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La présidente de la région Poitou-Charentes et candidate socialiste à la dernière élection présidentielle dans l’Hexagone a profité de son passage à Québec, hier,
pour rencontrer les cliniciens de la Clinique d’évaluation et de traitement des troubles sexuels de l’hôpital Robert-Giffard. Pendant une heure, les psychiatres, psychologues, sexologues et
autres professionnels de la clinique ont expliqué leur approche avec les délinquants, sous l’œil des caméras. Par la suite, deux « clients » sont venus témoigner de leur cheminement, cette fois à
micros et caméras fermés.
Le profil type du délinquant sexuel n’existe pas. Les 260 clients traités annuellement, en immense majorité des hommes, proviennent de toutes les classes sociales. Leur participation au programme
n’est pas volontaire, mais imposée par un juge, après leur détention. Si bien qu’ils sont habituellement réticents au début, d’autant plus que le programme est exigeant : 80 semaines, et parfois
plus, à raison de six heures par semaine.
« Au début, soulignait Gilles (prénom fictif), je le voyais comme un prolongement du bras de la justice. » Il a fallu longtemps à cet homme, en traitement depuis plus de deux ans, pour commencer
à s’ouvrir, à faire confiance.
La thérapie de groupe est partie prenante du traitement, ce qui n’existe pas en France pour les agresseurs sexuels, notait Mme Royal. Elle va aussi largement au-delà des simples problémes
sexuels. « Les agirs sexuels ne sont pas le fruit du hasard, ils découlent d’une histoire », soulignait le sexologue Daniel Thibodeau. Les clients de la clinique sont donc non seulement évalués
sous toutes les coutures, mais ils doivent aussi raconter toute leur histoire, tant familiale que sociale et sexuelle.
Ils doivent apprendre à comprendre leurs émotions, à gérer leur colère et leur frustration, à développer leurs habiletés sociales.
La visiteuse a beaucoup insisté quant à elle sur la souffrance des victimes et l’importance qu’elle voyait à ce que les agresseurs en prennent conscience, une dimension qui fait également partie
du traitement. Selon les statistiques canadiennes, le taux de récidive des agresseurs non traités est de 17 %, et de 10 % chez ceux qui sont traités. Les professionnels de Robert-Giffard disent
obtenir un taux de 7,2 %.
L’établissement spécialisé tente présentement de déterminer comment il pourrait venir en soutien aux services de première ligne dans une optique de prévention, avant qu’un individu ne passe à
l’acte.
- le système de probation et de suivi concernant ce type de délit,
- leur usage du "bracelet électronique"
- chez les britanniques, ce qui est fait dans ce domaine en fait "group work"
- les systèmes de cure, pot-cure et suivi mis en place.