Ségolène Royal a pris la parole lors des "Travaux de l'Assemblée Nationale" 25 septembre pour un rappel au règlement, relatif au projet de loi sur l'énergie.
SANS-PAPIERS:
- Une "régularisation massive n'est pas la solution" car cela risque de créer un appel d'air. Ségolène Royal préfère une démarche "au cas par cas", "dans un flux continu", pour "régulariser" de façon progressive "ceux qui sont sur notre sol et dont notre économie a besoin". A cet égard, elle déplore la suppression de la régularisation "au fil de l'eau" au bout de dix ans de présence clandestine en France.
- Expulser "systématiquement" à leur sortie de prison les "délinquants dangereux". Mais cela ne concernerait que "les auteurs de crimes ou de délits arrivés depuis peu" en France. Sur ce point, Ségolène se défend de vouloir rétablir la double peine.
EMPLOI:
- Faire correspondre les autorisations de séjour aux besoins des entreprises, afin de fournir de la main-d'oeuvre aux métiers qui peinent à recruter tels que le bâtiment ou la restauration. Les migrants "font un travail que les Français ne veulent pas faire, notamment dans le bâtiment, dans le ramassage des ordures, dans le nettoyage", constate-t-elle. Cette mission incomberait aux préfets de région, qu'elle juge davantage en prise avec la réalité économique.
Elle se démarque sur ce point de l'immigration "choisie", qu'elle qualifie de "politique néo-coloniale". "La philosophie de Sarkozy, c'est de faire du 'brain-drain', de faire venir en France les élites des pays en développement", analyse l'entourage de Mme Royal. "Les entreprises françaises n'ont pas besoin que de gens à BAC+15", ajoute-t-on de même source.
- Travailleurs saisonniers: face à l'insécurité juridique qui frappe ces travailleurs, elle propose "un visa saisonnier". Une carte similaire est déjà prévue par la loi Sarkozy II sur l'immigration, pour une durée de trois ans renouvelable, sous réserve de ne pas rester en France plus de six mois par an. Ségolène Royal prône, elle, un système permettant d'avoir des visas aller-retour sur trois, quatre, cinq ans.
- Regroupement familial: "il n'est pas question de supprimer le regroupement familial tel qu'il existe", certifie son entourage.
CO-DEVELOPPEMENT:
- augmenter "considérablement" l'aide au développement. En 2004, celle-ci atteignait 0,42% du PIB français, alors que Paris s'est engagé à la porter à 0,7%.
- Préoccupée par l'après-pétrole, Ségolène vante les mérites de l'énergie solaire pour les pays africains. Elle propose d'orienter les aides vers des projets innovants tels que des panneaux solaires activant des pompes à eau ou des réchauds solaires.
- Privilégier les "coopérations décentralisées" en région, qui permettent de s'assurer que les aides ne sont pas détournées.
- S'appuyer sur les femmes, pivot de l'économie en Afrique, en leur permettant par exemple d'accéder au micro-crédit.
AP
La région Poitou-Charentes, c'est un bilan positif élaboré collectivement
Communiqué de presse - Région Poitou-Charentes
Dès notre élection, en mars 2004, nous avons engagé avec la présidente Ségolène Royal, la mise en Oeuvre de notre projet, élaboré en concertation avec les citoyens de notre région. Deux ans plus tard, malgré les transferts de charges effectués par l'Etat et la réduction des moyens financiers en direction des régions, les résultats sont là, incontestables.
En voici quelques exemples :
- Emploi : plus de 2000 bourses tremplins pour l'emploi (créations et reprises d'entreprises), plus de 1800 emplois tremplins pour les associations
- Environnement : 1055 chauffe-eau solaires installés en , 8742 récupérateurs d'eau, lancement du premier lycée « autonome en énergie » de France, premiers TER fonctionnant aux agro carburants, emplois tremplins
- Lycées : aide significative à l'acquisition des manuels et de l'équipement professionnel, budget participatif, fonds social renforcé pour venir en aide aux familles en difficultés.
- Transports : achat de matériel ferroviaire neuf, développement de dessertes, augmentation du trafic usager de 20%,
- Maîtrise foncière en faveur du logement social avec la mise en place d'un établissement public foncier.
La logique de « projets » est une voie exigeante, plus difficile que celle des « guichets ». Nous continuerons à tracer la route autour des priorités qui ont été définies et partagées par les électeurs de la Région Poitou-Charentes. C'est tous ensemble, que nous oeuvrons chaque jour, pour et avec les picto-charentais, dans une coopération constructive nous permettant aujourd'hui de porter haut notre bilan.
