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18 Janvier
18 Janvier
"Je propose d’augmenter de 10% par an la dépense publique consacrée à la recherche, de mobiliser les Régions et l’Europe sur cette priorité stratégique"

Des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Inde, le Brésil, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les pays scandinaves, le monde entre à grande vitesse dans la société du savoir et s’en donne les moyens. Pas la France car sa recherche et son enseignement supérieur sont paupérisés. Nous sommes loin de respecter l’engagement européen de Lisbonne d’y consacrer 3% de notre PIB et, depuis 2002, notre effort de recherche a carrément baissé. Malgré ses atouts et le talent de ses chercheurs, la France est à la peine.

Nombre de jeunes chercheurs ne trouvent qu’à l’étranger les moyens de travailler qu’on leur refuse ici. Exil forcé plutôt que mobilité choisie et temporaire. Perte sèche pour le pays. Les chercheurs sont las des incantations sur la recherche moteur de la croissance et du rayonnement français car les actes les démentent. Ils s’inquiètent d’une gestion technocratique et comptable qui érige le court-terme et la précarité en dogme.

Mal comprise, mal financée, mal traitée, la recherche a besoin de cohérence et de sécurités. D’une vision, d’une volonté et d’une confiance inscrites dans la durée. Elle a besoin d’un effort pérenne, garanti par une loi de programmation pluri-annuelle élaborée avec tous les acteurs et tenant compte des propositions de la communauté scientifique lors des Etats-Généraux de la recherche.

Pour doter le pays du potentiel nécessaire à son redressement, corriger notre déficit d’emplois scientifiques, offrir aux chercheurs d’aujourd’hui et de demain des conditions de travail performantes et attirer vers la recherche les jeunes en leur offrant des carrières attractives, je propose d’augmenter de 10% par an la dépense publique consacrée à la recherche, de mobiliser les Régions et l’Europe sur cette priorité stratégique, d’inciter par une fiscalité repensée et correctement évaluée la recherche privée à accompagner cet élan.

Une recherche forte a besoin d’universités fortes, à la hauteur des standards internationaux, coopérant en réseaux (avec les grandes écoles, d’autres universités, les organismes scientifiques) et offrant aux jeunes doctorants un véritable statut. Investir à long terme dans la recherche, c’est miser à tous les niveaux sur le développement et la transmission des connaissances, revaloriser les métiers scientifiques et y encourager la mixité. C’est aussi faciliter les coopérations entre laboratoires publics et secteur privé car il en va de la vitalité industrielle de la France, de la capacité d’innovation et de la compétitivité de nos entreprises, des technologies et des emplois de demain. La recherche publique doit en même temps garder sa capacité d’expertise à l’abri des intérêts particuliers, comme le montrent les graves problèmes déontologiques surgis à ce propos aux Etats-Unis.

Fixer à la recherche de grands enjeux et des questions à résoudre, énoncer des priorités sur lesquelles la mobiliser, il le faut. La recherche finalisée par la technologie et le développement est indispensable. Mais je tiens aussi à souligner l’importance de la recherche fondamentale, de ces travaux « inintentionnellement productifs », affranchis d’une logique de retour rapide sur investissement et de contractualisation à court terme. La liberté d’effectuer des travaux non finalisés doit être protégée sous peine de tarir une source de connaissances souvent à l’origine de découvertes majeures quoiqu’imprévisibles. Il est également important de laisser aux chercheurs une liberté vitale, sans les accabler de tâches étrangères à leurs travaux et d’insécurités budgétaires. Je ne crois pas aux politiques assénées d’en haut : c’est avec tous les acteurs de la recherche que la France doit se fixer des objectifs ambitieux.

Enfin, nous ne sommes plus à une époque où les débats scientifiques peuvent rester l’apanage du savant et du politique : un troisième acteur a fait irruption, le citoyen qu’on ne peut renvoyer à son ignorance de profane car ces choix le concernent. C’est à ce prix qu’on agit efficacement dans un monde incertain et que les décisions, politiques et scientifiques, retrouvent une légitimité.

