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12 Octobre

     Ségolène Royal effectue son premier déplacement outre-mer, depuis le début de sa campagne présidentielle.

     Pour son premier déplacement outre-mer depuis le début de sa campagne présidentielle, Ségolène Royal ne mâche pas ses mots. Soulignant que l'île compte 100.000 chômeurs et 120.OOO illettrés, la candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle a estimé 12 octobre à la Réunion que l'Etat ne tenait pas ses engagements envers l'Outremer, ajoutant que "la régionalisation exige le maintien d'un Etat fort".

     Elle a également rencontré Paul Vergès, président de la région et chef du PC local, qui s'est refusé à lui apporter son soutien officiel mais n'a pas caché qu'à ses yeux, les dés étaient jetés, dans le cadre de l'élection interne au PS. Il a en effet parlé de son hôte comme "celle qui, dans quelques semaines, aura un statut beaucoup plus évident pour tout le monde".

     Ségolène Royal est venue pour deux jours à la Réunion avec un seul objectif affiché: "écouter" et "se nourrir" de l'expérience des habitants.
Elle a ainsi rencontré des jeunes créateurs d'entreprises à Saint-Denis, puis des militants associatifs dans un foyer pour femmes battues, ou encore des syndicalistes locaux.

Nouvel Obs

11 Octobre

      Chères, chers camarades,

     Au moment où je soumets ma candidature à vos suffrages, je voudrais vous dire à quel point je ressens ce mélange de gravité et de bonheur. En effet, si vous en décidez ainsi, vous me confierez la plus belle des missions, celle d’incarner le changement et l’ardent devoir de victoire, en donnant aux Français un désir d’avenir.

     Ce sont les socialistes qui peuvent accomplir l’audacieuse révolution de porter une femme à la tête de l’Etat et de parachever ainsi leur idéal de parité et de modernité. La campagne sera victorieuse si nous le méritons. Beaucoup de Français ont le sentiment de ne plus être ni écoutés ni compris. La rénovation des méthodes, l’exigence d’écoute et de participation, les réformes précises et crédibles, les réponses apportées aux inquiétudes des catégories populaires détermineront non seulement le résultat pour gagner, mais surtout la confiance pour réussir.

     Forts de nos convictions socialistes, nous sommes capables de rassembler toute la gauche et de mobiliser les Français.

Nous croyons, nous socialistes, que la globalisation financière appelle le renforcement de l’Etat : c’est la droite qui fait le choix de son désengagement et de la paupérisation des services publics.

Nous croyons, nous socialistes, que l’angoisse du lendemain et la précarité ne sont pas une fatalité : c’est la droite qui, par ses choix, fabrique de l’insécurité sociale.

Nous croyons, nous socialistes, que la société de la méfiance, des ghettos et des communautés rivales n’est pas une fatalité : c’est la droite qui affaiblit la République et porte atteinte au pacte social et à la laïcité.

Nous croyons, nous socialistes, que l’arrogance de gouvernement, le mensonge d’Etat et le mépris des citoyens ne sont pas une fatalité : c’est la droite qui fait le choix de l’autoritarisme, de la confusion et de l’irresponsabilité des pouvoirs, attisant la crise démocratique.

« Refuser le cercle de fatalité, le cercle de fer » disait Jaurès. C’est d’abord cela, le socialisme : s’arracher à la pesanteur des habitudes, porter une exigence de justice et de transformation sociale, garder au cœur une révolte vive.

Avant d’embrasser l’idéal socialiste, chacune et chacun d’entre nous s’est élevé contre une injustice qui lui semblait insupportable. Notre passion de l’égalité se nourrit de la flamme de ces refus.

     Pour moi, ce fut le rejet de la place assignée aux femmes par la tradition qui m’a ouvert les yeux et a forgé à jamais mon engagement. De la maîtrise par la femme de son corps jusqu’au combat encore inachevé pour l’égalité professionnelle et politique, sans oublier le sort fait aux femmes asservies dans trop de pays du monde, ce combat illustre tous les autres. Mon adhésion au socialisme s’est aussi nourrie du spectacle révoltant d’une hiérarchie sociale où le privilège de quelques-uns l’emportait sur le droit de tous.

