Des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Inde, le Brésil, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les pays scandinaves, le monde entre à grande vitesse dans la société du savoir et s’en donne les moyens. Pas la France car sa recherche et son enseignement supérieur sont paupérisés. Nous sommes loin de respecter l’engagement européen de Lisbonne d’y consacrer 3% de notre PIB et, depuis 2002, notre effort de recherche a carrément baissé. Malgré ses atouts et le talent de ses chercheurs, la France est à la peine.
Nombre de jeunes chercheurs ne trouvent qu’à l’étranger les moyens de travailler qu’on leur refuse ici. Exil forcé plutôt que mobilité choisie et temporaire. Perte sèche pour le pays. Les chercheurs sont las des incantations sur la recherche moteur de la croissance et du rayonnement français car les actes les démentent. Ils s’inquiètent d’une gestion technocratique et comptable qui érige le court-terme et la précarité en dogme.
Mal comprise, mal financée, mal traitée, la recherche a besoin de cohérence et de sécurités. D’une vision, d’une volonté et d’une confiance inscrites dans la durée. Elle a besoin d’un effort pérenne, garanti par une loi de programmation pluri-annuelle élaborée avec tous les acteurs et tenant compte des propositions de la communauté scientifique lors des Etats-Généraux de la recherche.
Pour doter le pays du potentiel nécessaire à son redressement, corriger notre déficit d’emplois scientifiques, offrir aux chercheurs d’aujourd’hui et de demain des conditions de travail performantes et attirer vers la recherche les jeunes en leur offrant des carrières attractives, je propose d’augmenter de 10% par an la dépense publique consacrée à la recherche, de mobiliser les Régions et l’Europe sur cette priorité stratégique, d’inciter par une fiscalité repensée et correctement évaluée la recherche privée à accompagner cet élan.
Une recherche forte a besoin d’universités fortes, à la hauteur des standards internationaux, coopérant en réseaux (avec les grandes écoles, d’autres universités, les organismes scientifiques) et offrant aux jeunes doctorants un véritable statut. Investir à long terme dans la recherche, c’est miser à tous les niveaux sur le développement et la transmission des connaissances, revaloriser les métiers scientifiques et y encourager la mixité. C’est aussi faciliter les coopérations entre laboratoires publics et secteur privé car il en va de la vitalité industrielle de la France, de la capacité d’innovation et de la compétitivité de nos entreprises, des technologies et des emplois de demain. La recherche publique doit en même temps garder sa capacité d’expertise à l’abri des intérêts particuliers, comme le montrent les graves problèmes déontologiques surgis à ce propos aux Etats-Unis.
Fixer à la recherche de grands enjeux et des questions à résoudre, énoncer des priorités sur lesquelles la mobiliser, il le faut. La recherche finalisée par la technologie et le développement est indispensable. Mais je tiens aussi à souligner l’importance de la recherche fondamentale, de ces travaux « inintentionnellement productifs », affranchis d’une logique de retour rapide sur investissement et de contractualisation à court terme. La liberté d’effectuer des travaux non finalisés doit être protégée sous peine de tarir une source de connaissances souvent à l’origine de découvertes majeures quoiqu’imprévisibles. Il est également important de laisser aux chercheurs une liberté vitale, sans les accabler de tâches étrangères à leurs travaux et d’insécurités budgétaires. Je ne crois pas aux politiques assénées d’en haut : c’est avec tous les acteurs de la recherche que la France doit se fixer des objectifs ambitieux.
Enfin, nous ne sommes plus à une époque où les débats scientifiques peuvent rester l’apanage du savant et du politique : un troisième acteur a fait irruption, le citoyen qu’on ne peut renvoyer à son ignorance de profane car ces choix le concernent. C’est à ce prix qu’on agit efficacement dans un monde incertain et que les décisions, politiques et scientifiques, retrouvent une légitimité.
La recherche est une formidable aventure humaine. Il lui faut la passion des hommes et des femmes qui s’y consacrent, le soutien de la puissance publique, la mobilisation des entreprises, une exigence d’excellence et de transparence. Je vous propose d’en faire, pour la France, le moteur d’un nouveau désir d’avenir.
www.desirsdavenir.org
Commentaires
Déchargez les chercheurs de taches oui .... mais comment ? Je suis directeur d\\\'un laboratoire universitaires de 18 chercheurs, sans secrétariat, sans décharge horaire de cours (j\\\'ai 300h inscrites à mon programme - au lieu de 192 statutaires), et mon budget de laboratoire est de 16000euros par an pour les 18 E-Chercheurs et les 35 doctorants ! Mettre à niveau c\\\'est au moins trois emplois : un emploi de secrétariat, un ingiéneur études pour traiter les données de nos recherches, et un emploi de Maitre de conférences pour me suppléer et diminuer ma charge de cours ....puisque je suis aussi membre d\\\'un conseil de gestion, du nureau de l\\\'école doctorale ... et que je produits quand même mes 2 ou 3 articles ou communications de congrès international par an ! .
