15 Mars

Face à la montée de François Bayrou dans les sondages, deux lignes s'affrontent au PS. Certains vous conseillent d'être plus à gauche, d'autres vous demandent d'assumer le virage social-démocrate. Quelle est votre position ?

La ligne, c'est moi qui la trace. Je suis moi-même, je regarde la réalité de la France telle qu'elle est, je propose des solutions efficaces en expérimentant ce qui mérite de l'être, sans être prisonnière d'aucun dogme. Mais c'est une révolution difficile à accomplir : il faut que les Français acceptent de projeter sur une femme l'exercice du pouvoir.

Si vous êtes élue, ferez-vous le changement en cent jours ou en cinq ans ?

La profondeur de la crise appelle une révolution. Dès l'automne, il y aura un référendum sur les institutions pour instiller une dose de proportionnelle, renforcer les pouvoirs du Parlement, favoriser la démocratie participative, à travers les jurys citoyens, et développer une action politique qui rende compte au jour le jour et qui soit capable de s'affranchir des lobbies. Et immédiatement, je prendrai des mesures pour débloquer l'économie.

Toucherez-vous à l'équilibre des pouvoirs locaux ?

Je ne pense pas qu'on puisse supprimer un échelon, cela mettrait plus de perturbation que d'ordre. En revanche, il faut répartir de façon claire les responsabilités entre les différentes collectivités. C'est ainsi que l'on pourra éviter les doublons. Pour faire cette réforme, il faudra supprimer le pouvoir de veto du Sénat sur les questions institutionnelles.

Quelle sera votre première action économique ?

L'emploi des jeunes. Ce qui ronge le plus la société française, c'est la difficulté qu'éprouvent les jeunes qualifiés à s'insérer sur le marché du travail. Je veux m'inspirer de ce qu'a fait Tony Blair lors de son premier mandat. Il a appelé les entreprises à se mobiliser fortement et il a réussi en très peu de temps à obtenir des résultats

Les emplois-jeunes, cela rappelle ce qu'avait fait Lionel Jospin en 1997...

Les emplois-jeunes n'étaient pas destinés au secteur privé, sauf les associations. Les emplois-tremplins ont aussi vocation à aider à la reprise d'emplois dans les entreprises. Ce qui se passe en régions me rend optimiste : on peut dépasser l'objectif des 500.000 emplois-tremplins en cinq ans si on parvient à sortir de l'économie de la méfiance. Par ailleurs, les universités doivent s'investir dans le placement de leurs étudiants. En contrepartie, elles obtiendront l'autonomie sur leurs budgets.

Après vos consultations avec les partenaires sociaux, les sentez-vous prêts à sortir de ce que vous appelez l'économie de la méfiance ?

J'ai trouvé les syndicats beaucoup plus déterminés que le Medef. Ils ont envie d'entrer dans une nouvelle ère des relations sociales. Le Medef est plus crispé. Je l'ai trouvé en retrait par rapport aux attentes des PME. Le président du Centre des jeunes dirigeants a été beaucoup plus allant. A condition que la logique soit celle du " gagnant-gagnant ", les syndicats sont prêts au compromis social. C'est prometteur.

Quelle réforme de la représentativité souhaitez-vous ?

La représentativité doit être fondée sur l'élection. Les syndicats ne sont pas d'accord entre eux sur l'élection à retenir. Il faudra en discuter. De toute façon, je veux créer les conditions d'un syndicalisme de masse. L'essentiel est que plus aucun salarié n'ait peur d'adhérer à un syndicat.

Vous avez pourtant renoncé à l'adhésion obligatoire des salariés aux syndicats...

C'était une bonne idée, mais trop révolutionnaire pour l'instant.

Qu'est-ce qui relèvera de la négociation entre patronat et syndicats et de la décision politique ?

