Nous soutenons comme solution à la question palestinienne et à la question juive avant tout : 1) le démantèlement de l’État colonial, d’apartheid et d’occupation d’Israël, qui n’a apporté que souffrance à la population palestinienne et n’a jamais permis la sécurité de la population juive. population d’Israël et d’ailleurs comme le dit sa fausse propagande, bien au contraire, et 2) l’établissement d’un État démocratique, social et laïc dans la Palestine historique de 1948 pour tous (Israéliens et Palestiniens) sans aucune forme de discrimination et dans lequel chaque Palestinien , qu’ils soient réfugiés internes ou réfugiés dans des pays étrangers, ont le droit de retourner dans leur pays et leur foyer d’origine dont ils ont été déplacés de force en 1948, 1967 et après.
En même temps, la libération de la Palestine doit être une reconstruction de la Palestine. Cela nécessite une révolution agraire, permettant aux Palestiniens qui le souhaitent de récupérer leurs terres, sans faire régresser l’agriculture actuelle et réduire à la pauvreté ceux qui la travaillent. Cela nécessite une planification économique et humaine, permettant aux réfugiés de se libérer socialement sans expulser des millions de Juifs. Cela fait également partie des changements structurels provoqués par le colonialisme. Plus généralement, cela doit également inclure un projet global de développement économique et de reconstruction pour garantir aux Palestiniens leurs droits sociaux et économiques. Toute tentative de les ignorer serait non seulement réactionnaire, mais aussi vouée à l’échec.
D’un point de vue internationaliste, toute solution progressiste à la question de Palestine nécessite la reconnaissance du droit à l’autodétermination nationale du peuple palestinien, du droit des réfugiés à réintégrer leur patrie et à intégrer cette dernière dans un cadre fédéral socialiste régional. .
Trotsky a déclaré que la question juive ne sera pas résolue par le sionisme ou par la création d’un État juif.
La question d’un État binational en Palestine, c’est-à-dire la reconnaissance des droits autonomes des Juifs israéliens ou la reconnaissance des Juifs israéliens comme entité nationale, ne pourra se poser que lorsque toutes les institutions sionistes auront disparu.
Défendre, aujourd’hui, le droit à l’autodétermination des Juifs israéliens est soit réactionnaire, soit absurde : réactionnaire parce que cela revient à reconnaître la légitimité du colonialisme sioniste ; absurde dans la mesure où une telle défense serait présentée comme une exigence, alors que les Juifs sont en mesure non seulement de parvenir à leur autodétermination, mais aussi de refuser celle des Palestiniens.
Comme l’ont déclaré des membres du parti israélien d’extrême gauche Matzpen en Israël : « Il ne s’agit pas du droit à l’autodétermination des Juifs israéliens dans le contexte actuel. Ce dont nous discutons ici, c’est du droit à l’autodétermination dans le cadre de la révolution socialiste… ». En d’autres termes, il s’agit du droit à l’autodétermination des Juifs israéliens une fois le sionisme vaincu et l’État juif détruit. Mais ils ajoutent : « Le droit à l’autodétermination des Juifs israéliens ne peut pas limiter le droit au retour des Palestiniens. »
Mais ce n’est qu’à travers cette stratégie révolutionnaire régionale que nous pouvons envisager cette solution, qui implique l’établissement d’un État démocratique, socialiste et laïc dans la Palestine historique, avec des droits égaux pour les peuples palestinien et juif, au sein d’une fédération socialiste à travers la région MENA.
Pour mettre en œuvre cette stratégie, les Palestiniens doivent forger une nouvelle direction politique engagée dans l’auto-organisation depuis la base au sein de la Palestine historique et de la région. Ils ne peuvent pas y parvenir seuls, mais doivent le faire en collaboration avec les socialistes de l’Égypte au Liban, en passant par la Syrie, l’Iran, la Turquie, l’Algérie et tous les autres pays.
La tâche la plus importante pour ceux qui se trouvent en dehors de la région est de convaincre la gauche, les syndicats, les groupes et mouvements progressistes de soutenir la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël. La campagne BDS place les droits fondamentaux du peuple palestinien au centre des préoccupations du mouvement de solidarité avec la Palestine :
1. Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes et démanteler le mur ;
2. Reconnaissant les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à l’égalité absolue ;
3. Respecter, protéger et promouvoir les droits des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers et leurs propriétés, comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU. »]]. En imposant cela aux institutions et aux entreprises des puissances impérialistes, en particulier aux États-Unis, nous contribuerons à bloquer leur soutien à Israël et à d’autres régimes despotiques et à affaiblir leur emprise dans la région.
La libération de la Palestine nécessite donc la libération de tous les peuples vivant sous les tyrans de Damas, Riyad, Doha, Téhéran, Ankara, Abu Dhabi, Le Caire, Amman et tous les autres. Comme l’écrivait un révolutionnaire syrien depuis le plateau du Golan syrien occupé par Israël à l’été 2014, « la liberté, un destin commun pour Gaza, Yarmouk et le Golan ». Ce slogan porte l’espoir d’une transformation révolutionnaire régionale, seule stratégie réaliste de libération.
Ceci est un extrait d’un ouvrage plus long.
Source >> Point de vue international
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Joseph Daher est un militant et universitaire de gauche suisse-syrien. Il est l’auteur de Hezbollah : L’économie politique du Parti de Dieu et de la Syrie après les soulèvements, L’économie politique de la résilience de l’État.
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