La recherche est une formidable aventure humaine. Il lui faut la passion des hommes et des femmes qui s’y consacrent, le soutien de la puissance publique, la mobilisation des entreprises, une exigence d’excellence et de transparence. Je vous propose d’en faire, pour la France, le moteur d’un nouveau désir d’avenir.


www.desirsdavenir.org
17 Janvier


17 Janvier
Nouveau référendum sur un nouveau traité européen plus "social" en 2009 et réforme des statuts de la Banque centrale européenne: Ségolène Royal a en grande partie révélé son programme européen. La candidate à l'élection présidentielle a précisé ce qu'elle entendait faire pour sortir de l'impasse institutionnelle provoquée par les "non" français et néerlandais du printemps si elle était élue.

"Je souhaite que le peuple français soit à nouveau saisi par référendum en 2009", a-t-elle déclaré à quelques journalistes aux côtés de Juncker, le Premier ministre luxembourgeois. "Mon idée c'est que ce référendum aurait lieu en même temps que les élections européennes".

C'est la première fois que la candidate socialiste s'inscrit dans le calendrier défini par les dirigeants européens, à savoir une esquisse de compromis en juin , sous présidence allemande, un accord sous présidence française fin et une ratification avant les élections européennes de juin 2009.

"Je souhaite qu'au moment de la présidence française les solutions soient trouvées", a-t-elle expliqué.
Ces précisions ne manqueront pas de rassurer la chancelière allemande Angela Merkel, dont l'entourage souhaite la clarté de la part des principaux candidats à l'élection présidentielle.


"RISQUES POLITIQUES"

"Nous serons crédibles et surtout les salariés de l'Europe auront le sentiment de ne pas être les laissés-pour-compte (...) que si l'Europe avance concrètement et efficacement sur la lutte contre le chômage et en particulier grâce à l'investissement massif dans la recherche, l'innovation et toutes les formations professionnelles. Certes, la situation est "difficile en France" et un nouveau référendum constitue un pari risqué."

"Mais je ne veux pas qu'elle pénalise les pays européens qui se sont déjà prononcés. En revanche, ce que je souhaite, c'est qu'il y ait un volet social pour que les droits des travailleurs soient pris en considération dans cette nouvelle Europe."

Des engagements seraient pris dans un "texte social dont il reste à discuter du statut" et dont elle n'a pas précisé le contenu - c'est exactement ce que Merkel envisage en privé.

"Je suis prête à prendre même des risques politiques sur cette question-là (...) et expliquer aux Français que si l'Europe s'est remise debout, alors nous avons le devoir de lui donner les moyens institutionnels de fonctionner."

C'est Jean-Claude Juncker qui s'est chargé de préciser le contenu du volet social voulu par la candidate.

"Nous sommes d'accord sur l'idée qu'il faudra compléter le traité envisagé par une déclaration sociale plus engageante", a-t-il expliqué en parlant d'un "socle de droits sociaux minimaux pour les travailleurs, vieille idée jamais réalisée".

SALAIRE MINIMUM EUROPÉEN

Les dirigeants européens se mettraient d'accord "sur le principe qu'il doit y avoir un salaire social minimum partout, qu'il faudrait un revenu minimum d'insertion, un revenu minimum garanti partout, libre aux Etats d'en fixer le niveau (...) qu'il y ait des règles minimales en matière de licenciement".

Une telle déclaration sera difficile à arracher aux pays qui, comme le Royaume-Uni ou la Pologne, n'ont pas encore ratifié le traité, ce qui a été fait par 18 pays.

Ségolène Royal a également enfourché son autre cheval de bataille, la remise en cause des statuts de la BCE.

"Je crois que le gouvernement économique européen doit être beaucoup plus actif", a-t-elle dit. "Ce n'est pas à la Banque centrale européenne de prendre seule les décisions. Il ne s'agit pas de remettre en cause son indépendance mais il s'agit de ne pas la laisser exercer une omnipotence."

"Il est important que la Banque centrale européenne ait comme objectif non seulement la maîtrise de l'inflation, mais également la croissance et donc le progrès social", a-t-elle ajouté en prônant un "élargissement de son statut".

Avec Reuters
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