Sur tous les sujets, la négociation doit avoir le premier mot. Les solutions négociées sont toujours plus intelligentes et plus durables. Ainsi, la conférence sur les revenus et la croissance sera convoquée immédiatement. L'Etat garantira la qualité des négociations et fixera le cap, qui est d'augmenter le pouvoir d'achat. Ensuite, je fais confiance au dialogue social. Le Parlement sera là pour généraliser les accords sociaux et leur trouver des financements. L'une de mes priorités, c'est de réconcilier le pays avec ses entreprises. Comment le peut-il quand le CAC 40 affiche les plus gros bénéfices de son histoire et que les rémunérations des dirigeants sont insolentes, alors que les entreprises sous-traitantes n'ont jamais été autant en difficulté ?

Qu'est-ce qui vous choque particulièrement : les 100 milliards d'euros de bénéfices des grands groupes ?

Ce qui me choque, c'est qu'il y ait autant d'argent, d'un côté, et autant de dégâts sociaux, de l'autre. La logique de financiarisation est destructrice sur le plan économique. Il faut rendre plus transparente la répartition des profits, pour qu'ils soient réinvestis au service de l'emploi. Même les économistes les plus libéraux le disent !

Qui doit décider de cette répartition du profit : les actionnaires comme aujourd'hui ou l'Etat ?

La puissance publique doit aussi s'impliquer.

Etes-vous favorable à une hausse de la fiscalité sur le capital ?

Il ne s'agit pas de l'augmenter par esprit de système, mais d'avantager les entreprises de main-d'oeuvre.

Globalement, travaille-t-on suffisamment en France ?

Le pays doit travailler plus, bien sûr, mais en donnant du travail à ceux qui n'en ont pas aujourd'hui, les jeunes et les seniors. Les entreprises qui veulent faire des heures supplémentaires le peuvent déjà largement.

Comment envisagez-vous la généralisation des 35 heures, notamment pour les très petites entreprises ?

Les partenaires sociaux négocieront.

Vous évoquez souvent l'idée d'aides modulables ou conditionnelles aux entreprises. Pouvez-vous préciser ?

Je souhaite moduler les aides aux entreprises en fonction de leur politique en matière d'emploi, de leur engagement dans l'innovation, mais aussi de leur exposition à la compétition internationale.

Vous avez eu des mots très durs pour les banques...

Elles ne prennent plus de risques pour financer les entreprises, laissant aux collectivités locales le soin de le faire. Ce n'est plus acceptable. Elles doivent aider les PME à se développer.

Comment concevez-vous la modulation de l'impôt sur les sociétés ?

Je suis favorable à une baisse de l'impôt pour les entreprises qui exportent. Car le combat économique est de conquérir des marchés extérieurs.

Quelle serait l'ampleur de la baisse ?

Je n'ai pas, à ce stade, à entrer dans le détail. Ce sera au gouvernement et au Parlement de le faire.

Une entreprise n'exportant pas subirait à la fois la perte de ses allégements de charges et la hausse du SMIC à 1.500 euros... N'est-ce pas un peu lourd ?

Il y a des entreprises qui ont besoin d'aides, d'autres pas. Je veux aider les entreprises qui en ont vraiment besoin, et mettre fin aux effets d'aubaine. Partout, c'est la politique du donnant-donnant qui doit prévaloir.

L'Allemagne a restauré sa compétitivité en abaissant le coût du travail. La France n'a-t-elle pas besoin de cela plutôt que d'une hausse du SMIC et des bas salaires ?

Le pouvoir d'achat du salaire minimum est, en France, l'un des plus bas d'Europe. Et on peut être compétitif avec des salaires corrects pour les salariés.

Selon Eurostat, exprimé en parité de pouvoir d'achat, il est parmi les plus élevés...

Mais cette comparaison est effectuée sur la base d'indices des prix qui ne reflètent pas le pouvoir d'achat réel des bas salaires. C'est pour cela que je veux réinjecter du pouvoir d'achat. Ce n'est pas avec des emplois précaires, mal payés, à temps partiel qu'on aura des salariés motivés, efficaces.

Pour vous, la solution est-elle dans la TVA sociale ?