Et ce double refus m’a amenée à la certitude que l’émancipation passait par l’école et par la lutte jamais achevée pour une juste répartition des richesses.
Me présentant à vos suffrages, je crois honnête de vous dire quelques mots de ce que m’a appris l’expérience politique.

     Je n’oublierai jamais l’allégresse de la campagne de 1981. J’ai eu la chance d’y participer, puis de travailler à l’Elysée tout au long du premier septennat de François Mitterrand.
Elue députée sans discontinuer depuis 1988 d’une circonscription rurale, je me suis battue pour l’égalité des territoires, affrontant le poids des conservatismes.
Dans mes fonctions ministérielles, je crois avoir démontré ce que signifie la morale de l’action et de l’efficacité.
Ministre de l’Environnement, j’ai agi avec fermeté contre les lobbys (loi sur l’eau et sur les déchets), mené des négociations âpres, notamment au Sommet de la Terre de Rio, et déjà soutenu les énergies renouvelables.
A l’Enseignement scolaire, dans le gouvernement de Lionel Jospin, je me suis battue pour une école plus juste, contre les violences scolaires, pour l’accès gratuit à la pilule du lendemain et pour l’intégration des enfants handicapés.
A la Famille, j’ai refondé une politique de gauche, réformé l’accouchement sous X, reconnu l’association des parents gays et lesbiens et favorisé la parité entre les deux parents, avec le congé de paternité.
Présidente de Région, après avoir battu l’équipe de Jean-Pierre Raffarin, j’agis avec une majorité de gauche pour renforcer les solidarités, libérer les énergies et faire vivre une démocratie participative. Et j’en tire chaque jour la conviction qu’il faudra aller jusqu’au bout de la décentralisation.

Aujourd’hui, nous avons un grand rendez-vous démocratique.
Je sais la dureté du combat qui s’annonce.
Je ne la crains pas.
Car, je mesure l’espérance qui se lève dans le pays.
J’ai confiance dans notre capacité à joindre nos forces et à rassembler la gauche.

Ensemble, nous mériterons la confiance des Français et nous accomplirons ce changement profond qu’ils attendent : un pays créatif et accueillant à tous les siens et fier de sa diversité ; un Etat au service des citoyens garant d’un ordre social juste et de sécurités durables.

Le projet socialiste fixe les axes de notre politique pour la France et précise les engagements du prochain quinquennat. C’est notre projet, c’est notre bien commun.

De toutes les perspectives exigeantes qu’il ouvre, je retiendrai ici celles qui sont à mes yeux essentielles et que je porterai avec mes mots et mes convictions :

- Pour l’emploi : seule la gauche est capable de relancer la croissance et la confiance en augmentant le pouvoir d’achat car la justice sociale n’est pas un handicap mais un facteur de compétitivité, en investissant dans la recherche et l’innovation, en choisissant résolument l’excellence environnementale, riche d’activités et de métiers nouveaux.

- Pour le pouvoir d’achat : les socialistes doivent moins taxer le travail que le capital. Pourquoi, sinon, se proclamer socialistes ? La gauche ouvrira donc une conférence salariale qui, au-delà de la nécessaire et évidente augmentation du SMIC, confortera tous les salariés, et notamment les plus modestes, dans leur travail et renforcera aussi notre économie. Le succès de cette conférence les incitera puissamment à adhérer au syndicat de leur choix. Mon objectif, c’est qu’avec un syndicalisme de masse, une démocratie sociale fondée sur des règles se mettra en place.

- Pour l’école : l’égalité réelle, c’est de tenir pour tous les élèves la promesse républicaine de réussite. C’est une offre scolaire de qualité sur tout le territoire, c’est le refus que la ségrégation scolaire redouble la ségrégation spatiale et urbaine. C’est le service public de la petite enfance, la lutte contre le décrochage scolaire, des moyens renforcés pour ceux qui en ont le plus besoin, un soutien scolaire individuel et gratuit, l’augmentation de la présence adulte dans les établissements. La France doit aimer tous ses enfants, d’où qu’ils viennent, où qu’ils aient grandi, dans la diversité de leurs talents. Les jeunes sont notre avenir, et je ne me résignerai jamais à regarder un enfant ou un adolescent, quoi qu’il ait fait, comme perdu à jamais. Il nous revient, à nous adultes, de leur rendre la confiance lorsqu’ils la perdent, de les remettre sur le chemin lorsqu’ils dévissent. Fermement et affectueusement.