C'est notre seule et unique préoccupation.
Invitée de la Fête de la Rose à Saint-Pierre-La-Feuille, près de Cahors (Lot), Ségolène Royal a estimé, 23 septembre, que la question sociale sera majeure" pendant la campagne.
"Ce sont les parents, qui sont sécurisés par des emplois stables, des CDI, avec des métiers corrects et valorisants, qui montreront l'exemple" à leurs enfants, a-t-elle déclaré avant de souligner que l'éducation doit être mise "au coeur du projet socialiste".
"C'est au collège que tout se joue", a insisté l'ex-ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du gouvernement Jospin devant 1.200 militants ou sympathisants socialistes. "Il n'est pas acceptable qu'un enfant aille au collège en ayant peur de la violence. Il n'y a pas assez d'adultes pour encadrer les élèves", a-t-elle ajouté.
Contre le CNE
La candidate à l'investiture socialiste a également soutenu les opposants au CPE. "Les jeunes ont eu raison de se lever contre le CPE. Nous supprimerons le CNE", a-t-elle insisté avant de critiquer la politique de Nicolas Sarkozy. "En mettant un mineur en prison, il en ressort deux fois plus délinquant", a-t-elle déclaré.
AFP
Sur l'immigration, vous avez pris des positions contre le regroupement familial qui ne sont pas d'inspiration socialiste…
Il n'est pas question d'empêcher le regroupement familial qui est le droit de mener une vie de famille normale là où on est installé. En revanche, beaucoup de travailleurs saisonniers restent en France une fois leur contrat terminé et font venir illégalement leur famille parce qu'ils craignent de ne pouvoir revenir travailler dans notre pays s'ils en partent. Je crois qu'il faut créer un droit moderne à l'aller et au retour, qui permette de venir travailler ici puis de retrouver en toute tranquillité les siens dans son pays en sachant qu'on pourra à nouveau répondre à des offres de travail utiles. C'est une question de respect de la dignité des travailleurs étrangers.
Comment expliquez-vous les attaques dont vous êtes victime de la part de vos rivaux socialistes ?
Je pense que le socialisme vivant, c'est le socialisme du réel et que la politique crédible, c'est la politique par la preuve. On doit admettre, par exemple, que les 35 heures n'ont pas été mirifiques pour tout le monde. Etre fier de ses réussites ne doit pas empêcher de rectifier le tir là où les objectifs ne sont pas atteints. Je crois aussi que le machisme n'est pas mort.
Pour vous, qu'est-ce qui est le plus difficile : vous battre contre Sarkozy ou batailler avec vos rivaux socialistes ?
Je ne me bats contre aucun socialiste. Mon combat, je le mène contre la droite, vision contre vision, projet contre projet, pour retirer le pays vers le haut. La droite divise les Français et détruit les protections collectives qui aident à aller de l'avant. De la précarisation généralisée aux remises en cause, par M. Sarkozy, de la loi de 1905 sur la laïcité, la droite s'en prend à tous les fondements de la République. C'est à tout cela qu'il faut mettre un coup d'arrêt. Pour le reste, je me suis fixée comme règle de ne pas répondre aux attaques personnelles bien qu'elles soient parfois d'une violence qui me stupéfie.
Pourquoi ?
Parce que suis attachée à la qualité du débat politique que les Français réclament à juste titre. Les pugilats ne favorisent que l'extrême-droite et l'abstention. Les socialistes doivent être responsables.
Qu'est-ce qui vous a le plus blessée dans ces attaques ?
Je le dirai plus tard, aujourd'hui je ne veux pas y penser. Ce qui me donne la force d'avancer, ce sont les milliers de militants, de sympathisants, de citoyens avec qui je débats depuis plus de huit mois, lors de mes déplacements dans toute la France. C'est avec eux que je travaille pour les Français.
Vous craignez un front anti-Ségolène Royal lors d'un deuxième tour de la désignation interne au PS ?
Je m'attends à tout. Mais j'aurai la force de maintenir la dignité du débat.
Dans le cadre de la campagne interne au PS, accepterez-vous de débattre avec vos rivaux socialistes autour d'une table devant les militants ?
J'ai déjà dit que je participerai aux trois débats décidés par le Parti Socialiste. Ces débats doivent être constructifs et non nous affaiblir. Ils doivent être faits pour les militants et avec eux. Pour répondre à leurs questions et à leurs interrogations. Pour moi, les acteurs de la campagne, ce sont les militants.
Recueilli par Jean-Pierre Bédeï