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01 Décembre
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L'Etat doit mieux jouer son rôle dans la lutte contre le sida, en remettant la prévention "à l'ordre du jour" et en accordant des "crédits bien plus conséquents" à la recherche publique, estime Ségolène Royal.

"Nous devons remobiliser les énergies et les moyens publics et privés, et faire appel à la responsabilité de chacun pour ne pas baisser la garde et ne pas faiblir dans la lutte contre le sida", déclare la candidate présidentielle socialiste dans un communiqué diffusé à Paris à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la pandémie.

"La prévention doit être remise à l'ordre du jour, et les associations y tenir, avec l'Etat, la première place", souligne-t-elle, saluant la mise en vente de préservatifs à tarif réduit.

"Toute initiative de ce genre est bienvenue, mais cela ne suffit pas. La France paie aujourd'hui la faillite d'une politique de prévention sans vision ni ressort", notamment en direction des adolescents, déplore la présidente de Poitou-Charentes.

"Les progrès de la recherche (...) appellent des crédits bien plus conséquents en France et au niveau européen. Ce n'est pas en étranglant la recherche publique, notamment en biologie, que ce défi pourra être relevé", insiste Ségolène Royal.

Dernier axe, l'aide "massive" aux pays en développement. La taxe internationale sur les billets d'avion, défendue par Jacques Chirac, est un "premier pas mais cela reste insuffisant".

Reuters

01 Décembre

Dans une capitale libanaise sous tension à la veille d'une grande manifestation pro-syrienne, Ségolène Royal a appelé à Beyrouth au rassemblement de tous les Libanais.

Elle a apporté son soutien au Premier ministre, Fouad Siniora, sunnite anti-syrien ayant le soutien des Occidentaux, dont les partis chiites Hezbollah et Amal réclament la démission.
"Le Liban en a assez d'être un pays otage, victime des conflits des autres et qui paie depuis trente ans le prix de ses vertus, la démocratie, la modération ainsi que le pluralisme", a-t-elle déclaré à l'issue de leur rencontre au "Grand sérail", le siège du gouvernement libanais.

Elle a également jugé "indispensable" la mise en place du tribunal international pour juger les auteurs présumés de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en . Le gouvernement de Fouad Siniora a approuvé le projet de statut de cette cour mais il doit encore être ratifié par le Parlement et le président libanais, Emile Lahoud, un allié de Damas.

Un voyage sous tension

Mme Royal est arrivée dans un pays en pleine tourmente, à la veille d'une manifestation à Beyrouth de l'opposition, menée par le parti chiite Hezbollah, qui veut faire chuter le gouvernement du Premier ministre pro-occidental Fouad Siniora. Des personnalités libanaises lui ont d'ailleurs "suggéré" de quitter le Liban dès soir en raison des difficultés que risque de créer cette manifestation, ce que Mme Royal a refusé.

"Je ne veux pas donner de signal négatif, je veux rester à côté des Libanais. Je reste parce que partir malgré les difficultés serait un mauvais signe à donner, une atteinte portée à l'image du Liban. Je vais poursuivre les contacts qui ont été prévus". "Dans la situation préoccupante que connaît aujourd'hui le Liban, je viens affirmer ma condamnation de tout assassinat politique, ma foi dans la démocratie", avait-elle affirmé en quittant Paris.

Ecouter tous les points de vue

Dès son arrivée, Mme Royal a rendu visite à l'ancien président chrétien Amine Gemayel, dont le fils Pierre, ministre antisyrien, a été assassiné le 21 novembre. Elle a salué "l'impressionnante dignité du président Gemayel qui a appelé au calme" après l'assassinat de son fils, "ce qui a permis au Liban de rester rassemblé, évitant de basculer dans le chaos", a-t-elle dit après cette rencontre.

"La France fera tout ce qu'elle peut pour qu'au Liban se lève l'espérance. Le progrès du monde a besoin d'un Liban réconcilié avec lui-même", a-t-elle plaidé à ses côtés.

Amine Gemayel a rendu hommage à "l'amitié ancestrale entre la France et le Liban". "Sans le soutien de la France, le Liban n'aurait jamais pu se libérer de la tutelle syrienne" en , a-t-il déclaré.

Ségolène Royal a ensuite rencontré le président du Parlement, le chiite pro-syrien Nabih Berri. Elle devait ensuite s'entretenir avec le Premier ministre avant un dîner avec le leader druze antisyrien Walid Joumblatt, membre de l'Internationale socialiste.

Mme Royal a souligné qu'elle rencontrerait "les parlementaires de toutes sensibilités politiques ce qui va", a-t-elle dit, "me permettre d'écouter tous les points de vue". Par le biais d'une réunion de la commission des Affaires étrangères, Ségolène Royal devrait entrer en contact avec des représentants du Hezbollah.

La réunion, prévue au Parlement, dans le centre de Beyrouth qui risque d'être paralysé, a finalement été maintenue. Cela "va me permettre d'écouter tous les points de vue", s'est félicitée Ségolène Royal.

La France est avec 1.650 Casques bleus le principal contributeur de la Finul, chargée de consolider la trêve à la frontière libano-israélienne.
Par ce voyage, la candidate socialiste veut "se rendre compte par elle-même de la réalité de la situation, nouer des relations avec les principaux responsables de la région et écouter pour agir juste".

Pour une conférence internationale

Ségolène Royal a réclamé qu'une conférence internationale sur le Liban soit "rapidement" organisée pour "sortir de l'impasse", alors que des manifestations géantes de l'opposition pro-syrienne sont attendues à Beyrouth dans l'après-midi.
"Une conférence internationale rapide sur le Liban est indispensable", a-t-elle plaidé lors d'une rencontre avec les soldats français de la FINUL au sud Liban.
"On voit bien ici sur le terrain que si des initiatives politiques ne sont pas prises pour stabiliser la situation, à ce moment-là les aides économiques ne seront pas efficaces", a-t-elle estimé, évoquant la conférence sur la reconstruction du Liban qui est prévue pour janvier prochain, suite à la guerre qui a opposé cet été entre Israël et le Hezbollah.
"Il y a un préalable politique qui doit intervenir rapidement", a-t-elle encore dit. A cet égard, Ségolène Royal a vivement encouragé la communauté internationale et les "éventuels financeurs du redressement du Liban" à "faire pression".
Au deuxième jour de sa visite au pays du Cèdre, des manifestations monstres sont attendues dans le centre de Beyrouth pour réclamer la démission du gouvernement, à l'appel du Hezbollah et de ses alliés pro-syriens. Ceux-ci contestent notamment la création d'un tribunal sous l'égide de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri.

Avec Reuters/AFP

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