- Pour l’excellence environnementale : je veux faire de la France un pays exemplaire en Europe et dans le monde dans la lutte contre le réchauffement de la planète, la gestion de l’eau, la priorité aux énergies renouvelables, le développement des transports propres, le traitement des déchets et la mise en place d’une véritable fiscalité écologique.

- Contre la violence : nous devons être lucides et implacables contre toutes les délinquances et contre toutes les causes qui conduisent aux comportements délinquants. Ce sont nos concitoyens les plus démunis qui en sont les principales victimes ; ceux qui souffrent ne doivent plus être abandonnés à leur sort.

Avec vous, je veux une France qui retrouve sa place en Europe et dans le monde. Quels qu’aient été nos votes lors du referendum de l’an dernier, nous voulons une Europe plus concrète, plus protectrice, et donc moins libérale : une fiscalité écologique, un vrai gouvernement économique qui ne soit plus soumis à la Banque centrale européenne, une régionalisation de la PAC, une réforme du Pacte de stabilité.

Dans un monde instable où le terrorisme et le risque de dissémination nucléaire menacent la paix, alors que les peuples aspirent à la justice et à la dignité, la France doit renforcer son rôle. Aider les pays pauvres à vaincre la misère en les traitant comme des partenaires égaux et en conduisant avec eux un co-développement efficace : cette utopie concrète est à notre portée et la France doit en donner l’exemple, pour construire ainsi, également, une politique d’immigration partagée.

Pour assurer le succès de notre projet, nous avons besoin d’une nouvelle République qui s’appuie sur une démocratie représentative rénovée, et la fin du cumul des mandats, sur une démocratie plus participative, et sur une décentralisation aboutie. Décider aujourd’hui, et notamment au plus haut niveau de la République, c’est assumer pleinement sa responsabilité, partager le pouvoir, l’organiser démocratiquement et reconnaître à chacun un droit égal à s’occuper des affaires communes.

Voilà ce que je vous propose de réaliser ensemble.

Voilà le sens du combat que je suis prête à conduire avec vous.

Fidèlement.
Ségolène ROYAL

11 Octobre

AFP Vidéo
 
Lire le texte intégral de la conférence de presse
Reportage FatCat sur cette conférence (www.fatcat.fr)
11 Octobre

- "TVA à taux zéro" sur les énergies renouvelables

     Ségolène Royal a proposé la mise en place d'une "fiscalité européenne très incitative tendant vers la TVA à taux zéro ou presque zéro en faveur des économies d'énergies et des énergies renouvelables".
Cette proposition permettra d"'abaisser de façon très spectaculaire la fiscalité" sur les énergies renouvelables et de permettre à l'Europe de tenir les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto, a expliqué la candidate à la candidature socialiste à la présidentielle lors d'une conférence de presse sur l'Europe.

- "Pilotage" de la zone euro par les gouvernements

     Ségolène Royal a proposé "de lancer un débat sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance" pour "instaurer un pilotage" de la zone euro par l'eurogroupe.
Ce pilotage "permettrait d'adapter la contrainte budgétaire à l'objectif de création d'activités et d'emplois", a expliqué la candidate à la candidature socialiste à la présidentielle lors d'une conférence de presse sur l'Europe.
"Les gouvernements n'ont pas à être assujettis à des économistes théoriques qui ne sont responsables devant personne", a déclaré Mme Royal. 
     La candidate socialiste a donc souhaité que la Banque centrale européenne (BCE) puisse "rendre des comptes, expliquer ces décisions et les justifier" par rapport à des objectifs politiques définis par l'eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro.

- Pour  une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient

     Ségolène Royal prône le rétablissement immédiat des aides européennes à destination des Palestiniens. "Si la famine s'installe, si le désespoir s'installe, alors la guerre civile s'installe". Personne ne doit pouvoir "compter sur cette perspective de guerre civile pour éliminer le Hamas", a-t-elle souligné. Il faut "maintenir la pression mais on ne peut pas sacrifier les peuples pour je ne sais quel résultat politique".