On connaît les inconvénients de la TVA sociale, qui n'est pas équitable socialement. D'une façon générale, je souhaite stabiliser les règles. Je suis favorable à ce qu'un cadre fiscal et social soit défini avant la fin de cette année, pour les années à venir. Les acteurs économiques ont besoin de visibilité.

Vous voulez maintenir le taux de prélèvements obligatoires ?

Oui. Je ne suis pas de ceux qui prétendent à la fois baisser les prélèvements et la dette. C'est impossible. Il faut être sérieux, sinon on décrédibilise le discours politique.

Sur ce point, vous êtes d'accord avec François Bayrou...

Il n'a pas de programme, François Bayrou, et il s'en vante !

Allez-vous revenir sur la réforme de l'impôt sur le revenu ?

Le nouveau barème a scandaleusement creusé les inégalités. Il devra être redébattu dans le cadre de la loi de Finances . Ce qui s'est passé sur les tranches les plus hautes n'est pas juste.

Pourquoi n'êtes-vous pas plus précise sur ce sujet ? Il est légitime que les Français connaissent vos intentions fiscales avant l'élection.

Je veux que cette question soit reliée au reste. Mon seul dogme en la matière est la justice et l'acceptation de l'impôt. Cela suppose que les Français comprennent ce qu'on fait de leur argent. Je suis favorable à un budget de l'Etat participatif, afin que les Français soient associés à la manière dont est utilisé l'argent de leurs impôts. Moi, je le fais dans ma région. Au niveau national, c'est plus compliqué, mais il faut y réfléchir.

Vous n'avez pas retenu l'idée de Dominique Strauss-Kahn d'un impôt sur les Français de l'étranger ?

Je ne pense pas qu'il faille taxer tous les Français de l'étranger pour empêcher quelques expatriations fiscales. Et je relève un paradoxe : la droite a voté le bouclier fiscal et certains de ses amis s'en vont quand même.

Vous ne toucherez pas à l'ISF ?

Non. Vous avez ouvert votre discours de Villepinte en dénonçant le poids de la dette, avant d'annoncer 100 propositions souvent très coûteuses. Où sont les économies ?

Sur la réforme de l'Etat, il y a des marges de manoeuvre. Nous devons avoir un Etat qui fonctionne bien et qui diminue son train de vie, même si c'est en partie symbolique. Je suis favorable par exemple à la diminution du nombre de ministères. Et puis surtout, il y a la décentralisation. Quand j'ai rencontré José Luis Zapatero en Espagne ou Romano Prodi en Italie, ils m'ont dit tous les deux que c'est par la décentralisation qu'ils ont réduit les dépenses de la collectivité.

Mais en France, la décentralisation s'est toujours traduite par un doublement des postes et des dépenses.

C'est cela justement qu'il faut éviter à l'avenir.

Y aurait-il obligation pour l'Etat de diminuer d'autant le nombre de ses agents ?

Oui. Jusqu'à présent, l'Etat a refusé de se délester et de perdre son pouvoir central. Moi je dis qu'il faut réajuster le nombre des agents publics en fonction des transferts de compétences.

Globalement, quand on raisonne Etat et collectivités ensemble, faut-il baisser les effectifs publics ?

Il faut un redéploiement assez drastique. Dire qu'on ne remplacera pas un fonctionnaire sur deux, comme le fait Nicolas Sarkozy, c'est inacceptable, car c'est détruire les services publics.

Et puis, c'est faire preuve d'un certain mépris pour les fonctionnaires que de leur dire qu'un sur deux ne sert à rien. La réforme nécessaire de l'Etat, la droite ne peut pas la faire parce qu'elle n'aime pas le service public. Moi, je la ferai, parce que je suis attachée au service public.

L'Etat doit-il revenir à 100 % d'EDF ?

