard que nous portons sur les personnes handicapées.

En matière d’éducation, le gouvernement Villepin a décidé de s’attaquer à la question du temps de travail des enseignants : quelles mesures envisages-tu en la matière ? Que faut-il changer d’autre dans les conditions de travail des enseignants ?

Enseigner est un métier difficile : transmettre les savoirs, stimuler l’ouverture intellectuelle et l’esprit critique, établir à la fois des rapports d’autorité et de confiance, affronter dans certains établissements la violence sociale. Les enseignants méritent notre respect et notre soutien. Je n’accepterai jamais l’approche de la droite qui fait des enseignants, voire des fonctionnaires en général, les boucs émissaires du malêtre social.

Notre pays a besoin d’un système éducatif efficace, d’où les enfants sortent avec une formation, et d’une école où l’on puisse enseigner dans le calme et le respect mutuel. Je ne pense pas que le temps de travail des enseignants constitue le point de départ de la réflexion sur l’école. D’abord parce que la répartition de ce temps (présence devant les élèves, préparation, correction de copies…) est extrêmement variable en fonction des niveaux d’enseignement.

Ensuite, parce que l’approche par le temps de travail ne règle aucun des vrais problèmes. C’est par les conditions de travail des enseignants et des élèves qu’il faut commencer, pour retrouver l’envie d’enseigner et l’envie d’apprendre. Il faudra, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, renforcer la présence adulte dans les établissements et, si nécessaire dans certaines classes, veiller à la constitution d’équipes pédagogiques soudées. Il faudra surtout rétablir les crédits pédagogiques que les budgets de la droite n’ont cessé de rogner : il ne sert à rien d’enjoindre aux enseignants de mettre en place des projets pédagogiques nouveaux si on ne leur en donne pas les moyens financiers. Le projet socialiste propose une série de mesures pour atteindre ce qui est à mes yeux l’objectif n°1 : remettre l’éducation au coeur du changement que nous voulons pour la France.

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