     Elle souhaite que l'Europe "prenne l'initiative" d'une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient. "On sait qu'un certain nombre d'Etats y sont opposés, ce n'est pas une raison d'y renoncer", a déclaré la candidate à la candidature socialiste lors d'une conférence de presse sur l'Europe. Ségolène Royal a également apporté son soutien à la poursuite des "efforts diplomatiques" européens "pour contrer la menace du nucléaire militaire iranien".
Elle a enfin souhaité la "mise en place d'un parquet européen" pour coordonner les moyens judiciaires de lutte contre le terrorisme.
La candidate socialiste a dit compter sur ces propositions pour construire "l'Europe de la paix". "Aujourd'hui, on le voit au Liban, le monde a besoin de l'Europe, seule puissance pacifique capable de représenter une alternative à l'hyperpuissance américaine", a-t-elle dit.

- Sur la Turquie

     "Cette question sera débattue puisqu'il y aura un référendum", a rappelé la Ségolène Royal. "Mon opinion est celle du peuple français. C'est le peuple français qui doit se prononcer. Le processus doit se dérouler normalement".
La candidate socialiste a estimé qu'il faudrait "sans doute, pour que le peuple français se prononce, avoir entre-temps apporté un certain nombre de garanties". 
Elle a évoqué la question de la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie, qui est "liée". "C'est évident que si la Turquie veut un jour confirmer sa candidature et entrer dans l'Europe, c'est évident qu'il faut qu'elle reconnaisse le génocide arménien", a-t-elle dit.
La députée PS des Deux-Sèvres s'est prononcée pour la proposition de loi socialiste punissant la négation du génocide arménien, à la veille de son examen à l'Assemblée nationale. "On n'a pas de leçon à donner aux autres, et en même temps il faut que les choses se fassent", a-t-elle dit.
"Il ne faut pas en rabattre sur un certain nombre de valeurs et donc poser très clairement les choses mais dans un esprit qui consiste à aider les pays à évoluer plutôt qu'à leur donner des leçons", a ajouté Mme Royal.

Autres sujets en bref :

- Pour une Europe de la recherche : il faut, selon elle, "sortir" du pacte de stabilité européen "les dépenses relatives à l'innovation et à la recherche".

- Pour une agriculture respectueuse de l'environnement : elle propose une réorientation de la Politique agricole commune et la régionalisation de la gestion des aides.

- Pour une Europe des transports propres : mise en place d'une "ressource propre, par prélèvement sur les accises ou péages existants, pour financer les réseaux transeuropéens de transport".

- Pour une "Europe qui protège les salariés" : elle a proposé de supprimer les aides européennes aux entreprises qui délocalisent d'un pays européen vers un autre, faire rembourser les aides publiques à celles délocalisant hors de l'Union, et "promouvoir au sein de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) la prise en compte des critères sociaux et environnementaux". Elle a aussi suggéré de "mettre en place des minima sociaux européens avec un calendrier".

- Enfin elle a proposé d'offrir à tout jeune en formation de faire un séjour d'étude dans un autre pays européen.

AP

09 Octobre

    Une fois l'histoire écrite, il arrive que ceux d'après s'étonnent de l'inconscience de ceux d'avant : comment ont-ils pu ne pas comprendre, ne pas agir à temps ? Pour le pétrole, nous n'aurons pas l'excuse de l'ignorance : nous savons. Les réserves s'épuisent. Avec la rareté vient la cherté. La concurrence pour la maîtrise des approvisionnements, avivée par l'appétit des pays émergents, devient un enjeu géostratégique qui rend possibles des guerres de l'énergie dévastatrices. Les émissions de gaz à effet de serre menacent directement la survie de l'humanité. Raréfaction de la ressource, indépendance énergétique, catastrophes climatiques, sanitaires et sociales, sécurité du monde : la préparation de l'après-pétrole est une urgence politique.

    Pour sortir de la civilisation du pétrole, il faut un changement de paradigme qui fasse de l'excellence environnementale et de la justice énergétique des principes réorganisateurs de l'action publique. Question de courage et de volonté politiques. Or les demi-mesures du « pacte pour l'environnement » annoncé par le gouvernement ne permettent pas de véritable réduction de la consommation pétrolière. Rien sur le ferroviaire et le ferroutage. Pas de fiscalité écologique incitative. Aucune mise à contribution des entreprises pétrolières. Trop d'oublis, d'incohérences et de conservatisme pour engager réellement la France dans un nouveau scénario énergétique. « Les petits moyens, disait Stuart Mill, ne produisent même pas de petits effets, ils ne produisent aucun effet ».