Je suis favorable à une maîtrise réelle de l'Etat sur EDF. Et pourtant, je ne suis pas une dogmatique de la nationalisation. Les enjeux sont tels - constitution d'un pôle européen de l'énergie, développement des énergies renouvelables, avenir du nucléaire - qu'il est essentiel que l'Etat maîtrise ce secteur stratégique.

Vous critiquez beaucoup Nicolas Sarkozy, moins François Bayrou...

C'est faux. Son " on ne dépense rien " me paraît très dangereux. Seule une nation qui investit dans les capacités d'avenir - université, recherche, innovation - peut affronter la mondialisation et préparer son avenir.

 

publié par Thomas dans: Ségolène
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Commentaires

Les réponses de Ségolène me satisfont toujours et pourtant je suis politiquement un modéré...  D’ailleurs si je  résume succinctement ma pensée sur quelques  candidats cela donne ceci :

 



- Sarko / Lepen : Non, pour tout l’or du monde je n’en veux pas…

 



- Bayrou/Sarko : Non merci, avec la droite j’ai déjà beaucoup donné et j’aime trop la franchise pour rejoindre le camp de ces « mieux que moi tu meures » ...

 



 - Bayrou : Sa logique m’échappe vraiment. Avec qui veut-il gouverner au juste, il critique tout le monde et n’apporte que peu de solutions nouvelles faisables …

 



- Ségolène Royal : J’adhère à son pacte avec enthousiasme. Avec elle c’est le changement assuré. En plus, une femme, c’est plein d’espérance ! non ? Toute la gauche (celle du oui et du non) sera gagnante et le centre y trouvera tout à fait son compte. Ce n’est pas faire de l’obscurantisme que de dire qu’avec elle les patrons et les ouvriers c’est presque le même combat : le travail honorable quoi !...

 



A la prochaine.

 


Commentaire n° 1 posté par: francis alexandre le 15/03/2023 - 14:17:31

Bravo!.


En voilà un excellent discours de gauche.


Sans se perdre dans les détails et sans énoncer des mesures précises qui pourraient s'avérer inapropriées à cause de leur précision et favoriser ainsi les spécialistes de l'utilisation des lois pour  tirer toujours plus de profit (on rejoint la notion d'effet d'aubaine),Ségolène Royal indique bien, et avec fermeté, les grandes lignes et l'orientation qui donne sens à sa politique de Gauche pour réduire les inégalités.

Commentaire n° 2 posté par: Tiago_jaïme le 15/03/2023 - 14:17:34

Bravo


il est plus que temps que les ténors du parti comprennent que Ségolène est leur chef

Commentaire n° 3 posté par: LeChe le 15/03/2023 - 14:26:28
Très bon entretien, Ségolène Royal est ferme et pragmatique
Commentaire n° 4 posté par: Erasme de Metz(site web) le 15/03/2023 - 14:49:07
Parmi tous les candidats, j'ai le plus confiance en Ségolène Royal. Elle reste ferme dans ses propositions et n'en rajoute pas une toutes les 5 mn comme le font les autres candidats qui vont piquer ses idées sur son site Internet ou écoutent les derniers bobos qu'ils ont rencontrés.
Ma seule réserve, est l'Europe car elle n'a pas tenue compte du vote des français et ses réformes ne seront possibles que si elle impose à l'Europe une refondation complète en Europe Fédérale qui nous libérerait de l'ultralibéralisme de Bruxelles.
Commentaire n° 5 posté par: JCC le 15/03/2023 - 16:13:13

trés claire et trop polie Mais je me demande si vous êtes en campagne ou si vous allez vous décider enfin à riposter à critiquer vertement le bilan Chirac Sarko Bayrou UMP UDF sortant, et faire baisser l\\\'influence de EL NEP et sa fille ENIRAM. j\\\'espère que le verlan et l\\\'argot ne sont pas censurés par les modérateurs mais on n\\\'a pas envie de se faire embrouiller à nouveau par les 3 avocats El nep ,sa fille Eniram ,Ysokras de Guina Boc(a)ssa et le prof Roublé qui veulent priver la gauche du débat du  2 eme tour. ce sont des trés bon avocats qui sont comme dans un proces au tribunal  capable de nous refaire le coup du Guet apens du 21 avril des vrais magiciens. où sont les Badinters les Delors les Roccards qu\\\'attendent les éléphants pour allez dans le magasins d\\\'idée en  porcelaine de la droite, pour y mettre l\\\'ordre juste  en démolisant leurs arguments en terre cuite Et sur les marchés et les places les sorties de d\\\'usines où sont les militants avec les projets et entamer les débats de proximité? Bon courage

