Vingt républicains d’extrême droite ont paralysé le Congrès américain pendant cinq jours en refusant de soutenir le leader républicain Kevin McCarthy, lui-même assez réactionnaire, président de la Chambre, lui refusant ainsi la majorité des membres de la Chambre. Sans président, la Chambre était incapable de faire quoi que ce soit : elle ne pouvait pas élire de nouveaux membres, créer des comités ou adopter des lois. L’impasse a pris fin le 6 janvier lorsque, au quinzième tour de scrutin, McCarthy a fait plusieurs autres concessions au bloc de droite en leur donnant un pouvoir disproportionné.

Tous les opposants républicains de McCarthy ont des records d’extrême droite. Ils forment aujourd’hui les stormtroopers législatifs de l’ancien président Donald Trump qui, comme l’enquête de la Chambre l’a prouvé, a mené la tentative d’insurrection violente en janvier 2021. Plusieurs des vingt ont été impliqués depuis le Congrès pour soutenir le volet législatif du coup d’État. Douze d’entre eux soutiennent les fausses affirmations de l’ancien président Donald’s Trump, niant les résultats de l’élection présidentielle de 2020 remportée par le président Joe Biden. Quinze d’entre eux ont voté pour annuler les résultats du collège électoral de l’élection de 2020. Dix-sept d’entre eux ont été approuvés par Trump. Dix-neuf d’entre eux sont membres du groupe d’extrême droite House Freedom Caucus (auquel appartiennent environ 20 % de tous les représentants républicains). Quelques-uns d’entre eux ont parlé devant des organisations nationalistes blanches. Désormais, ces vingt représentants sur 434 détiennent les principaux leviers du pouvoir.

McCarthy a concédé à ses adversaires le contrôle effectif de plusieurs comités du Congrès, bien qu’ils n’aient pas la majorité. Et il leur a donné le pouvoir d’appeler à renverser l’orateur à tout moment. Le bloc de droite pourra désormais paralyser des processus législatifs aussi essentiels que l’adoption du budget fédéral et la fixation des limites de la dette fédérale.

D’autres groupes de droite ont eu une influence sur le Congrès dans le passé. Des années 1950 à aujourd’hui, la John Birch Society, un groupe anticommuniste d’extrême droite, a eu des milliers de membres et une influence significative au sein du Parti républicain. Larry McDonald, un représentant américain de Géorgie a été élu chef national de la société John Birch en 1983, bien qu’il soit décédé la même année dans un accident d’avion. Dans les années 1950 et 1960, de nombreux dirigeants républicains conservateurs ont critiqué la société Birch pour son extrémisme.

La dernière fois que les États-Unis ont vu des politiciens violents et de droite au Congrès, c’était à l’apogée du Ku Klux Klan dans les années 1920 à 1940. Le Klan des années 1920 était non seulement anti-noir, mais aussi anti-catholique et anti-juif. Le Klan a été impliqué dans de violentes attaques contre des Noirs, y compris des lynchages, il est également devenu une force du Parti démocrate. Plusieurs membres du Klan ou compagnons de voyage ont été élus démocrates au Sénat américain, à la Chambre des États-Unis, aux postes de gouverneur et aux bureaux des États et locaux.

Quelque 11 membres du Klan ont été élus au Sénat américain, tandis que cinq autres ont été soutenus par le Klan. Le Klan a également élu plusieurs représentants américains et six gouverneurs au cours de cette période. La plupart de ces politiciens du Klan venaient du Grand Sud, mais d’autres étaient des sénateurs ou des gouverneurs de l’Oklahoma, du Colorado et de l’Oregon. Au cours des années 1960, alors que les hommes du Klan terrorisaient le mouvement des droits civiques des Noirs, les législateurs du Klan ont travaillé pour bloquer la législation sur les droits civiques, mais ils ont échoué, à partir de 1964. Certains d’entre eux sont restés membres du Congrès jusque dans les années 1980.

Le mouvement de droite d’aujourd’hui est encore plus important et plus répandu que ne l’était le Klan. Il va falloir résister partout à ce danger de la droite.

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