    D'autres pays, pourtant, agissent efficacement. La Suède a pris le temps d'un diagnostic partagé associant des industriels, des chercheurs, des fonctionnaires, des citoyens. Elle a fait le choix de la transparence démocratique, du débat public et du volontarisme politique. En 2020, elle sera totalement libérée du pétrole et les énergies renouvelables représentent déjà 35 % de sa consommation nationale. La Suède est l'un des deux pays européens en passe d'atteindre les réductions d'émissions de CO2 fixées par le protocole de Kyoto. La France pourrait en faire autant à condition de le vouloir.

    En Poitou-Charentes, nous avons décidé de respecter les objectifs de Kyoto en réduisant nos émissions de CO2 de 800.000 tonnes d'ici à 2010. Nous n'abordons pas l'après-pétrole comme une contrainte, mais comme une chance d'innovation. Nous faisons de l'excellence environnementale une préoccupation transversale qui irrigue toutes nos politiques sectorielles et à laquelle nous consacrons plus du tiers du budget régional. Nous activons conjointement toutes les touches d'un clavier où les consommations évitées sont aussi importantes que la diversification des énergies renouvelables. Nous privilégions une démarche participative qui favorise la mobilisation de tous les acteurs, publics et privés. Dans les transports (44 % des émissions régionales de gaz à effet de serre), nous donnons la priorité au ferroviaire, à la modernisation des infrastructures et du parc, au développement d'une offre accessible à tous qui comprend, un jour par mois, le TER à 1 euro. La fréquentation des trains régionaux a augmenté de 28 % en deux ans et nous venons de signer avec la SNCF un protocole pour l'expérimentation d'un agrocarburant. Dans l'habitat, nous aidons financièrement la réduction des consommations et l'utilisation des énergies renouvelables, des chaudières à bois aux équipements solaires, des générateurs photovoltaïques aux constructions en bois économes en énergie. Dans les lycées, toutes les opérations de maintenance et de réhabilitation intègrent ces objectifs et favorisent le recours à la biomasse, à l'énergie solaire ou éolienne, aux huiles végétales en remplacement du fuel. Nous construisons un lycée « zéro énergie fossile » et nous implantons sur le site de l'université de Poitiers un bâtiment énergétiquement autonome.

    Dans cette mobilisation générale à l'échelle régionale, tout se tient. C'est pourquoi nous agissons également pour que l'excellence environnementale soit intégrée à la formation initiale et continue, devienne une dimension de notre développement économique et de la compétitivité de nos entreprises, contribue à la création d'emplois d'avenir. Nous soutenons financièrement la recherche et l'innovation, l'essor des écoproduits et des écoprocédés, la production et la consommation d'agrocarburants et d'agrocombustibles. Nous faisons de la commande publique un outil de ce combat énergétique global.

    La France pourrait, si son gouvernement s'y engageait sans réserve, accélérer son passage à l'après-pétrole. Exemplaire chez elle, elle serait plus crédible hors de ses frontières. Elle pourrait pousser l'Europe à faire de la question énergétique l'un des moteurs de sa relance politique et de ses retrouvailles avec les citoyens. Et bâtir avec les pays du Sud un codéveloppement qui tire le meilleur parti des énergies non fossiles dont ils disposent en abondance.

    Dans le domaine de l'énergie, le laisser-faire, laisser-aller marche encore moins qu'ailleurs. Soupçonnée d'impuissance face aux désordres du monde, l'action politique doit prouver sa capacité à conduire, dans l'intérêt de tous et en y associant les Français, une mutation énergétique réussie. Pour dépasser les égoïsmes et les intérêts antagoniques qui retardent notre émancipation de la contrainte pétrolière, il faut clarifier les choix, faire appel à l'intelligence collective de nos concitoyens et, une fois le cap fixé, assumer, au sommet de l'Etat, un pilotage ferme. C'est cela aussi l'enjeu de .

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