Commentaire n° 6 posté par: Pierre Diouf le 15/03/2023 - 16:57:47
Surtout Madame Royal pas de virage social démocrate flou à la Bayrou..Et étre plus à gauche ??? pourquoi ...Nous somme déja à gauche au PS et  à Désirs d'avenirs de maniére intelligente et équilibrée...Ne pas céder surtout aux chantages complétement caduques de Mr Bayrou " le mélangeur d'idées  opportuniste et naviguant à vue dans le brouillard " Les sondages racontent qu'il monte ??? N'est ce pas encore une fois une manip.des sondeurs ..n'est ce pas encore une fois la preuve que les Français on besoin d'étre rassurés par des propos claires et nets car là ..Maintenant les choses doivent étre clairs ..Ils faut dire et redire au peuple Français que l'UDF VOTE UMP A L'ASSEMBLeE a UNE EXECpTION PReS ET que l'UDF a toujours était à droite depuis sa fondation ...( GISCARD D'ESTAING ETC ....)...Il faut démontrer sur le terrain encore et encore  avec le sourire mais avec fermeté que non la Gauche et la Droite ce n'est vraiment pas le méme choix de sociéte !!
Commentaire n° 7 posté par: Corinne de Saint Angel le 15/03/2023 - 18:24:46
J\\\'ai beaucoup apprécié cet interview, car je retrouve dans les réponses de Ségolène  les propositions de son pacte présidentiel, que de trop nombreux Français ne connaissent malheureusement pas.
Ce que dit Ségolène est toujours très cohérent. Je n\\\'ai jamais trouvé dans ces différentes interventions, comme chez Sarkozy, des contradictions ou des retours en arrière.
Elle est la seule à avoir pris le temps d\\\'écouter les Français, de faire la synthèse de leurs doléances et ensuite de proposer ce qui est concrétement réalisable pour que notre société évolue dans dans un sens plus égalitaire en luttant contre les dysfonctionnements, les injustices inacceptables et en s\\\'engageant à respecter ses promesses.
Répartir différemment les richesses par une fiscalité plus juste et  plus transparente, encourager par une imposition moins uniforme les entreprises en privilégiant celles qui sont innovatricres ou génératrices d\\\'emploi sont des solutions qui tranchent nettement avec celles  de Sarkozy ou de Baiyrou. Le vrai changement et l\\\'espoir d\\\'une France qui va mieux, c\\\'est Ségolène!
Commentaire n° 8 posté par: Roland DELLINGER le 15/03/2023 - 18:42:16

c'est trés bien répondu et  cela clarifie beaucoup mieux le programme de Ségolène R oyal


mbreteche

Commentaire n° 9 posté par: breteche martine le 16/03/2023 - 00:39:29
Une interview à la hauteur de nos espérences. Vas y Ségo ne te laisse pas impressionner par des démagos sans projets

Venez visitez ce blog et laissez vos commentaires merci
http://desirsdavenircastelnaumedoc.over-blog.com/
Commentaire n° 10 posté par: jacobs christophe(site web) le 17/03/2023 - 09:55:40

Est-il vrai qu'un fonctionnaire élu retrouve automatiquement son poste en cas de non réelection, contrairement à un salarié du privé? Si vous confirmez cela pensez vous y remédier au nom de l'équité ?


Merci pour votre réponse et bonne chance. 

Commentaire n° 11 posté par: vacca le 19/03/2023 - 18:55:05

Quel projet pour l’école, quelle école pour
la France
 ?