Ou trouver le budget, sachant qu\\\'en sciences humaines nous ne créerons pas de sociétés comerciales pour vendre nos brevets, ni n\\\'aurons de subventions de Total ou de telle autre industrie comme nos collègues chimistes ou autres ...
Tripler le budget je n\\\'y crois pas et personne n\\\'y croira : sortir de la bureaucratie en revanche c\\\'est possible et cela allégera le travail : de l\\\'autonomie, de la souplesse ! Par exemple plus de possibilité d\\\'employer nos étudiants aux taches d\\\'administration de l\\\'université et des laboratoires au lieu qu\\\'ils aillent travailler dans les supermarchés, donc sortir d\\\'un régime de droit social des étudiants idiot et de conttraintes budgétaires absurdes.
6 documents en trois exemplaires et trois signatures avant acceptation pour les trois contrôle de la comptabilité pour payer 15 heures à une étudiante qui a saisi les données d\\\'une recherche ... ce n\\\'est pas du contrôle c\\\'est du sabotage.
La recherche universitaire crèeve de bureaucratie et du manque d\\\'emplois d\\\'aides à la recherche, alors qu\\\'il va falloir renouveler le personnel du "baby-boum" (dont je fais partie) dans les 10 ans.
Dernière réflexion : les sciences humaines sont des sciences complexes, et même des sciences du complexe; et c\\\'est parfaitement rentable. C\\\'est avec des travaux issue de la psychlogie et de la sociologie que travaille votre conseiller en communication, c\\\'est en étudiant la souffrance au travail qu\\\'on améliore aussi le bien-être des salaréi et donc la productivité, c\\\'est avec un connaissance fine de l\\\'histoire du tissu industriel qu\\\'on comprend la désindustrialisation etc. ALors la "révolution" de la recherche ce n\\\'est pas ce monstre bureaucratique de l\\\'ANR c\\\'est de revenir sur des entités de gestions trop petites (les actuelles universités) à l\\\'intérieur desquelles la liberté de créer des laboraoires innovant et hors des cadres étriqués des actuelles direction scientifique du ministère que l\\\'on peut en sortir.
AUtonomie réelle des universités, et évaluation non secrète et dialoguante des laboratoires, comme des unités CNRS, comme de tous les orgnaismes de reccherche : il ya du pain sur la planche.
Bien sur qu'il faut aider la recherche francaise ,c'est lamentable de voir nos chercheurs s'exiler .
Pourquoi partent ils a l'etranger ?
Parce qu'ils y sont mieux payes ?
C'est un probleme epineux , mais il faut essayer de le resoudre
Cependant les développements et financements doivent être proposés avec des échéances à courts, moyens et longs termes avec des objectifs de résuttats.
Il faut que les chercheurs contribuent à la recherche et n'ont pas d'en vivre sans obligation de résultats.
La recherche doit être mise au service de la société et permettre de générer des emplois en france et non pas à l'étranger.
Il peut y avoir des communications avec l'étranger certes, mais les bénéfices des recherches faites en France doivent revenir à notre pays.
Pour en revenir à La recherche, Monthubert que j\\\'avais entendu en septembre sur France culture avait déjà manifesté le désir de vous rencontrer, il vient de réitérer ce souhait sur France Inter. Il a , je crois, beaucoup de choses à dire et sur le fond et sur la manière. Il avait entre autres dénoncé le noyautage qu\\\'a exercé Chirac dans des postes importants.
Avec vous jusqu\\\'à la victoire
Nicole dite\\\" tout ouïe\\\"
OPERATION IL FAUT SAUVER LE SOLDAT LE PEN
Si Le PEN obtient ses 500 signatures, cette année .
J'en déduirai que la pression sur les maires UMP a été très efficace encore cette fois ci.
Comme en 2002, dans l’opération monter de toute pièce par les barbouzes de Chirac et Sarkozy, afin de demander à Pasqua et aux autres candidats de droite de retirais leurs candidatures, afin de faire barrage à Lionel Jospin, de manière qu’il se retrouve en troisième position, et ne puisse pas prétendre être au deuxième tour.
Cette opération se nommé « il faut sauver le soldat Le Pen », ce qui obliger les barbouzes de Chirac et Sarkozy, a se rendre auprès des maires de droite afin de leurs expliqué pourquoi ils devaient donner leurs signatures à Le Pen, pour se premier tour des présidentielle, afin de retrouver Le Pen et Chirac au second tour en face a face des élections présidentielle de 2002.
Chirac est pourri dans sa tête, mais attention, c’est un super combattant…
Madame Ségolène, est ce que votre staff, a étudier cette éventualité.
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