 




 



François Bayrou, ministre de l’Éducation Nationale de 1993 à 1997, garde un silence pudique sur cette période. Peut-être la mémoire qui flanche ? Nous, nous nous en souvenons très bien !

 




 




  • François Bayrou a choisi, dès 1993, l’école privée contre l’école laïque.

     




Il a un projet : réviser la loi Falloux. Il présente en décembre 1993, au nom du gouvernement RPR-UDF, une loi qui comprend cet article : «Les établissements privés sous contrat peuvent bénéficier d’une aide aux investissements. Les collectivités territoriales fixent librement les modalités de leur intervention.»

 



Il veut permettre ainsi aux collectivités territoriales de subventionner les établissements privés au-delà du seuil des 10 % prévu par la loi Falloux.

 



La puissante mobilisation citoyenne contre ce mauvais coup porté à l’école publique et la censure du Conseil constitutionnel ont permis de faire échouer cette tentative.

 



Mais François Bayrou a-t-il définitivement renoncé dans ce domaine, malgré les regrets exprimés ? C’est la question qu’on peut se poser, quand on sait la conception qu’il se fait de la laïcité...

 




 




  • François Bayrou, spécialiste de l’écran de fumée pour ne rien faire.

     




Il engage le ministère de l’Éducation nationale dans une frénésie de groupes de travail et de commissions : le prétendu « nouveau contrat pour l’école », qui débouche sur un catalogue hétéroclite de 158 propositions dont n’émerge pas grand chose, la commission Fauroux pour préparer un référendum sur l’école finalement enterré, les travaux de la commission Bouchez sur le collège restés lettre morte…

 



Il a aussi soigneusement rangé dans les tiroirs les annonces du candidat Chirac : l’aménagement des rythmes scolaires, le développement des filières technologiques et professionnelles, la création d’un statut étudiant…

 




 



Quelle confiance peut-on accorder à quelqu’un qui est profondément de droite et qui dit vouloir gouverner le pays comme il a dirigé le ministère de l’Éducation nationale ?

 




 



Pour ce qui est de l’avenir, l’absence de projet ambitieux sur l’école ne nous amène pas davantage à lui accorder notre confiance.

 



Ses objectifs sont ambitieux : «diviser par deux l'échec scolaire et de multiplier par deux la réussite». Très bien ! Mais, quand on en arrive aux propositions concrètes et aux moyens de parvenir à ce résultat, Bayrou ne se prononce clairement ni sur la question de la concurrence scolaire ni sur celle des ZEP. Sur ce terrain, Bayrou apparaît une fois de plus dans une posture «ni-ni», et non comme porteur d’une espérance nouvelle.

 




 



A l'opposé, Ségolène Royal place l’école au cœur de son pacte présidentiel.

 



Son projet est ambitieux, ses propositions concrètes :

 



- Elle reviendra dès le mois de juin sur les mesures de démantèlement de l’Education Nationale de la droite et des centristes associés.

 



- Elle veut une «révision de la carte scolaire pour supprimer les ghettos et assurer la mixité sociale».

 



- Elle mettra en place, pour la première fois en France, un véritable ciblage des moyens en faveur des écoles faisant face aux plus lourds handicaps.

 



En ZEP, les effectifs des classes de CP et de CE1 seront réduits à 17 élèves par classe, contre environ 22 élèves actuellement, soit une réduction significative de 5 élèves par classe, et une multiplication par 6 du ciblage des moyens.

 



Cette mesure, qui concernera l'ensemble des écoles classées en ZEP (environ 15 % des écoles, soit plus de 250 000 élèves par an en CP et CE1), et non pas une infime fraction d'entre elles, constituera la première tentative pour doter les écoles défavorisées de réels moyens supplémentaires.

 




 



Alors, quelle école voulons-nous pour
la France
 ?

 




 



D S.

 


Commentaire n° 12 posté par: SIMON le 25/03/2023 - 22:32:02

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